Equateur – Le Parc des Cajas 😍- J178 Ă  J180

Comme vous le savez peut-ĂȘtre, nous avons poser nos vĂ©los pour quelques jours, donc ce compte-rendu a pris un peu de retard suite Ă  une absence de connexion. Mais ayant passĂ© des jours « coup de cƓur » dans ce parc, pĂ©dalĂ© jusqu’Ă  notre plus haut col jamais atteint, et marchĂ© vers une cime extraordinaire, nous tenions tout de mĂȘme Ă  vous le faire partager (cela donnera peut-ĂȘtre des idĂ©es Ă  certains?😉).

J178 – Samedi 3 Juillet – Cuenca Ă  la Lagune Llaviucu 21km (D+ 670m)


Entre 6h30 et 7h, toute la famille s’Ă©veille…. mais un membre reste dans le lit au chaud (et ce n’est pas moi, partie sous la douche brĂ»lante!!). AprĂšs notre rangement habituel, le vidage de notre chambre d’hĂŽtel, la vĂ©rification sous nos lits (et rĂ©cupĂ©ration des chaussettes de RaphaĂ«l), la vaisselle du petit-dĂ©jeuner nettoyĂ©e, nous sommes prĂȘts Ă  poser nos fesses sur nos selles en cuir Ă  9h30. IncomprĂ©hension ce matin! Nous avons mis un temps fou! Il faut dire que nous avions un four grill et que nous avons grillĂ© tout ce que l’on a pu (et mangĂ© bien sĂ»r).


Petit tour dans Cuenca pour acheter une boule de pain (une tuerie! La boule y est passĂ©e hier au dĂźner! On s’en souviendra longtemps de cette mie si onctueuse)… mais les Cuencanos ne sont pas trĂšs matinaux! Tant pis pour nous. Alors direction l’Ouest maintenant. Nous suivons le Rio Tomebamba par les pistes cyclables. C’est trĂšs agrĂ©able de passer la ville comme ça, sauf que la piste est Ă  contre sens sur la fil de gauche des voitures et qu’Ă  chaque carrefour ou rond point, on doit descendre des vĂ©los pour traverser sur la voie des voitures Ă  droite… La sortie de la ville se fait Ă  cĂŽtĂ© de la piste du tramway jusqu’au « pĂ©riphĂ©rique » que nous traversons. Une piste cyclable nous est encore dĂ©diĂ© mais sur le trottoir. Le seul hic? A chaque rue, nous devons descendre du trottoir comme des piĂ©tons avec une sacrĂ©e marche aussi! Aie pour les vĂ©los. Quel choc Ă  chaque descente et montĂ©e…. alors on finit sur la route. Au moins les voitures qui tournent nous voient et nous Ă©pargnons nos fessiers! Les pavĂ©s disparaissent, les immeubles sont remplacĂ©s par les maisons, et les magasins sont plus rares. Heureusement, nous captons une boulangerie juste avant la sortie urbaine et le dĂ©nivelĂ©.
Sayausi est le premier village oĂč nous retrouvons de la vĂ©gĂ©tation et les montagnes qui nous encerclent, Ă 10km de notre dĂ©part. La vallĂ©e est trĂšs visible, nous remontons le mĂȘme Rio Tomebamba…. et donc les cĂŽtes commencent. Aujourd’hui elles ne seront pas trĂšs longues.

Nous avons en ligne de mire une lagune dans le parc de Cajas, en espĂ©rant pouvoir y dormir et Ă©ventuellement traverser le parc Ă  vĂ©lo. 7km de route goudronnĂ©e Ă  traverser des hameaux, ĂȘtre tĂ©moins de travaux de canalisations creusĂ©s par les habitants des communautĂ©s, Ă  acheter sur le bord de la route des fruits et lĂ©gumes pour les prochains jours, Ă  prendre de la hauteur…(D+ 357m) et l’embranchement arrive sur notre gauche. Une vallĂ©e part sur ce cĂŽtĂ©. On y devine au fond la lagune.

