Equateur – Enfin en montagne – J140 à J141

J140 – Mercredi 26 mai – El Quinche à Las Ruinas de Quitoloma 12km D+1046m


Et oui, aujourd’hui ce fut un record à plus d’un titre. Mais commençons par le commencement.
8h20 nous décollons de El Quinche, en passant non loin de la basilique et de ses dômes bleus. Un dernier coup d’oeil à la ville et son panorama sur Quito. La pente nous surprend déjà…. avec quelques pavés ! 12 km, on se dit qu’à midi, nous devrions en venir à bout… et qu’il faut juste être patient, pédaler à un bon rythme même lent, sans s’arrêter. Bon, ça, ça n’a tenu que 2 km! 2 km à appuyer sur les pédales de toutes nos forces, en étant aidé des enfants, à s’accrocher au guidon pour garder l’équilibre de nos vélos à cette vitesse réduite de 4km/h! Les pavés et la pente ont eu raison de notre motivation.


Autant vous dire que les 10 km suivants se sont fait en marchant !
On est donc passé de 4 km/h à 1,3 km/h. Un superbe record! Sylvain a vérifié, si, si, c’est faisable: en poussant nos vélos avec les sacoches, mais sans les enfants qui ont dû marcher toute la journée.
Alors, on a poussé, 100m par 100m, en s’accrochant au compteur pour nous motiver! Pour se rendre compte que l’on avançait bien.
A 7km de notre départ, il est déjà 11h30, 3h que nous sommes sur ce chemin. 600m de dénivelé positif ont été fait, ce qui nous permet d’avoir une superbe, une magnifique vue sur la vallée, sur Quito qui s’étend sur les montagnes en face, sur les collines de l’autre côté de la rivière, sur le Pamba Marca à 4071m. Une bonne récompense 🤩! Alors pour nous motiver et motiver les enfants, nous comptons les mètres qui nous séparent de notre arrêt pique-nique! C’est toujours cela de gagné sur le chemin.
Le soleil cogne à cette altitude 3200m environ. On ressort crème solaire et casquette devant un panorama rien que pour nous!
Puis nous traversons le village de Chumillo Bajo, résumé à 2 maisons, des champs cultivés et des bovins. Vient Chumillo Central avec quelques gouttes de pluie, du vent et des nuages: cette fois, ce sont les polaires et vestes de pluie qui prennent l’air. Le village est un peu plus grand que le précédent mais fait partie de la même communauté composée de 52 personnes.
Nous continuons à pousser nos vélos, même si nos bras et nos épaules nous font mal à présent. Les quelques gouttes que nous recevons n’entament pas notre volonté. Nous voulons y arriver coûte que coûte, mais avant la nuit ce serait mieux !!! 😃

L’entrée du site des ruines de Quitoloma se trouve enfin sur notre droite, après un virage, entre 2 sommets. Élisa nous reçoit et nous confirme que nous pouvons camper et faire un feu ici!!! Les toilettes et le musée seront ouverts pour nous! Elle nous préparera avec Augustin des tortillas équatoriennes (sorte de beignets), et de l’eau chaude de Sunfo (plante locale infusée et sucrée) pour notre dessert. Pensant avoir suffisamment mangé au coin du feu et du vent juste avant, tout sera tout de même bien apprécié, dans le restaurant communal. Nous y apprendrons à dire « comment ça va? » en quechua : Allillanchu. La nuit est tombée, le sommeil aussi sur nous.😴

Peu à dire car peu de kilomètres parcourus, mais les photos parlent d’elles-mêmes.
Aujourd’hui:
Record d’altitude avec nos vélos
Record de lenteur
Record de distance minimale
La plus petite distance que nous avions fait était de 18km aux Usa, par un chemin de trail ! Record battu. Mais dans les 2 cas, nous sommes émerveillés par le paysage! C’est tout ce qui compte et ce qui reste en nous! 😊
Cette journée aura été un mélange entre la montée de l’alpes d’huez et l’enfer du nord !



