Equateur – Retour sur la Panaméricaine – J161 à J164

J161 – Mercredi 16 juin – Latacunga à Ambato 46 km (D+ 369m)


Départ de notre hôtel, aux heures habituelles (la routine quoi!!) sous le froid mais sur la route Panaméricaine que nous n’arriverons pas à éviter, faute de route parallèle barrée! On le sait, les prochains jours sont des journées de transition… On s’en accommode de ces shoulders et de la circulation automobile proche de nous, mais avec tout de même les sommets des volcans dans les nuages aux alentours.
On a un peu de dénivelé mais sur goudron. On arrive à pédaler, c’est déjà ça. Nous profitons de quelques descentes sur la ville avec du trafic… Cette journée n’a rien de folichon pour nous. Mais ça arrive.


On ne peut s’extasier tous les jours, hein? Bah si, en fait. Le petit plus du jour arrive ensuite… lors de l’arrivée à Ambato.
On a repéré un hotel au sud en traversant le centre ville avec bcp de dénivelé bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle. Tiens donc??? Alors, juste avant, nous prenons un petit almuerzo entre 2 feux de la circulation… L’accueil est très gentil! Enfin, on descend sur une route secondaire sans shoulders et avec travaux, passage d’une petite rivière dans un canyon qui se termine en côte d’enfer, où l’on met le pied à terre…. Ambato, comme beaucoup de villes ici, est à flancs de volcans… rien n’est plat!!


Et là, un taxi s’arrête en face. Léo en descend. Il est Warmshowers et nous propose de venir chez lui, lui qui tient un magasin de velo. Parfait. Sympa. C’est à 2km d’ici (cool pas loin)….mais c’est d’où l’on vient!!! Bon bah tant pis. On refait la belle descente mais dans le sens inverse! Et on arrive chez lui au Bike Shop.


Son fils Anthony de 5 ans nous attend. Les enfants sont ravis! Montage de tente…. sur le toit de sa maison, pendant que nous admirons la vue sur les montagnes et les 2 volcans Chimborazo et Tungurahua.
Quelques courses pour le goûter sont nécessaires avant de revenir chez lui. Les enfants jouent ensemble dans le jardin et dans la terre surtout!


Nous, on discute et prévoit la suite…. qui nous paraît trop ambitieuse pour nous. Le Parc du Chimborazo ne se fera pas par la route Nord (il nous faudrait 3 jours pour arriver juste à l’entrée du parc avec 2300m de dénivelé et de la logistique « poids/ nourriture » très conséquente). Nous continuerons donc sur cette route Panaméricaine, sans envie jusqu’à Riobamba.
Nous mangeons ce soir avec Anthony sur le toit, pendant que les lumières de la ville s’allument. Puis repos et nuit tranquille à 2611m.



J162 – Jeudi 17 juin – Ambato à Santa Lucia 26km (D+ 817m)


Réveil tôt sur le toit de Léo, la lumière du jour se fait et les lumières s’éteignent au fur et à mesure. Les nuages ont envahi les sommets des volcans autour de nous. A 6h, on est déjà prêts à petit-déjeuner, enfin les adultes. Les enfants dorment, surtout Raphaël qui a eu un petit « accident » ce matin et s’est recouché de fatigue.
Lever de soleil et lever de la ville, on prend notre temps pour ce premier repas de la journée en attendant de voir si Raphaël va mieux.
Le soleil, les nuages, le vent et la pluie jouent ensemble et c’est parfois difficile de s’accorder avec eux pour les habits. Raphaël émerge fatigué. Nous le prenons dans nos bras pour de gros câlins. Nous restons à son écoute pour savoir si nous continuons aujourd’hui en direction de Riobamba ou si nous restons chez Léo une nuit de plus (comme il nous l’a gentiment proposé!)… Raphaël veut continuer malgré sa fatigue du moment. Je dis moment car 1h après, il est parti du toit pour aller jouer avec sa sœur avec les vélos que Léo possède, et il en a! Une superbe collection. Nous voici rassurés et on plie donc les affaires!
Mais c’est dur de quitter un hôte comme lui. Les enfants jouent et pédalent avec ses vélos (on devrait peut-être vendre nos Pinos et leur acheter des vélos individuels! 🤣🤣🤣) jusqu’à 9h30. Quelques photos sur le départ et 2 cadeaux pour les enfants de la part de Léo: des sonnettes gravées!


Et c’est la reprise de la route, dans la ville d’Ambato (où nous étions, au Nord) avec ses 165 000 habitants et ses nombreux feux. Cette fois, on préfère pour éviter tout le centre ville, prendre la Panaméricaine…. et on le regrette déjà avec cette belle côte que nous voyons de loin: on y passera sûrement 30min dedans… et on a bien visé! On connaît nos performances dans ce type de dénivelé maintenant!


