J627 – Mercredi 12 janvier – Tartagal à Général Ballivian – 49km D+10m
Naze et sueur, 2 mots du jour. Mais ce matin, en ouvrant l’œil avec la clim de l’hôtel, on ne s’en serait pas douté. 7h quand on arrive à émerger et à se mettre sous la douche, tiède. Le petit déjeuner est servi à l’hôtel alors on motive nos jeunes troupes pour descendre… pour boire un thé/ café/ lait et juste une sorte de petit triangle feuilleté. Heureusement que la famille Dem a des provisions de Nutella, miel, pain etc… pour compléter. On range enfin nos sacoches accrochées sur les vélos mis dans le parking et nous quittons cet hôtel (un peu sombre), mais pas Tartagal. Nos péripéties de la veille nous ont empêchés de retirer de l’argent, faisable seulement dans des agences WU, et dans une seule ici, la Poste, dans cette ville de 56 000 habitants. Mais nous ne sommes pas seuls à 8h45. On se plaint de notre agence postale et de son infinie attente ou même perdition selon Dany Boon. Ici c’est pire. Voyez vous mêmes les photos… 27 personnes attendent sur le trottoir lorsque Sylvain enfin, pose un pied à l’intérieur du guichet! Il me fait une fausse joie en sortant au bout de 5min… sans rien! Juste une petite photocopie du tampon d’entrée dans le pays mis sur notre passeport, et il s’engouffre, se fait avaler, devrais-je dire par El Correo.
Mais l’attente ne fut pas vaine: on a enfin de quoi payer notre quotidien. Un soulagement pour continuer la route et sortir de cette ville, ma foi, agréable.
La journée est classique: pédalage, chaleur, soleil, short, coup de soleil sur les cuisses, eau chaude dans les gourdes, ligne droite sur 50km avec un seul virage sur la droite. Le pique nique sous les arbres abrège notre sensation de chaleur, à 12h20, assis sur l’herbe près du terrain de basket et des jeux de la ville. L’urgence est de se rafraîchir avec presque 4litres de boissons fraîches bues d’un coup, achetées dans la seule tienda des environs (qui ferme à 13h). Le sandwich au pâté devient irréel. On se croirait presque en France avec ces saveurs et ces Peugeot qui passent! 30km ont été faits ce matin. Les 30 suivants seront bien plus éreintants.
On ne s’est pas trompés pour l’après-midi. Une chaleur, une ligne droite, une monotonie. Heureusement, la forêt de 2 ou 3m de haut ou bien les champs de canne à sucre, ceux retournés prêts à accueillir de nouvelles semailles. Tout est très sec, comme notre gorge. Les voitures, bus et camions nous doublent en respectant les distances et ça passe bien, malgré l’absence d’espace pour nous sur la droite.
L’ambiance routière est très plaisante avec les mains levées ou les klaxons des voitures pour nous saluer. Musique sur les 2 tandems pour se doper un peu sous ces 40 degrés… et avoir le courage de pédaler encore un peu, encore quelques kilomètres, « encore et encore… C’est que le début, d’accord, d’accord! ». Les arrêts se succèdent rapidement, mais ce n’est pas dû à notre rapidité. Bien plus au fait que nous n’arrivons qu’à faire 5km à la fois. Sylvain me dit que c’est plutôt descendant en perdant 160m (vraiment??) et je galère quand même! C’est à n’y rien comprendre. Il faut dire que le manque d’eau fraîche ne nous aide pas. On rêve de glaçons, de glace dans nos bouteilles. Le rêve qui nous comblerait.
Le rêve est enfin arrivé: le village de General Ballivian avec sa rue principale où nous récupérons de la glace en bouteille… Alléluia! On ne fait pas de vieux os sur l’asphalte et nous nous dirigeons directement au « camping » municipal qui a l’avantage de posséder une piscine! Seulement, le camping est juste un espace en herbe, libre d’accès, où tout le monde et n’importe qui peut entrer sans surveillance et qui n’est pas propre du tout. Les aires de pique-nique avec barbecue et tables sont vraiment une bonne surprise, pas les déchets autour! Et puis, un homme vient se présenter et nous indique qu’il ne nous autorise pas l’accès à la piscine. Déconvenue pour les enfants… et les parents. Surtout, qu’elle est hyper propre, elle, très bien entretenue (pas de carrelage qui s’enlève…) avec des toboggans. Nous avons bien pu la voir cette piscine car il nous a permis d’entrer aux sanitaires du complexe, vus que ceux du « camping » sont fermés. On n’a pas tout perdu, nous sommes tranquilles, à l’ombre et pour remonter le moral de Raphaël, Sylvain lui met le hamac… Son moral ne remonte toujours pas, même avec les toucans volant au-dessus de nous. Emma les a aperçus dans les arbres du campement, 4 en tout, qui changent d’arbres à mesure que nous nous déplaçons.