J141 – Jeudi 27 mai – Las Ruinas de Quitoloma à Mitad del Mundo 20 km


Nous sommes partis de bon matin mais pas à bicyclette cette fois! Avec nos petits pieds et chaussures (la seule paire que nous ayons!), nous avons foulé le sentier en direction du site archéologique préinca de Quitoloma, juste au-dessus de nous, à 3780m d’altitude. 30 minutes nous auront suffi, après un petit déjeuner au coin du feu et du vent, pour l’atteindre. Ce n’est sans compter les nombreux arrêts que nous avons fait pour admirer la vue qui se dévoilait devant et derrière nous, pour découvrir la flore de ces lieux et s’amuser pour les enfants à se jeter dans les hautes herbes comme dans un fauteuil! 🤣


Et nous voilà une nouvelle fois, seuls dans l’immensité, ici de la montagne. Quito au loin, Pamba Marca tout proche que nous voulions gravir également (mais que nous ne regarderons que d’ici au vu de nos maux de tête suite à l’altitude…), la vallée vers le Cayambe et le Cerro Puntas. Un petit tour parmi les ruines hautes de 50 cm, où l’on devine les anciennes bâtisses et l’on comprend aisément l’enjeu stratégique du lieu.


Nous redescendons par le même chemin jusqu’au campement sous le vent. Pendant que les enfants s’amusent à courir et se jeter dans les grandes herbes, les adultes rangent et plient la tente, la cuisine, les vêtements dans les sacoches.
11h le départ est donné par le chemin en pavé, indiqué pour les voitures et randonneurs et non par la piste VTT dans la montagne. Nos yeux sont rivés sur le Cayambe qui ne se dévoilera pas pour nous mais a défaut, nous aurons une belle vallée alpine sous nos yeux. La descente est constante, parmi les parcelles cultivées, les bovins, les maisonnettes…et les secousses des pavés! 🥴 Le vent est de la partie, le soleil aussi, mais nous restons couverts. 12 km seront descendus parmi ce sentier étroit avec quelques cultures de roses ou d’oignons, et parfois des bovins. 660 m d’altitude perdus…. ça se ressent au niveau de notre respiration.


Puis…. Cangahua, ville où le goudron arrive!!! Pour notre salut, celui de nos bras et de nos vélos…. enfin de toutes les vis!! Un repos repas s’impose dans le parc face à l’église aux dômes bleus et aux statues. Le soleil nous brûle encore. Une bonne boulangerie se trouve juste à l’angle de la place, comme fait exprès ! Croissant au fromage de chèvre 😁 Extra!!! Un homme, cycliste, nous offre de l’eau Gatorade à la pomme. Le geste est sympathique, nous le recroiserons sur la route.


C’est ensuite le moment de la descente de la mort…. pour nos freins! 844m de dénivelé à descendre…. Beaucoup seront faits à pied surtout pour le vélo de Sylvain qui doit retenir son vélo, à pied. Les bus peinent en côte aussi. Dégoûtés? Nous le sommes de ne pas pouvoir profiter d’une belle ligne et de parcourir facilement le vent dans le visage, ces quelques kilomètres. On rage quoi! De ne pas avoir été réparé comme il faut ! D’avoir fait confiance !


On continue parmi les grandes cultures de roses sous serre. A Guachala, nous retrouvons notre Panaméricaine juste avant la ligne de l’équateur à la latitude 00’0″. On y est! Arrêt et photo oblige!


