Equateur – L’arrivée sur Cuenca – J175 à J177

J175 – Mercredi 30 Juin – Yunganza à Cuenca 130km (réellement 19km à vélo et 111km en enfer en bus!)


Ce matin, Emma et Raphaël retrouvent et jouent avec leurs copains d’hier pendant que l’on discute avec Edison et Alicia. Sylvain se fait même offrir un petit verre d’alcool de canne, qu’il échange contre un café dont je profite aussi! Notre hôte s’en va au travail, déjà bien chargé.


Il faut tout de même penser à partir, sous la pluie froide, avec nos habits chauds et ponchos! On se donne du courage pour quitter ce village, déjà trempés, avec un ciel gris et bas. La musique est au rendez-vous, les côtes aussi! Et on est presque contents car elles nous réchauffent, en pédalant. Par contre, on se caille en descente avec la pluie qui nous fouette le visage et s’insinue dans nos vêtements. Raphaël n’est pas content devant! Heureusement, emmitouflé, juste ses yeux sont de sortie!
Musique, encore de la musique pour se changer les idées. Du brouillard aussi, on ne voit que la colline à côté, parfois même pas. Juste la route, notre route face à nous-mêmes. Et aux cailloux! Certaines parties des falaises se sont effondrées. Et c’est récurrent. Alors on évite mais on se salit avec la boue, on se mouille avec les caniveaux pleins de gravats où l’eau rouge/orange finit par s’écouler sur l’asphalte. Parfois la route est juste sous un couloir d’où dégringolent des pierres et de la boue ; nous avons le même sentiment que lorsqu’il faut passer sous un sérac en montagne… C’est joyeux 🤣. On vend du rêve là!!!


On se fait une petite pose après un virage en épingle, une petite banane, une petite vitrification des sacoches et des vélos…. quand Sylvain se rend compte que le moyeu de sa roue arrière est H.S. L’axe du moyeu a pris tellement de jeu que la jante oscille latéralement avec un déplacement de plusieurs centimètres. A tel point que la chaine se mets en travers et se bloque subitement dans les efforts, les vitesses sautent aussi…. C’est pour ça que sa chaîne se bloquait à chaque montée. Obligeant Emma à descendre et lui à pousser son chargement. Rebelote, 4, 5, 6 fois cela se produit. On n’avance plus.
Pourtant la première ville est à 10km, Limon. Nous n’avons pas trop le choix…. On continue comme on peut, histoire de voir nos possibilités là-bas avec un réparateur ??? Vous nous connaissez, à force de patience, on y arrive à midi…. et au vu de la taille de la ville, on comprend vite que ce ne sera pas ici que nous trouverons notre bonheur!

On traverse la ville et comme un signe, une pancarte indique les départs en bus pour la ville de Cuenca. On fonctionne beaucoup comme ça ! Alors on se renseigne: les vélos peuvent ils être embarqués dans la soute? Ils ne savent pas, cela dépend du bon vouloir du conducteur. On tente et on reste ici autour d’un déjeuner en attendant le départ dans 1h. Les vélos dénudés de nos sacoches, nous attendons sur le trottoir le verdict lors de l’arrivée du bus. Il n’est clairement pas très chaud. Heureusement Sylvain sait être persuasif, et force un peu pour y installer les 2 vélos allongés en déplaçant quelques bagages… Ouf! C’est bon.