Petit chemin signifie ici retour des pavĂ©s!!! L’horreur! Tout est secouĂ© sacoches, fessiers, gourdes (qu’il faut revĂ©rifier sinon elles se carapatent), enfants!!! Une petite descente nous amĂšne au-dessus du Rio Matadero sur un magnifique pont/ appentis en bois. Le soleil sort et la vue est superbe! 2km encore avant l’entrĂ©e du parc que nous ferons en poussant nos chers vĂ©los, car franchement ce ne sont plus des pavĂ©s mais des cailloux dans lesquelles se coincent parfois nos roues… plus le dĂ©nivelĂ© (140m+) nous n’avançons plus. Pas grave. On pousse! On commence Ă  avoir faim alors on est motivĂ© pour arriver le plus vite possible!

L’accĂšs au parc est gratuit. Par contre, nous ne pouvons accĂ©der Ă  la lagune Llaviucu avec les vĂ©los mĂȘme si nous devons y camper. On ne peut mĂȘme pas emmener toutes nos affaires avec les vĂ©los et les ramener Ă  l’entrĂ©e pour la nuit. Et le parc ne se fait qu’Ă  pied: dĂ©sillusion pour la traversĂ©e des Cajas. Alors on laisse les vĂ©los et on emmĂšne toutes les sacoches que nous pouvons avec nous pour le dernier kilomĂštre avant notre campement. On monte la tente sous le vent, les enfants commencent le dĂ©jeuner Ă  13h30, pendant que Sylvain retourne chercher les derniĂšres affaires. Nous finissons de manger ensemble en musique, avec un superbe paysage tout autour de nous. La rĂ©compense.


Emma et Sylvain partent explorer les environs et les lamas qui broutent. Pendant que RaphaĂ«l et moi organisons l’intĂ©rieur de notre chez nous! L’aprĂšs-midi sera au chaud pour certains (Sylvain et moi trop frigorifiĂ©s: on se fait vieux 😝), dehors pour jouer Ă  faire de la peinture avec des poils de lamas accrochĂ©s Ă  un bĂąton ou avec les cailloux de la riviĂšre pour d’autres (Emma et RaphaĂ«l). Vers 17h, nous dĂ©cidons de faire le tour de la lagune (prĂ©voir 1h30 selon les gardiens) et d’apprĂ©cier le calme. Les enfants sont ravis de jouer avec leur bĂąton et les plantes, les adultes en profitent pour rĂ©flĂ©chir sur leurs prochaines routes… La pĂ©nombre nous rattrape et nous n’avons pas pris de frontal (erreur de dĂ©butant!). Le tour sera bouclĂ© en 1h et avant la pluie!


PrĂ©paration du repas du soir Ă  la frontale pendant que les enfants jouent Ă  l’intĂ©rieur. Soupe chaude dĂ©vorĂ©e dans l’abside, Ă  l’abri du vent. 20h tout le monde au chaud dans son sac Ă  viande et duvet… nous sommes Ă  3171m d’altitude ce soir! Il fait frisquet!


J179 – Dimanche 4 Juillet – Lagune Llaviucu Ă  Bivouac Parc National Cajas 20km (D+ 941m)


RĂ©veil matinal pour moi naturellement avant les enfants, enfin avant RaphaĂ«l et ça c’est un exploit! Ciel bleu et soleil, sur les cimes de toutes les montagnes autour de nous. L’astre monte dans le ciel et surpasse les montagnes autour de nous: enfin la lumiĂšre et la chaleur descendent vers la vallĂ©e et on a hĂąte…. pour avoir un peu plus chaud! ThĂ©/ cafĂ© tous les deux, RaphaĂ«l nous rejoint Ă  7h pour petit-dĂ©jeuner avec le soleil. Son timing est parfait. Emma par contre, reste bien au chaud. C’est difficile de la faire sortir…. en moins de 30min!

