Sur ces 3 jours passés à Mendoza, nous avons pu apprécier le cadre de vie verdoyant de cette ville, les rues marchandes, les rues piétonnes, leurs petits cafés, leurs fontaines, les magasins de sport et de camping, les « panchos » pris d’assaut par les étudiants (on se sent vieux!!), l’immense et magnifique parc San Martin… bien sûr, tout cela à vélo en remontant nos 300m de dénivelés sur la colline de Challao. Et les rencontres furent encore au rendez-vous avec Ezechiel et Macarena, qui nous ont donné beaucoup (trop même entre de la nourriture, du temps et un superbe t-shirt d’Argentine), mais aussi du repos, des bons repas…
J674 – Lundi 28 février – Mendoza à Ugarteche – 50km
Ce n’est qu’à 7h30 que nous entendons les paroles de notre réveil matinal, parmi le silence du camping. Le ciel est voilé et la fraîcheur nous fait mettre nos polaires à tous pour le petit-déjeuner sur la table et le banc en ciment. Ce matin, on est rapide, organisé, je parle des adultes bien sûr, pour la tente démontée, la sacoche de nourriture triée et toutes les affaires remises à leur place. Les enfants restent égaux à eux-mêmes en jouant et en se promenant dans le camping leur brosse à dents dans la bouche (elles adorent se faire sortir de leur étui pour se promener sans se faire abîmer!).
La famille Dem se retrouve donc vers 9h sur la route partant de El Challao sur sa colline, pour le Sud avec une belle descente de prévue!
Déjà premier arrêt au supermarché à 3km, non pour faire les courses, nous avons assez pris de provisions pendant ces 3 jours de pause, mais pour préparer l’anniversaire de Raphaël qui approche à grand pas! Chou blanc selon la liste de notre loulou… Va falloir faire mieux dans les petits villages suivants, ce qui n’est pas pour nous rassurer. Notre route continue maintenant par la traversée de la ville de Mendoza, juste par des pistes cyclables, pour en sortir par la Route 40, plein Sud. Mais une ville d’un million 700 000 habitants ne se traverse pas sans encombres, sans circulation, sans feu, sans freinage d’urgence, sans bruits, sans décrochement pour éviter une porte qui s’ouvre, sans gros mots…etc. Et bien si! A Mendoza, tout est faisable car la ville est dotée d’un réseau extraordinaire de pistes cyclables, en parallèle de pistes piétonnes pour ne pas se gêner les uns les autres dans un cadre admirable de verdure, aussi bien herbeuse qu’arbolesque.
Lorsque que la piste coupe une rue de la ville, vous êtes prioritaires. Les voitures s’arrêtent à 10m, vous laissent passer avec le sourire, s’excuse quand elle passe en regardant le vélo Panzer sur la droite sans voir que nous arrivons sur sa gauche pour traverser. Vous vous rendez compte? De l’amabilité au volant des voitures!!! Ça, c’est tout bonnement surréaliste pour nous.
En ce jour férié, les pistes sont prises d’assaut, mais tout le monde est cordial, tout le monde dans son couloir, le bon couloir! On a parfois quitté cette piste, pour aller en chercher une autre, et à chaque fois, nous nous retrouvons dans un écrin de nature/de verdure dans les rues. C’est tellement agréable cet environnement, cette ambiance, cette atmosphère relaxante, que nous élisons haut la main cette ville, comme notre préférée de toutes les villes traversées sur quasiment 2 ans! On aurait presque envie d’y vivre (je vois déjà les yeux écarquillés des mamies/papy…) mais on serait un peu trop loin de la France quand-même. Nous pédalerons en milieu urbain, sans le savoir, sans nous rendre compte du temps qui passe, pendant 21km. C’est dire!
Mais à midi, comme à chaque fois, comme Obélix, la faim nous prend. C’est dans le quartier de Chacras de Coria qu’elle intervient, lorsque nous tombons sur un marché d’artisanat installé dans les ruelles autour de sa place centrale. L’endroit fait penser à une placette de village durant l’été, avec ces couleurs, ces stands, ces décorations guinguette. C’est décidé, on gare les vélos et on s’assoit sur le banc. Le pique-nique est agréable et situé à un endroit stratégique pour les 3 gourmands (qui ont changé cette fois: loulou n’en voulant pas, mais moi qui ait craqué à force de les voir en manger): à quelques mètres d’une heladeria (helado= glace!!!). En dessert, forcément, sous cette chaleur, c’est crème glacée que nous dégustons avec Emma, tous les 3 faisant le tour du marché. Leurs yeux s’émerveillent des créations faites maisons: des savons, des porte-clés en bois, des bijoux ornés de fleurs séchées ou en crochet, des poteries, des coussins, des personnages en crochet (attention Mounette, il y a de la concurrence!), des épées ou boucliers en bois peints… Ils ne savent où donner de la tête. Emma craquera pour l’un d’eux, un porte clé estampillé d’un arbre multicolore, payé avec son argent reçu à son anniversaire. Malheureusement, Raphaël aura du mal à accepter qu’il n’en va pas de même pour lui, n’ayant que quelques centimes… La frustration est là mais les explications également et il finit par l’entendre. C’est la vie aussi.