La ville, ses feux et nombreux arrêts qui en découlent, les pots d’échappement, la vue sur les habitations ne nous motivent pas. Raphaël a un peu dormi sur le vélo. Il n’a pas très faim ce midi, mais il arrive à boire une soupe bien chaude. Et oui, on a toujours un temps mitigé mais froid par le vent!! Encore à l’opposé de vous!!
Par contre, on aperçoit au bord de la route, de nombreux hôtels. Une chance pour nous direz-vous, plus facile pour dormir ce soir. Et bien, non! Ces hôtels attendent une autre clientèle qu’une famille de voyageurs…. Et les noms, très recherchés, nous font bien rire avec Sylvain!! On passe notre tour pour cette fois.


Et puis, comme hier, on a une aide sur la route. Elle viendra de Jimmy qui s’arrête sur le bord de la route avec sa fille pour nous offrir 4 bouteilles de boissons énergisantes! Il veut également nous inviter dans son restaurant…. Dommage, nous venons de manger! Vraiment trop gentil cette spontanéité à nous aider! On avance encore un peu cet après-midi, on a vu un refuge sur le bord de la route, mais il reste fermé ! Encore 5 km sous ce froid et une hosteria semble ouverte… Bingo! C’est ici que les enfants pourront jouer et nous préparer un spectacle, du côté de l’air de jeux en herbe avec rondins de bois et pneus aménagés pour eux!


Douche chaude (sauf pour Sylvain!) qui nous fait du bien, puis repas à l’intérieur de la chambre, située tout de même à 3150m d’altitude, presque comme le refuge du Promontoire dans les Ecrins (3092m)…. Ce soir, on est fatigués, tous!

Alors le J163, on le passe à se reposer là-bas et organiser la suite…. car plusieurs options s’offrent à nous sur Riobamba, sur le Chimborazo ou le Carihuairazo. Suivant l’accès, l’altitude, les refuges…
Alors, après un peu d’école avec Raphaël, d’écriture avec le blog, nous prenons la décision d’aller jusqu’à la ville suivante pour poser nos vélos chez l’habitant (une Warmshowers) et tenter de randonner jusqu’au refuge Edward Whymper (du nom du premier à effectuer 9 nouveaux sommets de la Cordillère des Andes en Equateur en 1880 dont le Chimborazo le 4 janvier et le 3 juillet avec les frères Carrel) sur les flancs du Volcan.


J164 – Samedi 19 juin – Santa Lucia à Riobamba 45,1 km (D+640m)


Raphaël a fait un cauchemar cette nuit, une peur nocturne avec de la fièvre cette nuit. Il restera à dormir dans le lit avec Sylvain pendant que j’essayerai de dormir avec Emma à mes côtés… mais ça, ça n’a pas bien marché!
Crevée dès le lever, à 7h pourtant. Il pleut et il y a du brouillard. Ça ne donne pas envie de sortir de dessous les couvertures polaires!!
Raphaël a encore de la fièvre, nous lui donnons du paracétamol et attendons de voir pendant que nous petit-déjeunons en-tête à tête…. Emma en profite la coquine pour rester au chaud aussi!


On s’inquiète et on n’est pas motivés mais notre fils est un battant et 30 min plus tard, il rigole (toujours au chaud au lit mais…). Il ne veut rien manger. Mais ici près de l’hôtel, il n’y a rien. Pas de tienda ni de pharmacie, nous sommes un peu au milieu de nulle part sur la Panaméricaine. On préfère, s’il peut, faire la route jusqu’à Riobamba où une famille nous attend et pourra nous conseiller pour un médecin (s’il ne va pas mieux).
Alors à 9h, Emma est enfin sortie de son lit et a même mangé, et toutes les sacoches sont prêtes. Raphael se sent mieux. Il n’a pas mangé car il est barbouillé du ventre. Mais il est prêt à partir. Alors on l’emmitoufle sur le vélo avec le ponchon en plus, car forcément, ça aurait été trop simple s’il y avait eu du soleil et de la chaleur…
La route est prise donc sous le froid, la pluie et le vent, et pour 18km de côtes…. On est ravis!!! Mais nous devons avancer par sécurité. Les 8 premiers kilomètres se font plutôt bien, même si la circulation des voitures, camions et bus ne nous facilitent pas le pédalage avec les projections d’eau dû à leur passage. Certains même n’hésitent pas à circuler sur notre voie nous obligeant à leur hurler dessus (certains savent que j’ai une voix qui porte… un peu!!). La route nous va bien. On pédale et donc on avance, il y a du progrès! Et puis, les 10km suivants en direction du col arrivent…. Et là, c’est franchement moins drôle! Il caille! Vraiment. La pluie continue encore plus. Et nos doigts (à Sylvain et moi, sans gants) commencent à être douloureux, à nous brûler par le froid.
Les pieds gèlent. Endoloris. La pluie nous fouette le visage. Raphaël va bien, lui. Il me le dit. Ouf! Je continue à pédaler seule, je ne veux pas qu’il m’aide aujourd’hui. Emma, elle, va très bien malgré le temps capricieux!