On commence notre rangement mais sans pouvoir accrocher nos sacoches aux vĂ©los qui sont restĂ©s prĂšs de l’entrĂ©e. Sylvain ayant mal au poignet, on va partir tous les deux pour un premier tour jusqu’au dĂ©part avec quelques sacoches de nourriture, duvets et vĂȘtements… laissant les enfants (Emma manger et RaphaĂ«l jouer) et la tente au bivouac. 20 minutes de marche Ă  deux le long de la lagune, et nous revenons, plier le reste de nos affaires. Cette fois, nous pouvons tous repartir ensemble et quitter les lieux de la lagune.
Il est 10h quand nous sommes fin prĂȘts. La route pavĂ©e est Ă  nous…. et aux nombreuses voitures en sens inverse qui vienne pour faire la promenade autour du lac ou pĂȘcher. 114 personnes sont autorisĂ©es par jour. Alors lĂ , ça dĂ©file en ce dimanche….
2km de secousses jusqu’Ă  notre route asphaltĂ©e. Quelques arrĂȘts sont obligatoires tellement les paysages sont magnifiques. Ce serait un sacrilĂšge de les laisser filer! Quand enfin nous sortons de cette impasse de pavĂ©s large comme une seule voiture, nous apercevons un embouteillage sur la route passante pour y entrer! Les voitures sont Ă  l’arrĂȘt et klaxonnent pour y entrer!


On quitte ce tintamarre pour 8km en longeant le Rio Matadero vers le Nord. On avance petit Ă  petit, en rythme musical, Ă  mi-temps entre soleil (cool ça rĂ©chauffe) et ombre (gla gla đŸ„¶). On oscille entre t-shirt manches courtes et polaire pour Sylvain et moi.
Quelques restaurants ouverts proposent de la cuisine typique. Les bĂątiments sont en bois, bien intĂ©grĂ©s au paysage. On s’arrĂȘte sur le cĂŽtĂ© afin de se dĂ©saltĂ©rer un peu car nos gorges s’assĂšchent avec l’altitude. AprĂšs discussion entre nous puis avec un employĂ© ou patron, on termine Ă  table chez eux! L’Ă©tablissement est propre, tout en bois avec une cheminĂ©e allumĂ©e…mais vide. C’est Ă©trange cette sensation de solitude. Aucun touristes. Des locaux arrivent quelques temps plus tard. Le repas nous fait du bien, nous rĂ©chauffe aussi et est trĂšs bon! Aucune dĂ©ception. Soupe aux pommes de terre ou poulet pour moi, truite saumonĂ©e pour chacun, salade avec sauce excellente, riz et frites. Jus naturel en plus ! C’est le repas du dimanche, repas de fĂȘte! Nous repartons ensuite avec le soleil. (Repas avant le village abandonnĂ©).


Sur notre GPS, une route parallĂšle Ă  la nationale peut nous faire passer par un sentier (en pavĂ©s) jusqu’Ă  un village fantĂŽme! On s’y glisse, aussi pour Ă©viter la route, les voitures et les camions. Le dĂ©but de cette route secondaire passe par une Hosteria (hĂŽtel), un restaurant et une chocolaterie devant laquelle Ă©normĂ©ment de monde attend. Le parking, juste aprĂšs est blindĂ©. Cela nous surprend le monde potentiel au vu des voitures garĂ©es et la petite Ă©choppe gustative. Attendent-ils autre chose??? Oui, mais quoi???? Nous traversons le tout et prenons le chemin de cailloux Ă  sa sortie parmi la verdure. En sens inverse, un homme (local) Ă  pied mais tenant les chevaux avec des touristes, nous interdit d’aller plus loin. On ne comprend pas. Il continue : »Sinon faut payer! ». Alors lĂ , incomprĂ©hension de notre part. C’est un chemin public. Il n’y a pas de raison d’y avoir un pĂ©age. Il s’Ă©nerve un peu et continue de marcher. Nous continuons nous aussi d’avancer plus en avant du sentier. On se fait la remarque qu’il n’y a pas de voitures ou de motos qui passent ici. C’est tranquille et cela nous plaĂźt.
Un petit transport touristique, une sorte de voiture-bouteille gigantesque contenant des touristes, s’arrĂȘte Ă  notre hauteur. Idem. MĂȘme scĂ©nario. Il nous interdit de passer par ici. Pourquoi??? « C’est comme ça. Faut payer. De toute façon, nous serons arrĂȘtĂ©s plus loin ». Il sort un talkie-walkie et s’Ă©nerve. Sylvain aussi. Le ton monte! Une blague! En y rĂ©flĂ©chissant, on comprend que c’est leur business d’emmener les gens depuis le parking (d’oĂč le nombre de voitures pour aller voir ce village fantĂŽme). Alors ils voient cela d’un mauvais Ɠil si des gens y vont seuls, Ă  pied ou en vĂ©lo. Ce n’est effectivement pas un chemin privĂ© et aucune indication Ă  l’entrĂ©e du sentier ou sur le parking n’indique que le chemin est interdit, privĂ© ou payant (nous avons vĂ©rifiĂ© du coup!).
Alors, on fait demi-tour car on a assez perdu de temps pour venir jusqu’ici et l’on n’a pas envie de faire encore plus de route et de perdre encore plus de temps pour revenir ensuite. On Ă©vite de s’Ă©nerver plus! Retour Ă  la case dĂ©part de la bifurcation et reprenons la route nationale qui a un lĂ©ger petit dĂ©nivelĂ© pour commencer. On entre maintenant plus profondĂ©ment dans la vallĂ©e aux allures alpines.