Suite à ce bon repas et la balade à pied qui suivit, nous remontons en selle, pour la suite de notre piste cyclable, égale à elle-même de charme et de quiétude. Les beaux quartiers sont là, les belles voitures aussi, et même un Porsche Cayenne dont les 2 occupants nous saluent et à qui on a pu dire: « nos montures sont quasiment identiques » en rigolant, eux aussi! Un cycliste viendra pédaler quelques mètres avec nous pour s’assurer que nous n’avons besoin de rien. Après notre réponse négatif avec le sourire, il repart dans l’autre sens. C’est vous dire l’ambiance dans laquelle nous baignons depuis ce matin. Les quartiers se succèdent où les maisons sont moins ostentatoires mais tout aussi charmantes, discrètes, fleuries, végétales. A Lujan de Cuyo, nous bifurquons et quittons notre route 15, à l’ombre des grands platanes pour récupérer notre ruta 40. Mais quel changement de décor! Une 2×2 voies, du bruit, de la vitesse, du monde, de la poussière et du soleil. 3 km et nous atteignons une station service où le constat nous invite à quitter cette autoroute pour à nouveau fouler l’asphalte de la route provinciale 15. Quelques photos prises, mais une fois n’est pas coutume, par les argentins de nos bécanes et l’on s’extrait d’ici.
Les 10 derniers kilomètres sur cette route sont agréables, tranquilles, silencieux, verdoyants et effectués sur une piste cyclable alors que nous sommes en campagne! Extra. On savoure tout en cherchant un éventuel bivouac pour ce soir. Seulement, par ici, les maisons de vin excèlent, leurs vignes et chais également du nom de Chandon notamment. Tout est privé et donc impossible d’y poser notre tente sur leur belle pelouse!
Mais, entre une clôture et la route, Sylvain entrapercoit une grande largeur en herbe pour notre tente. L’endroit est protégé de la route par un petit ravin et une rangée d’arbres. Personne à l’accueil de la propriété à côté, et les habitants de la maison en face nous confirment que l’espace appartient au domaine publique tout comme la route! Cool. On y pose nos vélos. Le seul bémol est l’absence d’eau, ce à quoi remède Sylvain en allant en ville à 2km avec notre poche de 10 litres. Pendant ce temps, les enfants jouent ou font des mathématiques (je n’ai rien demandé!!) pendant que je monte la tente. Tous les 4, on se met sur le tarp, à l’ombre, avec le bruit du vent dans les branches et les feuilles, puis certains s’endorment, d’autres jouent sur le téléphone ou écrivent…
Le repas du soir est pris sous l’œil d’un chien craintif mais qui a bien senti l’odeur des empenadas revenus à la poêle avec une sauce tomate et les pâtes! Un délice pour ce mélange, avant d’aller se coucher alors qu’il fait bien jour. Difficile dans ces conditions de s’endormir tout de suite. Un peu de maths encore pour Emma, de dessin pour Raphaël, de film pour papa et d’écriture pour finir cette journée…
J675 – Mardi 1er mars – Ugarteche à Tunuyan – 45km
Aujourd’hui, j’ai plus à raconter sur nos rencontres que sur la route en elle-même. Et c’est tant mieux! Ce matin, fraîchement, nous sommes sortis sur l’herbe mouillée pour petit-déjeuner au risque de tremper nos fessiers même avec le tarp. Après moules astuces, nous avons pu profiter du lever de soleil parmi les herbes hautes tout en nous régalant de tartines. Les mêmes gestes du quotidien prennent la relève et nous plions la tente sous les coups de 9h07.
Un petit peu de route 15, de platanes, de verdure, de tranquillité, de piste cyclable, de traversée du village de Ugarteche, de courses au petit supermercado du coin avec tous les locaux, tout ça sur quelques kilomètres de portion qui se meurt avant de rejoindre la Rn 40. Ensuite, la route est moins agréable mais tout de même moins chargée que la veille et avec son lot de surprises. Une crevaison déjà au 11eme km, mais est-ce une surprise?? Nous aurions dû les compter, on gagnerait haut la main le palmarès des rustines. Petit racommodage et collage sur la chambre à air, avec la chaîne de montagnes et ses sommets enneigés en arrière plan. De quoi laisser aux enfants le temps de…. jouer et ramasser des bouts de pneus pour en faire des pelles pour Raphaël ou de pratiquer les mathématiques dans son fichier pour Emma.