La persévérance paye, petit à petit, on y arrive à ce col à 3800m. Les champs autour sont bien verts. Les sommets encore sous les nuages. Douleur, encore un peu de douleur aux extrémités.
La descente s’amorce mais on s’emmitoufle avant car la vitesse augmente le vent et donc le froid!! Toujours à demander à mon binôme s’il va bien…. et oui, il va bien! C’est rassurant.
Descente donc et sur du goudron donc l’extase !! On adore cette vitesse mais la concentration est de mise. On accroche le guidon de toutes ses forces sauf que les doigts me font mal. Soit ils restent sur le frein au cas où, mais c’est douloureux, soit ils tiennent les poignées mais arriverai-je à les ouvrir au cas où???? Les bras et les épaules me brûlent aussi.
Le paysage est plus campagnard. Plus verts. Plus espacés. On s’accroche toujours, le mental est bien présent et nous voici à l’entrée de Riobamba.
Un petit crochet pour déjeuner (il est déjà 13h), où Raphaël mange bien, un soulagement…. Puis direction un parc dans le centre avec des jeux pour enfants! C’est parti pour 1h de rires, de glissades dans un château gonflable, sur le bateau en bois et les toboggans! Notre loulou a retrouvé sa joie de vivre!


Nous nous rapprochons de la maison de Sarah chez qui nous dormons ce soir. Éric, le garçon au pair, nous accueille. Nous réchauffe aussi avec une boisson chaude au gingembre.
Sarah arrive avec ses enfants de 3 et 5 ans en fin d’après-midi et tout de suite, les 4 jouent ensemble. La découverte de nouveaux jouets pour les uns et les autres y fait beaucoup.
Très bonne soirée pour les enfants et les parents en discussion en anglais/espagnol ou français avec Eric. Repas convivial tous ensemble, avec du bon pain aux céréales avec un petit goût bien de chez nous. Raphaël mangera un peu puis au lit sur leur grand canapé déplaçable…

Les lumières s’éteindront après une discussion avec Eric, professeur de Yoga (après avoir été guitariste pour un grand groupe de rock Us), grand voyageur. Ce soir, on refait le monde….
Sarah nous informe sur la météo de demain: neige à 4200m d’altitude…. Petite indication: l’entrée du parc (où le bus devrait nous déposer) est à 4400m. Ah oui, ça va encore changer nos plans tout ça!! Donc réflexion pour ce soir et cette nuit…

4 commentaires sur “Equateur – Retour sur la Panaméricaine – J161 à J164

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  1. Coucou ! Je relis ces quelques jours de froid ,vent, pluie et de fièvre pour petit Raphaël, je grelotte avec vous!
    Mais j’admire aussi les photos magnifique et réaliste .Après avoir dormi sous les ponts ,voilà que vous mangez sur les toits , vous êtes un peu originaux quand même !!😄😄😄
    Vous gardez votre bonne humeur et joie de voyager malgré toutes les difficultés , bravo à vous . Les moments de découragement et fatigue passent vite au second plan grace aux rencontres chaleureuses et merveilles à contempler.
    Bonne continuation, prenez soin de vous , plein de bisous à tous les 4 .

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    1. Coucou Annick! Merci de compatir à nos fraîches journées! Tu ne dois pas être en reste en Bretagne, non??? 😉
      Les nuits se succèdent mais ne se ressemblent pas, c’est bien ce qui nous plait dans cette aventure!! A très vite!

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  2. Hello les « Pino Great Travellers » !!! Me revoili, me revoilà, depuis plus d’une semaine … . A mon retour, j’avais de la superbe lecture, avec toujours autant de magnifiques photos, et avec mes remerciements d’avoir répondu à mes derniers commentaires ! Donc, bien content surtout pour Sylvain que le drone soit « bien » réparé, mais par contre, bien triste et dommage pour vous que le pc soit en panne, encore du tracas pour … Sylvain, comme s’il n’en avait pas suffisamment avec les autres soucis « techniques » ! Quant à la météo, semblable presque à la nôtre – pluie, vent, mais moins froid ! – , j’espère qu’elle va s’arranger pour vous, que vous descendiez vers Loja, ou Cuencas ( là, ca remonte ??? ) . Avec votre ténacité, votre pugnacité et courage à braver tous les obstacles, je vous tire mon … « chapeau » et vous admire, autant que vos enfants, qui ont du mérite également, en espérant que Raphael soit complètement bien rétabli ! Dans l’attente de la réparation du pc, et quand vous pourrez lire les messages, « bonne » route en nous faisant toujours autant rêver. Biz à vous quatre .

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    1. Bonjour Didier! Et oui, telle une maison qui a besoin d’entretien et où il y a toujours quelque chose à faire, nous avons après le drone, l’ordinateur à réparer!! Mais on essaye de trouver des solutions avec les télévisions que nous croisons! Pas bien grave!
      Oui, cela remonte bien vers Cuenca, la cordillère doit être repassée… avec le froid qui revient! Raphaël va beaucoup mieux maintenant, il a retrouvé son appétit et son énergie! Merci pour lui. Merci aussi pour ton message. A bientôt

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