Qui dit « route de montagne », dit « virages successifs » et ils sont devant nous. Nous voyons les voitures amorcer la montĂ©e avec une certaine pente. Et lĂ , ça dĂ©motive !! Vaut mieux ne pas le voir Ă  l’avance finalement car sinon, comme lĂ , on calcule le temps qu’il va nous falloir pour arriver jusqu’en haut. Mais pas le choix, on avance et c’est parti! On se motive. On y va peu Ă  peu, avec un bon rythme ma foi. La musique aide, les discussions avec son binĂŽme aussi.


On passe un contrĂŽle policier et entrons sur les terres du Parc de Cajas. Une cascade sur notre droite, une lagune ensuite… puis d’autres viendront nous faire le plaisir de se laisser admirer sur le bord de la route. Deux motards Ă©quatoriens s’arrĂȘtent Ă  notre hauteur (lorsqu’on est Ă  l’arrĂȘt) pour savoir si nous allons bien et nous entamons la discussion. L’un d’eux a fait Ă  moto, Quito/UshuaĂŻa et Quito/Alaska. Alors, bien sĂ»r, on partage nos expĂ©riences mĂȘme si nous n’avons pas les mĂȘmes montures!


La route reprend toujours en cĂŽte, tartinĂ©s de crĂšme solaire (3 fois vu l’altitude et le soleil!). Puis en un instant, avec les 3900m d’altitude, le mal de montagnes me prend. Ce qui signifie pour moi: mal de tĂȘte, mal de ventre, envie de vomir. Pas du tout au mieux de ma forme pour rĂ©sumer. Et mes mains qui fourmillent, ça ce n’est pas bon signe. Alors le refuge vu Ă  moins de 2km d’ici ne sera pas atteint ce soir. Sylvain essaye de trouver avec les enfants un bivouac possible non visible de la route et sans ĂȘtre dans les tourbiĂšres du parc car je n’arrive plus Ă  avancer! Je m’en veux! Je reste accroupie prĂšs des vĂ©los sur la route. Le soleil baisse dans le ciel. Il est 17h. Il faut se dĂ©pĂȘcher pour trouver et monter la tente. Les enfants auront froid dĂšs que le soleil passera derriĂšre les montagnes dont nous sommes entourĂ©s.


Ça y est. Entre des ruisseaux et un petit lac, on trouve un espace, pas trĂšs plat mais ça ira pour ce soir. Le soleil se couche tout le monde est Ă  l’intĂ©rieur. Dehors le vent souffle Ă©normĂ©ment. Sylvain a le courage de faire chauffer l’eau pour les pĂątes pendant que j’Ă©pluche les cruditĂ©s. On mange dans la tente ce soir!! Avec nos bonnets et doudounes! Tout ce que l’on a dans notre pochon de vĂȘtements. On s’aperçoit que l’on est dans les limites du Parc de Cajas…. le bivouac n’est pas permis sur ses terres. On croise les doigts pour qu’aucun guide ne nous ait vu. On verra pour demain matin.

19h30 tout le monde au lit avec vĂȘtements de ski, t-shirt manches longues et mĂȘme polaire pour les filles!!! Ça caille ce soir…. Ă  4007m d’altitude. Pour la peine, les sous-vĂȘtements sont mis dans nos duvets, histoire d’ĂȘtre chaud (tiĂšde plutĂŽt) demain en les mettant.