Les prochains 29km sont passés crème: à un bon rythme, chacun avec son équipage, la chaîne montagneuse sur notre droite, de l’espace sur le shoulder pour se sentir bien en sécurité, la rencontre rapide avec une jeune cyclo habitant dans les environs qui nous demandent si tout va bien, trop gentillement, une seconde qui pédale avec Sylvain sur quelques centaines de mètres, des klaxons aimables à notre encontre, du soleil, des puits de pétrole, un peu de vent et un magasin de vêtements ouverts en ce jour férié en Argentine. Ok, le magasin est plutôt une poche poubelle ouverte sur l’herbe qui a dû tomber d’un camion. Mais c’est la caserne d’Ali Baba pour nous! Des vêtements propres de toute taille, nous choisissons au départ des pièces de choix pour nettoyer la chaîne des vélos ou pour refaire une banderole du drapeau français. Et la dérive est vite là, l’excitation à son comble de trouver une robe, un tee-shirt, un pantalon, une casquette… et on ne s’arrête plus! Alors, chacun prend des trucs et on accroche tout sous un tendeur, le tri, ce sera pour plus tard, nous avons un objectif pour aujourd’hui à tenir: à 88km de notre bivouac du matin.
Le pédalage recommence, dans la gaieté de nos trouvailles qui nous tiendra jusqu’à la pause méridienne, à l’ombre d’une allée arborée sur de l’herbe. Cette fraîcheur nous comble en ce jour encore bien chaud et nous fait revoir notre copie sur notre objectif du jour. Et si nous nous arrêtions à 7km, dans un camping, afin d’être prêts pour les 50 suivants demain? C’est surtout que nous avons une partie après la ville de Pareditas de 150km sans rien. Le plus judicieux est de traverser cette zone en étant le plus proche possible de ce désert, en tout cas à sa porte, pour se ravitailler en eau et rallier le point d’eau suivant en 2j seulement. Dans 7km, la ville de Tunuyan pourrait nous convenir, nous partons donc en sa direction pour le camping El Festival.
Alors là, ce fut réellement un festival… de gentillesse et bienveillance! Nous qui pensions trier des photos, coudre un drapeau, écrire la journée… c’est loupé et sans compter sur le sourire des argentins, qui une fois encore, nous ont charmés, nous ont séduits, nous ont littéralement accueillis, et eux le sont maintenant dans nos cœurs. Arrivés au camping vers 14h30, la tente montée, nous faisons la connaissance de nos voisins, José et Maxime, adorables. Les enfants enfilent leur maillot de bain puis courent avec Sylvain à la piscine. Je les rejoins ensuite. Julio, un argentin (et sa famille) joue avec Emma puis prend sous son aile Raphaël, encore pas tout à fait à l’aise avec la nage. Enfin sur son dos. Les enfants sont heureux dans l’eau, encore plus quand ils y retrouvent des enfants de leur âge et ici, un adulte de plus à leur écoute, qui chahute autant qu’eux! Ils sautent, ils nagent, ils rigolent, ils s’arrosent et arrosent le maître nageur, qui n’hésite pas à leur renverser un petit seau d’eau (coutume issu du carnaval).
Pendant ce laps de temps, Sylvain pensait travailler sur l’ordinateur à l’emplacement. Il y fait la connaissance de Leandro, un restaurateur de Mendoza avec qui le courant passe très bien. Il nous offre même de la viande et du pain pour ce soir. Très joli don pour notre famille. Mais pas le seul. Plusieurs familles quittent le camping (beaucoup y viennent à la journée pour profiter du cadre et de la piscine) et lui offrent également du bois pour le barbecue. Lorsqu’il vient me raconter tout cela, José et Maxime viennent nous voir sur les bords de la piscine et nous entamons une discussion ensemble, sur la vie, le voyage, la relation au monde et à la nature, sur les argentins, sur ce pays… en toute simplicité et sincérité. Ils sont calmes, bienveillants et leurs paroles douces. C’est un plaisir de discuter avec eux, mais les enfants commencent à avoir froid après 3h passé dans l’eau et nous rentrons donc à l’emplacement. La discussion ne pouvait pas s’interrompre ainsi avec nos voisins et Sylvain se retrouve avec eux pendant que je fais la découverte de Françoise puis Jean Yves, son mari, tous deux français en vacances de plusieurs mois dans le pays, en 4×4 avec tente de toit. Nous décidons de faire l’apéro ensemble ce soir et de se retrouver après la douche, puisque l’eau n’est chaude qu’à 19h30. Et il est 19h30! On file à tour de rôle aux sanitaires en découvrant le système de chauffage de l’eau chaude: du bois dans une cheminée…
Leandro, son fils, sa femme (bolivienne) et sa fille reviennent nous voir. Les loulous jouent ensemble dans la terre pendant que nous discutons. On adore tout ces moments de partage, d’entente. Mais José et Maxime doivent nous quitter… mais ils n’échapperont pas à notre photo de groupe avec la famille de Leandro. Comme une famille de 12 personnes venues en week-end! Les aurevoir arrivent, et je n’aime pas ça. D’autant plus quand tous les deux ont les paroles justes pour me faire fondre en larmes. Nous remerciant de véhiculer ce message, cette envie, cet amour de la nature et de la vie, cette importance d’inculquer des valeurs simples à nos enfants et à tout ceux que nous rencontrons, comme des petites graines d’un autre monde. Comment pourrait on résister? Jamais nous nous posons ces questions sur ce que nous transmettons. Là, vraiment, il faut qu’ils partent sinon je vais être une vraie fontaine!