Autre tentative pour faire sourire notre loulou: aller en courses avec lui pour lui faire choisir un petit quelque chose à grignoter ou boire, en tout cas à déguster. C’est là que nous achetons un petit lait au chocolat pour lui, tout heureux, des ravioles et une belle bouteille congelée!
Pendant ce temps, Sylvain s’est occupé du barbecue pour le repas. Un esprit de fête embaume le camp avec son odeur. Nous n’avons pas mangé de ravioles fourrées depuis un an… La douche achèvera cette journée, tout comme nous! Raphaël s’endort 5 minutes après être revenu de sa douche, propre et éreinté, sur nos 4 matelas empilés!
Nous le remettrons en place, torse nu et en sous-vêtements sur le sien, tout comme nous 3, vu la chaleur de 31 degrés à 366m d’altitude, pour notre nuit.
J628 – Jeudi 13 janvier – Général Ballivian à Embarcacion – 42km D+21m
5h23 ce matin, nous sommes déjà réveillés sous la voix de Raphaël, frais comme un gardon. Alors, frais, c’est juste pour l’expression car on a eu rudement chaud encore après une nuit, toute « fenêtre » ouverte. Et comme une nuit d’été sous canicule, nous avions la musique avec, celle mise à fond par un transitor sur la table à 10m de la tente! Ils n’ont pas choisi une table à 500m (car il y en avait), non, juste celle à côté, c’est plus fun comme ça. Vu qu’on était seuls dans le camping, ils avaient le choix aussi… et ils l’ont fait de 21h à plus de 5h23 ce matin. Car on a réussi à s’endormir même avec le fond sonore tellement nous étions fatigués.
6h22, c’est le second réveil… le bon! Enfin après 30min de lézardage sur le matelas, on sort pour profiter de la table et des bancs ainsi que du barbecue à fond pour notre eau chaude. Un délice ce petit déjeuner sous les arbres, avec les premiers rayons de soleil et la fraîcheur du matin. Et la faune de l’Argentine est déjà bien présente aujourd’hui : les toucans d’hier, des perroquets, un cheval, des chiens (dont une chienne très maigre à qui on donne un peu de nourriture) et même 3 cochons qui se prélassent dans la marre de boue! Le spectacle est vraiment drôle. Alors, évidemment, on est aux anges, et on prend notre temps pour photographier ce qui nous entoure et pour reprendre du thé et du café! Ce n’est qu’à 9h20 que nous sortons de cet espace de camping pour déjà s’arrêter à la tienda du coin pour une bouteille d’eau congelée et la journée démarre sur la route N34.
La journée d’aujourd’hui ressemble beaucoup à celle d’hier: du pédalage, de la ligne droite, des champs cultivés, de la crème solaire, des arbres mais pas trop sur le bord de la route pour nous faire de l’ombre, des camions, des bus, des voitures, du vent tiède, du soleil, des papillons qui volent tout autour de nous et nous suivent parfois…
Un premier arrêt au bout d’une heure nous permet de bavarder avec 2 policiers, et de donner à manger à un chien borgne, en ayant fait 12km. Pas de photographies d’eux, cela ne leur est pas autorisé car pour leur gouvernement, une photo signifie que tu ne travailles pas!
Une seconde pause 1h plus loin, à l’ombre sur le bord d’un champ, nous donne l’occasion de déguster de bons fruits et de l’eau encore fraîche de ce matin. Nous avons fait la moitié de notre distance prévue jusqu’à midi.
Ensuite de bonnes surprises avec des mains levées par la fenêtre, ou ces 3 hommes qui s’arrêtent alors qu’ils vont manger. Ils nous offrent de l’eau gelée et remplissent également nos gourdes, repartent de suite avec de larges sourires. Simplement.
Plus que 18km devant nous. Plus que la chaleur qui nous écrase sur la route. Plus que la sueur qui dégouline. Plus que la soif qui revient constamment. Encore un petit arrêt sous un arbre pour les dernières gouttes fraîches de nos bienfaiteurs et 4km avant l’entrée de la ville. La route principale est entourée de sable, de quelques tiendas et de beaucoup de monde. Le centre et sa Plaza de Armas se trouvent à 2km d’ici, que nous faisons parmi les rues ensablées ou non, par dessus les rigoles des rivières asséchées, mais dans tous les cas, au soleil.
A 13h15, c’est compliqué de trouver une tienda ouverte pour acheter de l’eau fraîche mais pas impossible après bien des pas faits, ainsi que de récupérer des fruits et légumes juteux pour nos sandwichs dévorés sur les bancs.