J180 – Lundi 5 Juillet – Bivouac Parc National des Cajas Ă  Lagune Toreadora 1,6km (ce n’est pas la peine de vous mettre le dĂ©nivelĂ© lĂ , non? Et on ne se moque pas non plus!😜)


Cette nuit fĂ»t fraĂźche et courte! Sylvain en a profitĂ© pour prendre en photo la voie lactĂ©e, Ă©tant Ă  haute altitude et loin de toute civilisation (et lumiĂšre en consĂ©quence). Pendant ce temps, Emma quant Ă  elle, a largement occupĂ© mon matelas, ne me laissant que peu de place, en plus d’avoir envie d’aller au wc sans avoir le courage de sortir par -3°C. Donc rĂ©veillĂ©s de bonne heure pour les adultes, avec le soleil qui tape dĂ©jĂ  sur la tente. Que c’est agrĂ©able de se sentir seuls au monde ici. Petit-dĂ©jeuner au bord de la tente, sous l’abside pour nous deux en attendant que nos loulous s’Ă©veillent! Sylvain s’exerce au drone qui ne fera qu’un tour et tombera de suite: sa batterie n’a pas aimĂ© la nuit non plus, elle s’est dĂ©chargĂ©e.


Enfin tout le monde sort de la tente et apprĂ©cie le vent (non, ça ce n’est pas vrai!) autant que le soleil! On range nos bardas en faisant attention oĂč nous mettons nos pieds, nous sommes sur des tourbiĂšres!
8h30 on traverse le paysage pour atteindre la route, mais ce n’est pas Ă©vident avec tous ces trous… et sans ĂȘtre vus!

Nous retrouvons les voitures et la circulation parmi ce paysage de montagnes et de lagunes….pendant 1km600! On ne rigole pas! On a eu quand mĂȘme le temps de faire une toute petite cĂŽte, de croiser des lamas qui broutaient et de s’Ă©merveiller de l’immensitĂ© de ce parc. Et nous voilĂ  au refuge de La Toreadora. L’objectif d’hier soir que nous n’avons pas pu atteindre Ă  cause de mon mal des montagnes. Pas grave, c’est pour aujourd’hui !


Nous dĂ©posons nos vĂ©los, nous enregistrons Ă  l’entrĂ©e et passons par la case petit-dĂ©jeuner du restaurant attenant. On aimerait faire la randonnĂ©e qui permet d’aller jusqu’au sommet du Cerro San Luis, un mirador qui permet une vue Ă  360° sur le Parc. Le temps prĂ©vu pour faire la boucle est de 4h. Alors nous dĂ©cidons de manger un autre repas dĂšs maintenant 9h45 histoire de n’avoir faim qu’Ă  notre retour en milieu d’aprĂšs midi. Dans le sac quelques bananes, des gourdes, les coupe vents, la crĂšme solaire et un plan, et nous prenons la route… Ă  pied cette fois Ă  10h25.

La randonnĂ©e s’amorce par la route, non amĂ©nagĂ©e, quelque peu dangereux sur le premier kilomĂštre avant de pĂ©nĂ©trer sur le sentier. Enfin! De la verdure, des buissons jaunies, des cactus en fleur, une petite lagune « La Chica Toreadora » sur notre gauche, des ruisseaux que nous sautons, des crocus que nous dĂ©couvrons, mais pas de grenouilles au grand dam des enfants. Ils ont beau scruter tous les ruisseaux et les bords de la lagune: chou blanc. Le sentier est plat, bien entretenu et indiquĂ© par des poteaux verts. Nous montons rĂ©ellement qu’ensuite oĂč nous zigzaguons parmi les rochers avec la crĂȘte en ligne de mire…. Le soleil cogne malgrĂ© le vent glacial! Notre montĂ©e est en rythme tous les quatre, et nous profitons dĂ©jĂ  dune belle vue sur la lagune, sa voisine avec le refuge, et la route qui monte au col a plus de 4100 (pour demain!!). Les enfants marchent vraiment bien, ne rĂąlent pas, s’arrĂȘtent pour admirer le paysage et les autres sentiers, ou chercher ces fameuses grenouilles.


