Notre voyage n’est pas une compétition pour nous (cela se voit dans nos kilomètres journaliers parcourus), mais une aventure familiale, une parenthèse sportive tranquille, une découverte de l’autre et de nous-mêmes. Par les challenges, les « records » où nous découvrons nos limites personnelles. Ce fut le cas par deux fois, deux jours de suite que l’on vous raconte ici…
J243 – Lundi 6 septembre – Bivouac Conococha au Réservoir 30km D+464m
Après une nuit fraîche mais pas humide finalement, nous nous réveillons vers 6h30, enfin Sylvain et Alain en premier lieu… Nous 3, nous préférons grappiller encore quelques minutes au chaud! Le petit-déjeuner est pris dans l’abside mais avec la porte-fenêtre grande ouverte sur le panorama et les sommets enneigés en face. On ne s’en lasse pas. 🤩
Rangement habituel de nos affaires sous un ciel menaçant (qui ne nous encourage pas à aller vers le sud), pendant que les enfants jouent au frisbee avec un couvercle de bidon de peinture sur une petite colline à quelques centaines de mètres du bivouac. Ils s’éclatent et nous ramènent un « repas » de leur composition, 100% naturel!
8h36 et chaque équipe met tout son poids sur les pédales pour amorcer cette côte, malheureusement avec le mal de tête pour Sylvain! Ah l’altitude! Nous avons 16km de remontée du Rio Santa vers le village de Conococha avec du vent de face, des nuages gris, quelques plats, quelques moutons en liberté, 2 ânes, des chiens, des moutons qui traversent la route, des contrées herbeuses, des roches, un plateau large, le ruisseau, des fermettes, des bus, des camions, des voitures, des motards en road trip, des maisons construites en terre cuite abandonnée, et toujours ces équipages: le lièvre, la tortue et entre deux: le hérisson!!
200m de dénivelé positif nous font arriver dans Conococha, village aux nombreux restaurants typiques et petites tiendas vers 11h. Alors ok, il est un peu tôt mais ayant déjà faim, nous cassons la croûte là, au carrefour, un plat local: la truite! Quelques emplettes plus tard, nous entamons la bifurcation vers l’Est en direction de La Union, de l’autre côté de la chaîne de montagne.
Étant donné que nous avions le vent de face ce matin, cet après-midi, au vu de l’orientation de notre route actuelle, nous devrions avoir le vent dans le dos!! Devrions…. C’était la théorie. En pratique, on s’est payé un p….. de vent de face de 60km/h, sur 300m de dénivelé, à plus de 4000m d’altitude. 🥴 La fatigue dûe à cette altitude, le souffle court, la tête qui est lourde, le vent qui ne nous permet pas d’avancer, les fourmis dans les mains, le froid, me font lâcher prise. 3km après le village, on fait une pause et nous échangeons nos vélos avec Alain. Me voilà sur un VTT sans binôme, seule, sans musique, sans poids à l’avant, sans stabilité et avec la peur de passer par-dessus mon guidon sur ma roue trop proche. Drôle d’impression, drôle d’équilibre, drôle de perception du voyage ainsi. Ce changement fonctionne, j’avance beaucoup plus vite mais il me manque quelque chose, un petit bout de moi.
Il ne nous reste pas moins de 14km avant notre col à 4280 m. Patience… Pas à pas… Le Caullaraju est toujours en visu sur notre gauche maintenant, ses neiges s’élevant au-dessus des étendues d’herbes jaunies, se détachant du ciel bleu blanc. Majestueux. Des troupeaux de bovins ou chevaux broutent au fond, sans barrière, quasi libres. Une mine se dégage du fond du plateau. La route zigzague, sans espace pour nous sur le côté, avec bien plus de circulation (de minibus) que nous l’espérions. Les premiers kilomètres se redressent et pour la première fois en 3jours, avec le tandem de Raphaël et toutes les sacoches, on arrive à calmer Alain! Il n’est plus aussi rapide! Ok le vent y est pour beaucoup car il nous calme aussi! Le temps est à la grisaille. Puis la pente fléchit plus doucement, nous permettant un bon rythme et de beaux arrêts photos avec quelques éclaircies. Des travaux rendent la route moins agréable en une seule voie! On ne fait pas le poids face aux véhicules qui descendent à toute vitesse et devons nous mettre dans les cailloux du bas côté.
