J173 – Lundi 28 juin – Macas à Chinimbimi Balneario Agua y Bambu 52km (D+ 279m)
Beaucoup de questions pour nous à Macas… mais ça y est nous avons posé notre esprit au moins jusqu’au 3 août! Le mois de juillet est « bouclé », ce qui est bien rare pour nous qui, quotidiennement, ne savons pas en nous levant, où nous dormirons le soir même!
Revenons à ce lundi 28 juin…..
Pas de pluie pour ce départ de la ville de Macas, pour une fois! Cela nous fait du bien à 8h34. Peu de monde dans les rues, beaucoup d’enseignes ne sont pas encore ouvertes. Quelques places avec de belles statues religieuses, parfois certaines avec un écran géant (retransmettant les matchs de foot!!) pile sur le carrefour avec feux tricolores. Dès la sortie de la ville, nous sommes dans un autre décor. La végétation a repris ses droits et est omniprésente de chaque côté. La route est plutôt descendante avec parfois de belles descentes trèsssss rapides jusqu’à une rivière où Raphaël me dit: « ah bah voilà, maintenant il va falloir tout remonter »! 😅
Chaleur et humidité sont revenues, tout comme la sueur! On ne peut pas se plaindre après la pluie successive et le froid! 23km ainsi nous font très plaisir. Jusqu’à la ville de Sucua. Sa place centrale est très agréable, animée, verdoyante et fleurie. Sa fontaine en son centre est rehaussée d’un Jésus Christ en statue! Petite pause photo et boulangerie pour toute la famille au soleil dans cette ville « nouvelle » aux ambiances plus occidentales. A la sortie de la ville, nous tombons sur un parc extraordinaire pour les enfants avec une piste cyclable et une piste de course tout autour. Des cabanes en bois, toboggans et même un mini avion sont à leur disposition!! C’est ici que l’on aurait dû s’arrêter!!! 😅
Nous continuons notre route la Troncal Amazonica E45 en direction du Sud et de Logrono. Cette nouvelle ville a également un parc central avec bancs, jeux pour enfants et deux petits comedors à côté! Extra! Pile l’heure de déjeuner!! Entre autre du riz (que l’on nous sert à chaque fois au « restaurant »!!), cette fois, nous goûtons aux brochettes et crêpes aux choclos (sorte de gros haricots verts). Au moins, ça nous cale!!! L’après-midi, la route est identique, en descente, les collines verdoyantes et les parois très verticales de part et d’autre de nous, et les cultures de cacao prospèrent! Peu de voitures nous dépassent (et ce n’est pas parce que nous allons très vite mais bien parce qu’il n’y a personne! Quelques bus surtout! On pédale parfois mais sommes fatigués par la nuit de la veille.
Sur le bord de la route, une enseigne « Agua y Bambu ». On aperçoit un toboggan et un plongeoir… La piscine est dessous! Allez, on s’y arrête et demandons pour camper pour la nuit et si on peut utiliser en plus les piscines?? La réponse positive nous fait plaisir: les enfants sont raviiiiiiis! Les maillots de bain sont enfilés plus vite que les vêtements du matin… La tente installée, nous filons avec Sylvain dans la grande piscine pour sauter du plongeoir et du toboggan en métal auquel il faut ajouter un seau d’eau pour que cela glisse plus vite. Emma et Sylvain testent plusieurs fois le plongeoir, une seule fois pour moi, trop haut, je suis trop vieille pour ces bêtises! Le temps se rafraîchit, les adultes courageux sortent de l’eau, goûtent et font soit de l’écriture soit du nettoyage de chaîne sur les vélos…
D’autres familles équatoriennes mangent autour des piscines (dans les Balneario, il est autorisé de manger et boire autour des piscines, sur les tables payantes à disposition) en musique…. Nous pourrons profiter de cette programmation musicale jusqu’au départ de la dernière famille vers 18h30! Nous dînons sur une des tables et apprécions d’être seuls ici. Au calme, nous nous couchons à 20h…
J174 – Mardi 29 Juin – Chinimbimi à Yunganza 44km (D+ 937m)
Les enfants auraient tellement aimé rester ici, avec les piscines et les jeux « Tourniquet », mais sans nourriture possible à acheter à moins de 20km, c’est compliqué ! Alors voilà, à 7h nous nous réveillons (enfin les filles après les garçons😁), prenons notre petit-déjeuner sur la table à notre disposition, seuls avec les oiseaux autour! Puis à 8h45, nous reprenons notre route avec la chaleur… déjà!