La montĂ©e devient un peu plus abrupte, il faut parfois les mains, le chemin en terre est mouillĂ©e par les nombreux ruisseaux. On est vigilant et nous arrivons Ă  un premier ressaut. Le belvĂ©dĂšre marquĂ© sur le plan est au-dessus de nous. LĂ , ça se corse. Sylvain avec RaphaĂ«l, Emma avec moi, un enfant devant chaque adulte qui peut ainsi l’aiguiller ou le rassurer sur ses prises de pieds, nous grimpons sur les rochers jusqu’Ă  la crĂȘte. 4 personnes en descendent, ayant fait demi-tour au vue de la descente de l’autre cĂŽtĂ© du pic. Nous verrons par nous-mĂȘmes et prendrons la bonne dĂ©cision en consĂ©quence.


Mais lĂ , premier mirador: exceptionnel! Les chaĂźnes de montagnes nous encerclent, dĂ©voilant dans leur vallĂ©e des lagunes, des sentiers… Le ciel est d’un bleu pur. Nous avons de la chance! La visibilitĂ© est parfaite, pas de nuages, juste Ă  l’horizon sur la cordillĂšre. Nous pouvons donc marcher (aprĂšs un remontant de banane) sur la crĂȘte du Cerro San Luis jusqu’Ă  son sommet quelques centaines de mĂštres plus loin. Nous y arrivons Ă  12h30, et c’est encore plus incroyable. Une vue Ă  360°. Un panorama de fou! Comment ne pas ĂȘtre heureux et fiers dans ces moments lĂ  ?? Fiers de nos enfants qui ont atteint l’altitude de 4293m. Et toutes ces lagunes que nous comptons: 16 au total de visibles (sur les 200 que compte le parc!!). Ouahhhhh. Pas d’autres mots. Que des photos et des films de cet instant magique tous les 4 lĂ -haut, dans un autre monde.


Mais il faut penser Ă  la redescente! Cette fois, RaphaĂ«l est avec moi, et Emma avec Sylvain. Quelques blocs de pierres Ă  descendre sur les fesses, quelques passages de dĂ©sescalade, mais rien de bien mĂ©chant. Les enfants se sentent bien. Alors on continue par ici. On est prudent, je tiens la main de RaphaĂ«l pour l’aider. Il est en forme et parle beaucoup!! Un vrai mental d’acier. Il nous l’avait prouvĂ© lors de l’ascension de l’Acatenango, cela se confirme encore aujourd’hui. Il a une force physique et mentale impressionnante. Emma profite de l’instant et contemple tout en commençant Ă  fatiguer. Elle descend seule sans aide, sauf quelques passages plus glissants. Le vent est toujours prĂ©sent comme le soleil. Attention aux maux de tĂȘte! Le sentier est bien marquĂ© mais il est parfois glissant, mouillĂ©, rocailleux et donc casse-gueule, Ă©troit, vertigineux, Ă  l’ombre (et lĂ  on sent le climat montagnard!), au soleil et au vent, mais avec une terrible vue sur les Cajas. On ne cesse de s’arrĂȘter pour contempler, enregistrer dans nos mĂ©moires ces paysages.

2h de descente ainsi nous font arriver aux abords de la lagune principale La Torreadora avec le refuge sur ces hauteurs. Nous en faisons une partie de son contour, avant de retrouver nos vĂ©los! 14h30. Pile 4h de marche…. que l’on recommande fortement! Un vrai coup de coeur! Emma est fatiguĂ©e. Nous dĂ©cidons de camper sur l’espace camping prĂšs de la lagune (Ă  1km).