Dans 3h, nous devrions être être à Cuenca. On est soulagé mais un peu déçus de nous tout de même. Le soulagement ne dure pas longtemps! Notre conducteur est le fan n°1 de Schumacher! 😳 Dès la 1ère minute, je me sens mal, comme Sylvain, le fait d’être devant n’arrange pas les choses. Emma ne tiendra pas longtemps sans vomir, comme ma voisine et celle de Sylvain (nous sommes séparés, nous n’avons pu mettre que les enfants à coté l’un de l’autre). Emma réitère son forfait! Ma voisine aussi….. moi je tiens le coup mais la famille De Meerleer n’a ni le pied marin ni le piedi »transport collectif ». Raphaël est épargné : il dort! Les 3h sont longues du coup. On essaye de profiter de la vue parmi la buée sur les vitres. Le brouillard est aussi à l’extérieur sur cette route sinueuse, où nous ne traverserons aucun village pendant les 50km de côtes. On se regarde avec Sylvain et nous nous demandons: « Comment aurions-nous fait pour trouver un bivouac ici où la nature est reine et ne laisse que peu de place sur les bas-côtés, sans aucun point de ravitaillement? » La descente arrive ensuite avec le soleil. Toujours des virages, il ne faut pas croire que nous serons tranquilles! Et c’est là que nous regrettons notre montée dans ce bus. Nous n’avons pas l’habitude que les paysages défilent aussi vite, pas l’habitude de ne pas voir le panorama, pas l’habitude de ne pas voir d’habitants, de ne pas discuter avec eux, pas l’habitude de ne pas nous arrêter pour profiter du silence et de ce que la nature nous permet de contempler, pas l’habitude d’être aussi anonyme parmi les gens…. Cela nous confirme bien une chose: notre type de voyage nous plaît et nous correspond à 100%. On ne s’est pas trompé et on n’en changera pas même si les enfants commencent à être lourds!!! Lors de cette descente, un passage parait plus compliqué pour notre chauffeur, et ma voisine qui fait son signe de Croix. Effectivement, la route n’est plus asphaltée, en terre blanche, et a perdu de sa largeur…. Ça coince avec un bus en sens inverse. Des trous énormes sur la chaussée fait dandiner notre bus, le précipice à notre droite, et 2 autres trous qui ne permettent pas à la rambarde de tenir droite! Oh p….. Après de l’attente, c’est notre tour de passer, on s’accroche aux accoudoirs et on serre les dents! On ne nous y reprendra plus de laisser nos vélos! Notre bus s’approche de la ville. On va enfin être libéré de cette chaleur et lourdeur dans nos ventres. Gare centrale ! Enfiiiiiiin! Et Emma qui vomit une 3ème fois le temps que le bus fasse sa manoeuvre pour se garer!!! Raphaël lui attendra de poser le pied sur le trottoir, parmi nos sacoches!!! Vraiment la famille n’est plus faite pour les transports motorisés quels qu’ils soient. 😂😂😂
A la gare routière, en pleine ville, sans forfait internet, nous captons le wifi pour chercher un hôtel pour la nuit. Au moins une nuit, on a envie de se poser rapidement, on verra demain si on se trouve quelque chose d’autre et pour combien de jours! Bingo! Un hôtel se trouve en centre ville, à moins de2km en vélo. Ca ira pour ce soir. il est déjà 17h!

Et bien ces 2km sonne comme une vraie survivance pour nous 4. On respire enfin!!! On entend la musique, les discussions, on sent les saveurs culinaires…et les pots d’échappement!!! Mais on est heureux, un truc de fou. L’hôtel nous accueille avec 2 lits doubles et de l’eau chaude. une cuisine équipée avec frigo nous est proposée. On se relaxe enfin!

J176 et J177 – Jeudi 1er Juillet et Vendredi 2 Juillet – Cuenca


Après une bonne nuit, nous nous sentons reposés et bien dans cet hôtel très bien situé dans le centre historique de la ville: entre le Rio Tomebamba et la cathédrale. Alors après un bon petit-déjeuner préparé par l’hôtel (c’est très rare donc souligné!), nous passerons 2 journées entières ici. Et voici ce que nous avons fait pour ne pas nous ennuyer!