On passe du côté obscure de l’hémisphère nord à 1km de là, pour un camping…. enfin un camp. Enfin de l’herbe et des wc pas propres !!Un peu déçus de l’endroit qu’on nous annonçait comme le plus beau camping de l’Equateur… On a peur pour la suite!😳
14h le temps pour les enfants de jouer, de casser des cailloux pour avoir de la poussière ocre, de se faire des sacs de voyageurs avec nos sangles…. Les parents, pendant ce temps, réaliseront qu’ils n’ont plus 20 ans mais bien 43 avec un mal au dos en se relevant de la sieste sur le tarp dans l’herbe à l’ombre (le soleil étant vite étourdissant).
Le Cayambe (5 790m), 3ème sommet plus haut du pays, se dévoilera à peine en fin d’après-midi mais la cime nous fait tout de même un clin d’oeil le temps que l’on s’extasie.


Les enfants eux joueront toujours pendant que la maîtresse est au lit avec un mal de tête. Ce sera au tour de Sylvain de ne pas être bien après le repas, à base d’oeufs qui ont tenu la route depuis Cangahua !
20 h au lit pour tout le monde. Il y a moins de vent qu’hier et plus de chaleur après avoir perdu 1500m d’altitude… mais le retour à la civilisation et au bruit me permet de rester éveillée juste le temps d’écrire…




8 commentaires sur “Equateur – Enfin en montagne – J140 à J141

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  1. Comment fais-tu Lætitia, pour écrire tout ça avec la migraine ? Et pousser les vélos. 3 heures pour 600 m de dénivelée, avec les vélos et sur des pavés, c’est loin d’être ridicule ! Bien au contraire ! Quels paysages ! La montagne, quand ça nous gagne, on ne s’en lasse pas. Merci pour ces photos, superbes. Les fleurs, j’ai juste discerné les lupins.
    La sueur, c’est pour les côtes, mais les difficultés, pour les descentes.
    J’espère qu’en perdant de l’altitude vous respirerez mieux et chasserez le mal de tête. Les enfants ne ressentent-ils pas l’altitude ?
    Passage mythique de la ligne équatoriale. Patagonie 6157 km, à un jet de pierre !
    Je vous suis avec beaucoup de joie. Merci.

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    1. Mais Patrick, tu ne savais pas que j’étais exceptionnelle 😁😁 ???? (comme ma mère dirait Jeannette!)
      La montagne a toujours été notre élément et nous nous y sentons bien, alors on prend le temps. On sait que l’on va y arriver, même si nous devons y passer la journée ou plus…
      Merci pour les lupins: nous sommes novices !
      Le mal de tête a disparu pour les plus âgés, quant aux plus jeunes, ils pètent la forme!! Ils se sont mieux adaptés que nous!!
      A bientôt Patrick

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  2. Allillanchu? les grands voyageurs ?
    Dur dur la montagne , les dénivellés pas facile en plus avec les pavés, en effet l’enfer du nord! Vous m’impressionnez toujours et encore , sans plus qu’hier et moins que demain! Incroyable l’endurance que vous avez. Bon les paysages sont l’ultime récompense , et fun de passer au point 0. En espérant que les maux de tête vont vous oublier !
    Bravo aux parents et aussi à Emma et Raphaël de tous ces efforts physiques.
    Toujours un plaisir de vous lire .
    Ah Patrick m’a coiffée au poteau , je perds de la vitesse😄
    Plein de bisous

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    1. Les Great Pino Travelers vont bien (pour reprendre l’expression de Didier que nous aimons bien!).
      L’éEquateur nous éprouve mais nous émerveille aussi. Si cela était trop facile, profiterions nous autant de la nature et de ses paysages?
      Merci pour ton soutien et tes compliments que je transmets aux enfants. Plein de bisous de nous 4

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  3. On ne peux commencer que par «  »Allilanchu » », c’est de rigueur après la lecture de cet épisode, toujours aussi palpitant et enrichissant pour votre propre découverte. Vous en avez plein les yeux et c’est le résultat bien mérité de tant d’efforts…
    Alors bon courage, continuez votre chemin et profitez de toutes ces joies.
    je me lance : «  »tawa (fois) Sulpayki à vous.

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