Avant, pour reprendre des forces, nous empruntons la cuisine du refuge. Nous pensions y dormir, mais covid oblige, ce n’est plus autorisĂ© que pour les guides du parc. Dommage! Il est super propre et confortable. DĂ©jĂ  pouvoir utiliser leur cuisine alors que nous n’avons plus d’essence pour notre rĂ©chaud, c’est bien! Riz, tomate citronnĂ©e et popcorn pour notre goĂ»ter au soleil sur les bancs en bois face Ă  la lagune. Il y a pire!!!
Toute la famille s’affaire ensuite Ă  prendre le maximum d’affaires pour notre campement, situĂ© juste aprĂšs une tourbiĂšre que nos baskets n’apprĂ©cieront pas! On monte la tente sous le vent, laissons les enfants jouer autour et repartons avec Sylvain rĂ©cupĂ©rer les derniĂšres sacoches et gobilles accrochĂ©es sur les tandems. Le gardien nous autorise Ă  les placer dans le centre d’accueil jusqu’Ă  demain 7h30 plutĂŽt qu’ils dorment sur le parking, ouvert Ă  tous! 10 litres d’eau rĂ©cupĂ©rĂ©s en prime, nous marchons vers notre « chez nous » du soir. Imaginez: la tente sur un Ă©peron rocheux face Ă  la lagune et au sommet de ce midi le San Luis! Encore merveilleux!


L’intĂ©rieur est mis en place le temps que Sylvain prĂ©pare un petit feu (rien n’est indiquĂ© Ă  ce sujet Ă  l’entrĂ©e… mais on prĂ©fĂšre rester prudent!). Soupe ce soir pour se rĂ©chauffer sous la tente. Le soleil s’est couchĂ© derriĂšre les montagnes, et les tempĂ©ratures baissent. Les enfants Ă©coutent une histoire pendant que nous rangeons et nettoyons lorsque Pablo et Catherina viennent se rĂ©chauffer prĂšs de notre feu. Sylvain leur propose un thĂ© ou cafĂ©. Ils ne se font pas prier et Ă©changent leur gĂąteau avec nous! Rencontre hors du temps la nuit, avec les Ă©toiles et le feu, Ă  discuter de la vie tout en rigolant! Un vrai plaisir. Une photo plus tard et ils repartent parmi les bosquets Ă  la lumiĂšre de leur tĂ©lĂ©phone pour atteindre la route et leur voiture!!
Il est l’heure pour nous d’aller dormir, des Ă©toiles pleins les yeux avec -3°C ce soir!!!




11 commentaires sur “Equateur – Le Parc des Cajas 😍- J178 Ă  J180

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  1. Que vous ĂȘtes endurants tous les 4 ! bravo aussi pour la randonnĂ©e ; les enfants sont courageux (vous aussi !) je n’ai pas rigolĂ© pour le 1.6km qui restait … quand ça ne veut pas … Les campements prĂšs des lagunes sont sublimes mais ça vous demande bien des efforts supplĂ©mentaires pour trimballer vos sacoches !

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  2. Hello les aventuriers,
    Que c’est beau cet endroit heureusement que vos efforts surhumains sont rĂ©compensĂ©s par toute cette beautĂ©.
    Les pavés, les dénivellés le mal des montagnes ,( je compatis pour avoir vécu ce moment à 4300 au Pérou.) vous ne lachez rien ,bravo. Je suis tellement impressionnée par Raphaël et Emma quel courage et endurance, incroyable mille bravos à eux aussi.
    Je vous vois bien emballés dans vos duvets, bonnets , pas chaud la haut pour dormir sous tente .
    Merci pour ce partage et ces photos qui font rĂȘver.
    Plein de bisous Ă  tous les quatre.

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  3. Re-Bonjour 😉

    Premier article lu, je me rends mieux compte de l’ampleur de l’aventure que vous ĂȘtes entrain de vivre 😊 en fait vous ĂȘtes des Warriors !

    Je prendrai le temps de tout lire depuis le dĂ©but, car c’est bien Ă©crit, pourquoi pas un livre ? 🙂

    On vous souhaite bonne continuation et bonne chance avec la traversée des frontiÚres !

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  4. Encore des moments exceptionnels à la lecture de vos récits, toujours captivants.
    Mais je dois signaler que j’accorde la Palme d’Or Ă  mes deux petits enfants, Emma et RaphaĂ«l . Ils sont « sublimes » en courage, endurance… ils forcent notre respect : aventuriers, explorateurs, nageurs, plongeurs, grimpeurs, randonneurs, cyclistes, campeurs, dĂ©couvreurs de nouvelles contrĂ©es et d’animaux sauvages ou exotiques, peintres au poil de lama…….de vrais petits hĂ©ros dĂ©passant leurs limites au fil de votre voyage, motivĂ©s par votre exemple et votre courage. Mille Bravos pour eux et pour vous. Prenez soin de vous. Bizz