Visite de la ville (centre historique classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco) par les bords de rivière
Déambulation dans le marché local « mercado central » aux saveurs culinaires hors-norme pour quelques repas, pour des empenadas (gros chausson soufflé faisant la moitié de la tête de Raphaël ou d’Emma), des légumes et des jus naturels. Certains, adultes ou enfants, viennent voir les « chamans » pour une séance de purification aux plantes…


Réparation du roulement du moyeu de la roue arrière du vélo de Sylvain en attendant de changer le moyeu (nous avons pu changer un roulement même si le moyeu n’est pas prévu pour… il reste un jeu résiduel mais sans commune mesure avec le jeu initial… ça ira pour le moment. En tout cas, suffisant pour repartir !).
Recherche dans toute la ville mais pas de réparation possible de l’écran de notre ordinateur, quel dommage
Trouvaille succulente d’une bonne boulangerie française 😜, où nous viendrons acheter pendant 2 jours de suite nos baguettes de tradition (rien que ça, ca valait le coup de venir ici!!) et discuter avec le propriétaire (qui nous recommandera un réparateur de vélo, merci à lui!)

Promenade sur l’avenue « Calle Larga » dont les « maisons suspendues » datant du XVIIIè et XIX ème siècle semblent défier la gravité et surplombent le Rio Tomebamba, et où nous découvrons encore une boulangerie tenue par des italiens cette fois! 😋


Découverte du centre ville historique avec ses nombreuses églises, cathédrale de la Inmaculada, cathédrale Vieja, Parc Calderon, Parc San Sebastian face au musée d’art moderne (ancien hôpital d’aliénés)…. On pourrait marcher des heures ainsi, sans savoir où aller, juste apprécier l’architecture et l’ambiance de la ville, à ces ruelles, ces petites places cachées, ces multiples églises….

Vous l’aurez compris, on a marché, on a mangé et on s’est reposé tous les 4, prêts à partir pour la découverte de l’ouest!

3 commentaires sur “Equateur – L’arrivée sur Cuenca – J175 à J177

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  1. Coucou les grands voyageurs !
    Bon l’arrivée à Cuenca ne fut pas un long fleuve tranquille. Le bus et les revêtements de la chaussée semblent bien différents des bus et autoroutes français ! Encore une expérience ,vivement que les vélos soient réparés si j’ai bien compris .
    Cuenca grande ville avec plein de belles visites à faire et une architecture riche d’après vos magnifiques photos et mes recherches sur internet . Je n’ai jamais suivi …et aimé, autant de cours de géographie de toute ma scolarité. Merci de me faire progresser.
    Profitez bien et prenez un peu de repos avant de repartir sur vos vélos.
    Gros bisous à tous les4

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  2. Un voyage en car épique, bouleversant, chamboulant pour tout le monde même « écoeurant » qui a dû vous secouer dans tous les sens du terme !!! -ça me rappelle les vacances du mois de juillet que nous effectuions avec nos parents, et comme vous, nous prenions un car : de Morlaix à Locquirec (25kms) où j’étais malade comme ma petite fille- j’ai une pensée compatissante pour vous. Mais c’était qu’épisodique, le voyage continue …. avec toute la même ferveur et les beaux moments et paysages que vous allez côtoyer. Prenez soin de vous Bizz

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  3. Que d’aventures ! Ce bus m’a rappelé qu’enfant j’étais malade en car. Et ça n’avait pas à voir avec les chaos de la route, mais les virages, oui ! Pauvre Emma, ce qu’elle a dû souffrir ! Plus âgé, c’est passé. Ce qui me frappe (et m’enchante), ce sont les couleurs des vêtements des autochtones. En France, nous nous habillons de teintes tristes, aussi sommes-nous de la même couleur ! N’hésitez pas à vous rapprocher des chamans, ces personnes ont de réels pouvoirs et sont bienveillants. D’accord, ils ne vont pas vous réparer le vélo, mais vous transmettre de bonnes ondes ! Enfin, ce que j’en dis…
    18 jours de décalage entre ce que vous avez vécu au présent et que je lis aujourd’hui, 20 juillet. Cet espace entre votre présent et le nôtre laisse place à une immense plage où mille événements furent vécus (par vous quatre) et que nous ignorons totalement. Où sont-ils aujourd’hui, me dis-je ? Je pourrais aller voir sur la carte que vous tenez à jour, mais je me le refuse, préférant savourer cette délicieuse attente jusqu’à la prochaine chronique. Je vous embrasse, aventuriers du bout du monde.

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