Le col enfin, à 4280m, en bonne condition physique, sans mal de tête ou autre, est passé entre 2 falaises et nous dévoile un autre aspect de la montagne péruvienne. C’est notre altitude record en vélo depuis le début de nos voyages. Plus de vallée herbeuse immense mais des montagnes noires, verticales, parcellisées jusqu’à 4000m, acérées, avec quelques névés aux sommets et se superposant à l’horizon. Autre atmosphère. « Inimaginable ». Ces montagnes oscillent entre 4600 et 5400m d’altitude.
On revient à la réalité avec l’heure tardive de 15h30. Tardive pour nous car il nous faut trouver de l’eau et un bivouac parmi les 12km de descente sur les parois verticales et cultivées. Pas facile mais pas impossible. Une cascade à l’eau trouble 200m plus loin nous prouve encore une fois, qui n’est point nécessaire de s’inquiéter avant l’heure. Sylvain y grimpe pour récupérer notre boisson du soir. Des virages en épingle sur une route en travaux et en cailloux, un espace plat en contrebas pourrait servir de bivouac. Arrêt et vérification sur un sentier amenant à un réservoir d’eau, au-dessus d’une parcelle de terre en train d’être retournée par des locaux. L’espace est assez grand pour nos 2 tentes, à l’abris du vent grâce aux parois du réservoir. On hésite car nous nous trouvons à 4100m encore, et craignons le mal des montagnes pour la nuit. Seulement, plus nous descendons et plus nous serons cernés par des champs cultivés et fermés, ou par des habitations.
Avec l’accord des habitants de la communauté, nous plantons nos tentes et organisons les sacoches, les matelas et duvets, les jeux, l’école… ainsi que les bouts de bois pour le feu du soir. Un petit café et thé à l’heure du goûter sur notre plateforme face aux montagnes favorise la contemplation, la méditation et l’admiration de la nature. Le temps scolaire nous ramène à la dure réalité 😅 avant le crépuscule pendant que Sylvain prépare le feu avec les brindilles qu’il arrive à trouver. Hypnotisés par sa chaleur, nous n’arrivons pas à faire cuire le riz. Pas grave, nous profitons tout de même de ses flammes et de sa fumée le temps de la cuisson sur gaz de notre riz! Le repas est pris dans la tente tous ensembles, au chaud avant la séance de cinéma pour la fin du film d’hier. 21h et chacun retrouve ses quartiers pour la nuit avec le doux son du réservoir qui se remplit…
J244 – Mardi 7 Septembre – Du Réservoir à Champ de bétail 30km D+722m
Le petit-déjeuner de ce matin ressemble aux précédents, avec le soleil dehors et cette vue sur les montagnes à 4100m d’altitude. Nous pouvons profiter de l’extérieur en étant bien couverts. Cela fait un bien fou et c’est tellement reposant cette nature imposante face à nous. Le mal de crâne a changé de protagoniste ce matin: c’est pour Alain.
Chacun vaque à son « travail matinal »: vidage de la tente avec les duvets-matelas-vêtements-bricoles, pliage de celle-ci, rangement dans chaque sacoche, brin de toilettes dans le réservoir d’eau, vaisselle également dans cette nouvelle cuisine d’appoint à l’évier disproportionné… 🤣
Des péruviens traversent le bivouac avec leur âne chargé et le laissent brouter près de nous en lui attachant les pattes avant ensemble, histoire qu’il n’aille pas trop loin. Des scènes comme celle-ci nous font sourire et sont propices à la rencontre, la discussion, à la découverte des habitants.
Notre départ est donné et, ô joie, nous commençons par de la descente. Bien couverts de la tête aux pieds, en passant par les gants et le tour de cou, parfois avec plusieurs couches, nous dévallons les 12 km. Vent + vitesse = froid!! Surtout que la route est parfois à l’ombre avec toutes ces épingles. Mais nos yeux sont réchauffés par la vue sublime, silencieuse de ces montagnes qui se dressent en rempart face à nous. Le côté « sombre » de leur roche est égayé par les parcelles cultivées, dans les couleurs vertes, entourées de murets très abruptes. Les 12km sont trop vite faits et c’est bien dommage car on adore ça!! 😁😁
La fin de cette course rapide se termine à un carrefour, avec 2 tiendas, une vallée très encaissée, à 3600m d’altitude. Un plat de quelques centaines de mètres et nous voilà, à démarrer notre côte de 30km sur 1200m de positif! On le sait: on ne la terminera pas aujourd’hui. Mais on a bien envie de l’entamer quand même. Alors on y va avec le soleil en compagnie et… le vent!!! De face bien sûr sinon ce ne serait pas drôle!