Au vu de l’heure et de la chaleur, rien ne sert de pédaler plus aujourd’hui. Alors, à la fin du repas, c’est le moment de jouer pour les loulous et de rechercher un hôtel pour ce soir (vu que nous ne désirons pas camper sur l’espace vert près de la route, seul endroit de bivouac, ne s’y sentant pas à l’aise et en sécurité). Sylvain s’en charge et nous trouve une chambre avec une fenêtre et de la clim! Chacun profite de la douche… et cette fois encore, on la veut tiède ! Un peu de lessive (car ça sèche hyper méga vite!), un peu de mails à l’ambassade, un peu d’écriture et de publication pour le blog, un peu de démêlage de cheveux, un peu de messages aux amis et à la famille et une découverte pour les enfants : le dessin animé de notre enfance :Tom Sawyer! Ils adorent ce petit garçon qui joue tout le temps, qui est très malin et ne veut pas aller à l’école.
18h41, nous tentons une sortie dans la chaleur pour aller dîner en tee-shirt, short et tongs. Je vous laisse donc et reviens par la suite pour vous conter nos aventures.
Nous avons découvert quelques rues supplémentaires de cette ville, un garage avec des bus dans un piteux état sur le parking avec sa devanture sale et noire… qui est finalement un restaurant! Pas le notre ce soir. Le ventre bien plein de lasagnes aux épinards (légume préféré d’Emma) et hamburger pour notre petit gars, cuisiné dans un vrai restaurant, nous pouvons nous promener encore dans la ville, faire le tour de la place bien plus animée que tout à l’heure. Pour cause, l’air y est presque respirable. Encore un petit-lait et des jus frais pour clore notre journée et la chaleur du jour, avant de se rafraîchir dans notre chambre et d’éteindre après la lecture du livre sur Léonard de Vinci, en espagnol. Des recherches sur la Cène ou la Joconde (2 tableaux que les enfants avaient reconnu en reproduction dans nos 2 derniers hôtels!!) et vive la traduction Google qui m’a permis d’apprendre encore quelques mots ce soir. Je vous quitte peu avant 22h en musique et à 20 degrés à l’intérieur pour 32 donnés dehors!
Bonjour les aventuriers argentins,
Chaleur, soleil comme sur le drapeau du pays « el sol de mayo ».
Les toucans sont magnifiques , super compagnons de route et l’accueil est chaleureux , réconfortant pour vous de vous sentir bien accueillis .
Je constate sur vos belles photos que les vélos ne s’allègent pas , dieu que vous êtes chargés , vos montures doivent être aussi résistantes que leurs cavaliers !!
Bonne continuation à tous les 4 , profitez bien.
Plein de gros bisous
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Coucou mes » Pino’s Great Travellers » pour reprendre en français ! Maintenant que vous êtes en Argentine, et sous un soleil de plomb, aux environs des 300-400 m d’altitude, allez vous » remonter » vers l’Ouest ou resterez vous dans les … » plaines » ? Quant aux habitants, j’ai l’impression que comme dans chaque pays, il y a les « gentils coopératifs » et les … autres !!!! Par contre, en voyant avec émerveillement ces toujours superbes photos – mille mercis Sylvain ! – trouverez vous plus de variétés d’animaux ? En espérant que vous ayez moins de dénivelés ascendants ( sauf vers l’Ouest !!! ) , profitez super bien et continuez de nous faire … rêver, en prenant bien soin de vous, sans oublier les … glaçons !!!! A très vite bientôt. Bises à vous quatre . Ps : pensez vous retourner en Bolivie d’ici 3 ans ….. !!!!???? PPs : j’ai trouvé une » même » famille dont vous avez sûrement eu connaissance, » Lespandaspédalent.fr » , mais je préfère vous lire … et eux, ce sera pour l’après !!!!!
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Bonjour Didier,
Que cela fait longtemps que l’on ne t’a pas répondu… On a du mal à suivre tous vos nombreux commentaires entre 2 portions sans connexion! Merci encore de nous suivre, de nous lire et de nous écrire!
Comme tu as pu le lire depuis ce message, nous avons continué plus au sud (2000km) au pied des montagnes, dans les plaines ou les plateaux mais nous évitons de remonter trop en altitude.
ici, nous avons vraiment un bon accueil, c’est flagrant au quotidien de sentir les bonnes ondes des habitants, comme une ambiance conviviale tous les jours. Et nous ne l’avions pas senti autant depuis quelques mois. La Bolivie n’est pas dans nos programmes pour les 3 années à venir. Le monde est suffisamment grand pour aller découvrir d’autres continents!!
Merci encore de nous lire… encore quelques mois.
nous t’embrassons et à bientôt!
La famille Dem
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Coucou les argentins toujours courageux face aux grosses chaleurs, avec une faune magnifique, agréable, les toucans sont merveilleux de couleurs. Je comprends la fatigue et le désespoir de Raphaël mais je vois d’après les photos qu’il survit grâce au nutella !! Vous retrouvez une certaine solidarité qui ne peut que vous encouragez pour la suite de ces futurs bons moments…. Prenez soin de vous. Bizz
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