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  5. Bonjour les aventuriers,

    Je vous Ă©cris un petit mot avant le dĂ©part pour nos vacances en Loire Atlantique, avec au programme, vĂ©lo ( je vous rassure beaucoup moins que vous, mais on progresse), visites, baignade) enfin dĂ©couverte d une nouvelle rĂ©gion que nous ne connaissons pas. Le dĂ©part est pour l instant un peu mouvementĂ©, en effet avec la situation sanitaire qui ne s arrange pas malheureusement, nous sommes obligĂ©s de faire un test pcr ou antigenique pour pour pouvoir rentrer dans le camping, malheureusement on le sait que depuis hier soir et il est compliquĂ© d avoir un rendez vous avant samedi…..enfin on va voir, il y a plus grave dans la vie!!!
    Comme Audrey travaillait j ai passĂ© 4 jours Ă  Bellon, chez ma mĂšre. On en a bien profitĂ© entre baignade Ă  aubeterre, VTT avec Timeo, 73 km en 4 jours ( entre nous il m Ă©pate et a un moral d acier), jeux de sociĂ©tĂ©, entretien des espaces verts….
    Jules lui était sur l ßle d Oleron avec ses grands parents.
    Bon pour revenir Ă  votre pĂ©riple, ce dernier article Ă©tait trĂšs intĂ©ressant Ă  lire ( comme les autres bien Ă©videmment 😀), quelle prĂ©cision dans le rĂ©cit agrĂ©mentĂ© de superbes photos. Que c est joli ce que vous avez fait…..et puis vous ĂȘtes montĂ©s Ă  plus de 4000 m d altitude. Vous en avez pris plein les yeux et grĂące Ă  vous nous aussi.
    Vous m epatez et je ne parle pas de vos loulous…..đŸ„‡đŸ„‡
    Au plaisir de vous lire.
    Bonne continuation .
    On vous embrasse
    La famille VIGIER

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    1. Coucou la famille Vigier.
      Toutes nos excuses pour ce retour trĂšs trĂšs tardif, un mois que vous Ă©tiez prĂȘts pour vos vacances. Avez-vous pu faire les tests nĂ©cessaires pour entrer au camping? Etes vous partis le samedi ou plus tard? En espĂ©rant que vous avez pu en profiter pour vous reposer pour les adultes, et pour les enfants de se faire des copains (mais en camping, de part mon expĂ©rience de jeunesse ça n’a pas dĂ» ĂȘtre trop dur!).
      Visites? Baignade? Vélo ? La nouvelle région vous a conquise? Le climat?
      On espĂšre que le retour au travail n’a pas Ă©tĂ© trop dur pour vous 2.
      On pense bien Ă  vous 5. Merci encore et toujours pour vos encouragements, votre soutien, vos messages!
      Plein de bisous
      La famille Dem

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  6. Coucou mes amis  » Pino Great Travellers » !! Me voici de retour, aprĂšs un sacrĂ© moment d’absence, et j’ai de la lecture en retard ! Vais devoir accĂ©lĂ©rer non pas sur le vĂ©lo ( !!! ) mais sur la lecture . Suis arrĂȘtĂ© du coup au jour 180 ! Pour revenir Ă  vos exploits, c’est toujours … magique, doit pas y avoir beaucoup de vĂ©los et de gens comme vous entre 2800m et 4000 m ! Un Ă©norme merci et surtout une immense reconnaissance de vos exploits, autant parents qu’enfants, Ă  nous faire partager, le surpassement de chacun, alterner le chaud et le froid, les « hauts et les bas », le « surtout ne rien lĂącher » tant … apprĂ©ciĂ© et de vigueur, et tout cela dans la bonne humeur et la joie, avec toujours une narratrice aux anges et parfaite en Ă©criture, bien accompagnĂ©e de son Ă©poux Ă©galement toujours excellent photographe et bricoleur ! Vraiment le duo insĂ©parable avec des enfants qui leur ressemblent ! Milles bravos et Ă  trĂšs vite bientĂŽt, que je me dĂ©pĂȘche d’arriver au PĂ©rou. Bisous Ă  vous quatre .

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