Chacun son vélo aujourd’hui mais Sylvain a récupéré ma sacoche de nourriture de 35 litres, en échange il s’est délesté de sa tente donné à Alain, histoire de m’alléger. Merci beaucoup les garçons!!😊 Et ça marche! J’arrive à avoir le même rythme que Sylvain. Je ne parle pas de l’équipage « lièvre » bien devant nous, encore aujourd’hui qui nous attend régulièrement.
Grâce à lui, les petites pauses prennent des saveurs du Pérou, de Madagascar….. chocolaté!! Mes 3 gourmands adorent… et je m’y mets aussi. La vallée s’est éclaircie en couleur mais pas en espace. On remonte la rivière Rio Pativilca et le passage reste étroit. Juste la place pour la route, la rivière à notre droite et un jardin avec sa maison. Pas plus. On se retrouve vite avec les parois de chaque coté. Pas de visuel jusqu’à l’horizon mais seulement jusqu’au prochain virage. Drôle de sensation.
On avance ainsi les 3 équipages. La pente est relativement douce. C’est plus l’altitude (et le souffle court), l’effort et le vent cumulé qui nous donnent de la peine.
11h et Pachapaqui après 11km, nous accueille sur le bas de la route en passant par le centre ville et l’église avec sa rue principale en terre. Une tienda nous permet le ravitaillement de la journée et nous rebroussons chemin pour accéder à la partie haute du village où passe la route principale, avec ses restaurants. Un almuerzo avec soupe, plat principal et jus chaud nous revigore pour les 20km suivants…
3 vallées partent du village. La route nous fait passer par celle d’en face, plein Nord, avec quelques montagnes où des glaciers résistent juste en dessous des cimes.
La vallée prend plus d’ampleur. Le ruisseau est toujours là, les couleurs sombres des roches précédentes ne sont plus. C’est camaïeu de jaune par ici jusqu’à 4600m. Au-dessus la roche noire est reine, avec 2 petits glaciers à l’origine de quelques cascades. En-dessous les pâturages sont le terrain de jeu de bovins noirs, qui se détachent bien. Une mine également, sans vie. Et une route. Une seule. Sur le flanc nord de la chaîne de montagnes. C’est celle-là que nous empruntons sur 11km…. on voit déjà tout ce que nous devons remonter! Les convois exceptionnels ne le sont plus aujourd’hui sur cette route. 5 unités en moyenne: c’est-à-dire 5 camions transportant des liquides hautement inflammables et toxiques (c’est marqué dessus) nous dépassent ou nous croisent. Légion aujourd’hui. On dépasse les 4000m d’altitude et le mal de tête revient pour moi. Les yeux me tirent et la lumière me fait mal. Mais nous devons avancer pour espérer passer le col demain. Les nuages gris s’amoncellent derrière nous. Des fermes de chaque coté avec le toit en chaume et les murets de séparation sont les seules traces humaines par ici. L’occasion de croiser quelques habitants, toujours avec le sourire. La pluie devrait arriver d’ici 1h!! Ce qu’ils nous disent. Alors avant d’entamer les virages en épingle avec de forte pente, sans plat, il faut trouver un bivouac. C’est Alain qui part devant et nous trouve parmi des vaches, à côté d’un ruisseau, une aire en herbe pas loin de la route. Parfait. La pluie arrive sur le bas de la vallée d’où nous venons. Elle remonte vers nous. Course contre la nature.
La tente est montée. Toutes les sacoches mises dedans. Les enfants rentrent aux premières gouttes de pluie…. et de grêles! Limite neige. Le tapis vert devient blanc. Il est 16h et pourtant il fait sombre. Les grêlons s’amoncellent sur les bords de la toile et rafraîchissent l’atmosphère.
Plus haut à 150m au-dessus de nous, les sommets sont platrés de blanc! On a bien fait de s’arrêter avant! Je m’effondre dans la tente, la lumière me fait mal aux yeux et à la tête comme prise dans un étau. Raphaël et Emma font des mots mélangés et dessinent. Sylvain regarde les dénivelés et kilomètres parcourus avec Alain.
La pluie ralentit sans s’arrêter complètement : fenêtre de tir pour préparer le repas avec omelette aux oignons et poivrons (un délice!)…. Sylvain, courageux, s’y colle dehors, dans le froid et l’humidité. Raphaël joyeux devant cette « neige » joue quelques minutes dehors.