Quelques embrassades encore avec ces belles personnes. Leandro et sa famille doivent partir également mais ils nous surprennent à la nuit en revenant, avec de beaux cadeaux: une voiture pour Raphaël (qui en donnera une aussi à son fils), de quoi petit-déjeuner pour les loulous, et des sandwichs pour notre almuerzo de demain (on les soupçonne de les avoir préparés exprès pour nous). Leur cœur est grand, trop! L’émotion est encore là au moment des aurevoir. Je n’ai pas de mots assez fort devant tant de bonheur qu’ils nous donnent tous. Et pourquoi? Qu’avons-nous fait de particulier? Rien, rien d’extraordinaire. Ce sont eux qui sont extra de donner autant à des étrangers, sans rien attendre, juste nos sourires. Que l’on aimerait les remercier davantage, ils le méritent.
Il est bien tard quand nous nous remettons de nos émotions et dînons avec Françoise et Jean Yves, la bonne viande réchauffée de Leandro (à qui nous penserons bien en savourant ces morceaux de choix). La bière puis le vin accentuent cette impression de convivialité nouvelle entre nous 6. On rigole, on s’émerveille des aventures de l’autre, on écoute, on rêve, on s’impressionne d’histoires d’aventuriers encore plus fou que nous qu’ils nous racontent, qu’ils ont rencontré notamment en Afrique. Que le temps passe vite en leur compagnie. Que l’après-midi est passée trop vite en leurs compagnies à tous. Déjà 22h30 lorsque nous mettons les petits au lit. Pour les grands, la séparation ne se fera pas aussi rapidement, trouvant toujours des excuses pour rester un peu plus longtemps ensemble autour de la table. Allez, on se voit demain matin… Pas trop tôt quand même!!!
Quels beaux paysages, quelle chaleur humaine et quelle grande convivialité !!! Encore de magnifiques rencontres à emmagasiner dans vos souvenirs, ça fait plaisir à voir…
Bonne continuation et à bientôt
Annie-France
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Coucou mes aventuriers préférés,
Je commence par souhaiter avec retard un bon anniversaire à Raphaël , 7 ans déjà!!
Incroyable cette gentillesse et générosité des Argentins, ça m’oblige à réfléchir sur mon sens de l’hospitalité, grace à vous et vos récits je suis consciente des efforts que je peux faire en cas de rencontres avec des voyageurs étrangers. Bon assez rare voir exceptionnel de voir 2 adultes et 2 enfants sur des montures et chargés comme vous , mais quand même .
Profitez de ces belles rencontres.
Gros bisous à vous 4
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de belles journées avec ces pistes cyclables ***** pour traverser Mendoza et la gentillesse et bienveillance de tous ces Argentins ! C’est vraiment réconfortant de voir toute cette générosité ! Bon anniversaire à Raphaël .
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Quel beau paysage, encore et toujours de belles rencontres et une « Providence » toujours à vos côtés, grande générosité, des familles qui vous ouvrent grands leurs bras et partagent leur quotidien avec vous, belle leçon de vie surtout en cette période. Prenez soin de vous bizz.
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Bonjour les aventuriers,
C est toujours avec grand plaisir que nous lisons votre épopée et suivons cette belle aventure.
L Argentine est un beau pays et l accueil des gens est surprenant. Cela doit vous faire du bien de sentir cette bienveillance des personnes que vous rencontrez. Que de beaux souvenirs en perceptive pour vous et les enfants.
Au passage, avec un peu de retard, bon anniversaire à Emma de nous 5. Elle a bien grandi et est une jolie jeune fille. Jules la remercie de lui avoir répondu. Nous, samedi on fêtait les 6 ans de Lise…..et oui elle aussi grandit.
Profitez bien de ces quelques mois avant votre retour sur notre sol.
En attendant, continuez à nous faire rêver et voyager.
Bon courage à vous.
On vous embrasse
La famille VIGIER
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Pour les figurines au crochet …… très originales…… je vais continuer et me perfectionner 😉 !!!!
Bizz
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