Les nuages sont présents mais beaucoup d’éclaircies nous rassurent sur la journée (qui devait être pluvieuse dès 9h!). Alors nous pédalons, tranquilles sur cette route E45, plutôt descendante, en vague. Les virages et autres dos d’ânes dont ils ont la spécialité (10 petits ralentisseurs à la suite, gros dos d’ânes pyramidales, blocs de plastiques ou de métal), nous ralentissent un peu. Comme les quelques côtes du matin jusqu’à Bella Union qui ne nous font faire que 19km. Là-bas, des oranges nous invitent à être pressées: nous dégustons 2 jus d’orange bien frais partagés avec les enfants. Nous hésitons encore sur la route à prendre pour Cuenca. 2 sont possibles mais nous n’arrivons pas à savoir laquelle est la plus courte et moins difficile, et si elles sont asphalptées… Nous discutons avec notre cuisinière et un de ses clients, camionneur. Heureusement d’ailleurs. Ils nous recommandent la seconde que nous avions vu (mais ce n’était pas celle pressentie). Asphaltée également, elle est moins sinueuse, moins longue de 20km (ce qui correspond quasiment à une journée de moins de vélo pour nous en Equateur!) et 1200m de dénivelé positif en moins (et là aussi, cela correspond à une de nos journées grand grand max!!!).
Trop contents de cette nouvelle (bon, il reste tout de même 152km et 5400m de D+ pour atteindre Cuenca 🥴), nous nous embarquons sur cette route la Troncal Amazonica. Beaucoup trop contents et confiants. Nous oublions de faire le ravitaillement pour quelques jours (petit-déjeuner et dîner), pensant, à tort qu’il y a sûrement des comedors (petit resto avec repas fait maison) sur la route.
Nous voilà heureux, en musique, à descendre jusqu’à la rivière, enfin aux 2 rivières qui se rejoignent, à notre point le plus bas… puis la côte s’amorce. Sans habitations, mais avec de superbes vues sur la forêt, de beaux virages en épingle, de belles collines verdoyantes tout autour de nous, des ponts… Cambanaca, petit hameau que nous traversons, ne sera guère pour notre salut. Dans la seule tienda: quelques curlys au maïs, une boisson gazeuse et c’est tout! Avec nos petits pains, du parmesan, de la sauce tomate et un oignon, nous ne mangeons pas à notre faim! Mais au moins, on peut reprendre un peu de force! Ce n’est pas grave, nous mangerons mieux ce soir (si on trouve!!!). 🤣
La route est toujours sinueuse, monte et descend d’affilée, devient cahotique par des événements géologiques (un panneau de signalisation nous prévient!) qui déforment la route en transversal. Ça surprend la première fois, tel un dos d’âne que tu prendrais à toute vitesse, sans signalisation au préalable! Parfois la route a été coupée par des cailloux, roches, débris d’arbres suite aux éboulements des bas-côtés (très abruptes et feuillus) ou bien par un soulèvement de la chaussée. Ça nous occupe bien tout l’après-midi. Un petit arrêt en milieu d’après midi pour une glace pour mes 3 gourmands, et nous repartons à la recherche d’un bivouac dans le village suivant: Yunganza. 150 indigènes vivent ici de l’agriculture et de la canne. Le drapeau des natifs aux 7 couleurs est présent sur beaucoup de maisons ici. Une fierté pour eux.