Le repas est pris sous l’abside au chaud pour nous 5 avec de petites douceurs ramenées par Alain. Petite discussion pendant que les enfants continuent leur jeux sur papier. Ce soir, à 4267m, nous nous éteignons, fatigués par le vélo, par l’altitude, par le froid (vive les lèvres gercées) avec le bruit de la pluie et du ruisseau près de nous, chacun chez soi…😉
J245 – Mercredi 8 septembre – Champ de bétail à La Union (enfin un village!!) 60km D+677m
D-1730m
Dans ma tête, cette journée s’est déroulée en 3 parties, très distinctes les unes des autres. Pourquoi? 🤔 Divers sentiments pour chaque. Divers paysages aussi. Diverses impressions. Diverses vitesses….
Première partie: Tout commence vers 6h30… On se réveille avec ce panorama pour nous seuls, enneigés, recouverts de nuées qui semblent avaler les montagnes. Le soleil est là et nous réchauffe rapidement, heureusement. Nos rituels du matin faits (pliage des tentes encore mouillées, rangement actif des sacoches, vaisselle dans l’eau gelée) vous les connaissez maintenant 😉, quelques photos prises également, et nous pouvons traverser la rivière et nous diriger vers l’asphalte du jour. Mais une crevaison s’invite dans ces habitudes: c’est pour le vélo « Croc Pérou », roue arrière.
Réparée, fin prêts, nous roulons les 3 équipages vers ce col donné à 4700m, avec ces 7 épingles. Le rythme est individuel. Chacun prend le sien, profite de ces instants pour apprécier l’effort, la pente, la nature à côté de nous, les animaux (moutons ou chiens, bien moins appréciés!!!), le vent de face, la fraîcheur sur le visage, le soleil qui monte derrière les cimes noires, le ciel bleu… Cette partie, je la distingue des autres, mais c’est personnel. Avec Raphaël on se motive, s’encourage dans cet effort. Sans prétention, on sait que l’on va y arriver mais on ne sait pas en combien de temps. On sait que l’on ne cédera pas, que nos yeux sont focalisés sur le col que nous pouvons à présent entrevoir. On veut y arriver, on veut être fiers de nous-mêmes, on veut être soudés dans cet instant dur. Et on aime ça!!! On aime ce sentiment où l’épreuve nous éprouve justement. Où on teste nos limites physiques et mentales. Mais je le redis, c’est personnel.
Nous ferons 2 petites haltes sur cette partie. Des traces de dinosaures peuvent être contemplées avec un circuit…. On n’aura vu que le panneau en bois!! 😆 Pas grave, on en profite pour manger une barre de céréales ou des chocolats! La seconde halte est pour des arbres fossilisés se trouvant sur le bord de la route. Un premier allongé dans la roche et un second sous cloche. C’est un peu dommage que nous ne puissions pas nous instruire avec un panneau d’informations.
Notre objectif n’est pas encore atteint bien que visible. La vallée s’est élargie, la végétation n’est qu’herbes et buissons dans les tons jaunes. Quelques lacets se trouvent au-dessus de nous. Mais peu. On y arrive. On souffle. Sylvain photographie ces méandres. Et on avance inlassablement. On l’aura…. et on l’a eu!
4711m. Jamais nous n’avons atteint cette altitude à vélo. C’est notre altitude record à nouveau! Fiers, nous le sommes et cela mérite bien quelques vidéos (que l’on m’a demandé de ne pas exposer ici par risque de représailles!) et photos peu avant midi.
Mais nous ne sommes pas encore arrivés!
Seconde partie de la journée pour moi: la descente! Alors là rapide forcément! Mais ce qui ne signifie pas que ce fut facile ou sans fatigue. Un effort aussi, mais pas le même. La vitesse nous oblige à être vigilants, pour nous et pour les camions qui nous dépassent, pour les chiens qui nous surprennent au détour d’un virage en épingle, pour les sacoches qui se décrochent, pour la stabilité de nos engins doubles. Mais qu’est-ce que c’est bon! Cette vitesse, cette adrénaline! Le paysage file mais on en profite sous nos lunettes et tour de cou coincé sous les yeux. Les cochons sont légions, les moutons, les mines de cuivre, les baraquements des travailleurs… et on s’enfonce ainsi dans une nouvelle vallée.
Le temps passe plus vite sur cette pente négative. 1h30 pour faire nos 27km, avec des arrêts photos bien sûr, des arrêts canins féroces, des arrêts organisation de sacoches sur VTT (merci Alain pour le retard 😂), du freinage adéquate à chaque épingle… Et Huallanca, nous ouvre ses portes, ses rues et surtout un de ses restaurants!!! Car il fait faim! Almuerzo pour presque tout le monde… Raphaël étant saturé de la soupe et du riz, mangera de bonnes frites chaudes faites maison.
Troisième partie: Le petit bout de plus…
Les nuages gris ont déversé leur pluie pendant notre repas. 14h30, on a fini et on prend la décision d’aller jusqu’à La Union, la ville suivante à 22km. Essentiellement de la descente (avec 240m de positif), on devrait l’atteindre pas trop tard. C’était notre objectif pour s’arrêter quelques nuits après ces 5 jours. Mais parfois, on ne prend pas nécessairement les bonnes décisions. Rien de grave dans celle-ci mais on aurait pu rester dans ce village pourvu d’hôtel. On aurait pu prendre notre temps, choisir sereinement notre hôtel, se mettre à l’abri… Mais à partir du moment où l’on prend la décision, on l’accepte et on avance. Et c’est ce que nous avons fait.
La pluie, le crachin, les gouttes, les gouttelettes nous ont ouvert la route. Enfin la route?? Le terrain miné plutôt. L’asphalte a disparu sous les trous des roches tombées des versants montagneux. Les cailloux ont remplacé le goudron. Des nids de poules (grosses les poules ici!!) font résonner nos vélos, saccadent nos conversations, explosent les attaches en corde des sacoches d’Alain, éprouvent la direction du vélo de Sylvain qui doit s’arrêter pour de la maintenance. Il faut se rendre à l’évidence: ces 22km ne seront pas de tout repos. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de ralentir le pédalage. La journée se termine, les nuages bas rendent la luminosité moins forte, la pluie et notre vitesse nous refroidissent et la fatigue de nos journées précédentes cumulées à aujourd’hui nous fait basculer dans le mental. Voila le titre pour cette troisième partie: le mental. Il prend le dessus, il permet au corps de ne pas ressentir d’émotions négatives ou fatiguantes. Il permet de relativiser. Tout va bien pour l’instant. Alors nos 3 équipages, zigzaguent et évitent, tel Sonic ou Mario Bros, les trous dans le chemin. On s’éclaterait presque! 😅 Sur ces 22km, nous n’avons pris que 2 photos et en vitesse, nous n’avons que survolé des gorges (magnifiques et encaissées), discuté avec un habitant à 3km de l’arrivée, dépassé les thermes d’eaux chaudes. Je ne me souviens plus vraiment de ce passage car l’importance était ailleurs: arriver avant la nuit. Et on y est parvenu. Harassés (nos têtes sur la photo suivante en témoignent!!), après plusieurs hôtels complets, fermés ou sans accueil, nous trouvons notre bonheur. Notre futur repos! Pas de cuisine ce soir. Juste quelques pizzas bien chaudes au restaurant d’en face (on est bien placé 😋). Une douche chaude ou tiède selon la chance que certains ont eu et l’on s’endort rapidement avec le bruit de la ville… pour 3 nuits ici.
Nous passons quelques jours en Bretagne. Annick et moi avons donc partagé ensemble vos deux derniers reportages, Que des Oh! et des Ah! de surprises, d’étonnement, d’admiration pour vos exploits. Notre « petit » frère en pleine forme, un grand sourire aux lièvres à 4711 m d’altitude. Normal, il est toujours devant. Mais, si l’on en croit La Fontaine, la tortue n’a pas dit son dernier coup de pédales. Quels efforts, quel courage pour cette montée au col ! Nous sommes scotchés. Et nous vous souhaitons tant de belles aventures ensemble, tous les cinq. Je suis sûr qu’Alain pleurera de vous quitter au moment de reprendre l’avion. Mais en attendant, qu’il en profite… le lièvre.
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Bonjour les aventuriers
Patrick a parfaitement exprimé notre admiration et ressenti face à vos exploits à 4711 m
Quoi rajouter?? Un grand bravo et comme toujours les récits et photos nous permettent de partager vos journées mais sans souffrance pour nous!! Et ce sacré mal de montagne va t il enfin vous oublier un peu ??
Allez bonne continuation à tous et plein de gros bisous
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Bravos pour les photos exceptionnelles : l’acrobatie nécessaire pour récupérer un bidon d’eau !!! ( alors qu’il est si facile de tourner le robinet !!),La montagne vu de l’intérieur de la tente : simplement sublime, le sourire éclatant d’ Alain : magnifique on sent qu’il est heureux, vos sourires à table devant un menu réconfortant : réjouissant. Je regrette que le mal des montagnes vous affecte tous à tour de rôle et particulièrement toi Laëtitia , j’espère que dans les prochains jours tout ceci passera et sera qu’un mauvais souvenir. Repose toi bien ma chérie.
Bonne continuation tous les cinq en si bonne compagnie !!! bizz
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