Nous faisons un petit tour jusqu’au terrain de sport abrité, près de la tienda tenue par le couple qui régit la communauté : Edison et Alicia. Ils acceptent que nous campions sur le terrain en béton juste à côté. Cool, il est protégé et vu les gros nuages noirs qui arrivent, nous serons bien à l’abri!
Des enfants jouent sur le terrain puis aux balançoires. Emma se lance et se met près d’eux, même s’ils ne jouent pas avec elle. Mais elle n’hésite pas à se rapprocher d’eux, à les écouter (même si elle est timide, elle reste là) et, ils l’invitent avec eux. La voilà à courir parmi une dizaine d’enfants, à jouer à l’épervier, à loup-touche-touche, cache-cache etc… Raphaël s’y met aussi. Ils courent dans tous les sens, reviennent à la tente, rouge comme des tomates, pour se changer (le manche longue et pantalon de ski n’a plus la côte!) ou se désaltérer. Ils sont heureux, ça fait plaisir à voir bien sûr. Ils passeront 2 heures ainsi pendant que nous rangeons les matelas et les affaires, regardons le dénivelé et la route de demain, allons discuter avec Edison et Alicia, goûtons l’alcool local fait à base de canne à 17h 🤤 (ça arrache et me fait des frissons!)…. On s’occupe quoi!
La pluie arrive mais ne perturbe pas les enfants qui sont bien complices! La distanciation sociale n’est pas de mise pour le coup! La communauté n’a pas peur du virus, ils ne mettent d’ailleurs pas de masque. Ils se soignent avec leurs plantes, naturellement, nous dit Edison. La nature autour d’eux et leur connaissance en la matière leur suffisent.
Et puis, le terrain se vide peu à peu. L’heure du dîner vient avec un intrus qui n’est pas canin mais bien humain imbibé! Il nous parle en quechua et espagnol mais la situation n’est pas simple. Il est très collant, trop, pressant, même Edison reste sur la terrasse de sa tienda par prudence. Notre « ami » n’est pas méchant mais sa présence nous empêche de manger à l’extérieur de la tente. Parfois, on ne l’entend plus…. il s’endort debout, appuyé au poteau de l’abri. Sylvain l’aide à rentrer chez lui, s’asseoir à 20m. Nous finissons notre repas plus tranquille, avec la pluie en fond trèsssss sonore. L’absence de gouttière au toit nous permet de faire la vaisselle avec l’eau ruisselante. Une aubaine!
20h15, nous éteignons nos yeux mais pas les lumières autour du terrain…. tranquille parmi ce village très accueillant jusqu’à l’arrivée d’un couple vers 21h qui nous offre un café pour demain matin!
Oui, de belles rencontres avec les indigènes. Je note que leur drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel a été repris en Europe par les LGTB ! Les peuples de la forêt ne sont sans doute pas les plus aguerris contre les maladies étrangères, mais peut-être ont-ils leur propre médication contre le COVID ? En France, nous serons bientôt tous obligés de nous vacciner ! Ce que je constate, c’est la formidable hospitalité de ces gens, l’absence de méfiance à votre égard, et leurs sourires sur les photos. La forêt vierge toute autour, impénétrable, dangereuse et fascinante. Vos photos en dénoncent le foisonnement et son aspect de frontière infranchissable. Que de découvertes pour nous qui profitons de votre voyage… comme si nous y étions !! Merci et bonne continuation. Bises.
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Que de sourires sur les photos, pour les enfants, il n’y a pas de barrière de la langue et c’est là l’essentiel, l’échange se fait automatiquement pour le bonheur de tous je pense et nous pour le plaisir des yeux.
Vous avez encore traversé des paysages sublimes et merci de les partager avec nous. Merci prenez soin de vous bizz
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