J629 – Vendredi 14 janvier – Embarcacion à Pichanal – 20km
Hier nous avions choisi l’option « 20km » pour la journée la plus chaude de la semaine et non 60, on n’est pas fou! Alors, on a pris notre temps dès le réveil de 7h45 dans la fraîcheur de la chambre. Le petit déjeuner servi sous les ventilateurs, nous sommes seuls dans la pièce pour nos thé et café et les viennoiseries de pâte feuilletée que nous complétons avec notre Nutella et miel. Encore quelques dizaines de minutes pour finir l’ordonnancement des nombreuses sacoches sur nos vélos, bien remplies encore malgré le délestage de 2 livres. Embarcacion et sa muraille en fausse pierre est derrière nous vers 9h30!
Mais le soleil est bien devant nous, enfin sur notre côté, mais bien chaud déjà à cette heure là. Aujourd’hui, ce n’est pas grave, rien n’est grave, car nous ne roulerons pas longtemps! On retrouve la route 34 sans trop de passage à notre droite, et prenons donc sur la chaussée, un sacré espace tous les deux. Le paysage change un peu car les champs reculent. Les forêts et la végétation sont bien plus denses, plus verts. Les virages et quelques côtes nous font suer davantage, mais c’est bon ce changement, cette coupure de monotonie, ce panorama plus sauvage. Un large fleuve de couleur marron, le Rio Bermejo, se traverse en une centaine de mètres, les yeux à l’affût d’un éventuel crocodile (on peut toujours rêver!!)… en vain, mais le pont métallique en arc pour le chemin de fer me ravit suffisamment, avec les rayons du soleil au-dessus du fleuve. On se contente de peu. On se croirait presque au Mexique, sans les singes. 10km déjà à l’arrêt « aire de repos de l’autoroute », il ne nous en reste plus beaucoup et c’est tant mieux!
Toujours le même panorama pour les quelques kilomètres restant, la chaleur et la sueur en plus. Nous sommes bien vaillants, fringants même lorsque la cohue nous indique l’entrée de la ville à 2km de l’intersection remplie de moto, de bus et de personnes les attendant.
La route d’accès est en double voie avec un terre-plein arboré où nous trouvons déjà un premier supermarché pour des boissons fraîches et compléter nos sandwichs! Direction la plaza principale de la ville après bien des virages, des feux tricolores, des rails à passer vers midi avec beaucoup d’agitation et de motos autour de nous! La plaza atteinte, nous sommes dans l’expectative devant son état en friche avec une troupe de chevaux à la sieste. Les maisons aux alentours sont désertées, l’herbe non coupée, la fontaine sans eau et délaissée. On imagine bien cet écrin de verdure dans la ville dans le passé avec la vie autour. Les arbres nous donnent envie de nous y arrêter pour déjeuner dessous, sur la dalle en béton d’un des passages. C’est ici que nous faisons la connaissance d’Antonio, un voisin de la place et Diego en scooter. On se tape la discute tous ensembles, on rigole et Diego finit par nous proposer un lieu de campement, près de la gendarmerie de Pichanal et d’un rond point.
Pour savoir de quoi il s’agit exactement, Diego et Sylvain partent tous les 2 sur le scooter sans casque bien sûr, ici ça ne se fait pas! Je rassure tout le monde, ils sont revenus bien vivants en un seul morceau chacun, 5 min plus tard. Le verdict tombe: on est à la vue de tous, sur un rond point passant… Pas génial quoi. Nous réfléchissons avec Sylvain pendant que Diego fait faire le tour de la place aux enfants, et nous lui expliquons bien, qu’en France nous n’avons pas les mêmes règles pour les motorisés avec ou sans casque!
Diego et Antonio nous quittent et nous allons voir à 4 cet emplacement de camping. Effectivement, on est bien visible à 1m du rond-point principal de la ville. Pour se fixer, nous préférons au préalable, aller voir les 2 hôtels dont un qui se situe près d’un supermarché. Sûrement celui de l’entrée à 2km, alors on y retourne. Après des essais infructueux de demande à la propriétaire des lieux ne parlant pas espagnol, Carola, une habitante en scooter nous propose de nous y emmèner, enfin de nous y guider. Parfait. Nous revoilà dans l’autre sens, vers le centre ville, près d’un supermarché, mais pas le nôtre. Il n’y a rien pour nous ici, les chambres sont prises par une entreprise. Carola nous précède ensuite pour le second hôtel, d’un autre standing, mais fermé ! Personne n’y est mais nous pouvons appeler le propriétaire. Ce qui serait facile avec une carte sim du pays… que nous n’avons pas.
Je file dans une tienda (la seule ouverte!!!) pour y achèter une carte sim, mais pas de quoi créditer chez elle. Après bien des embêtements pour m’enregistrer et vérifier le fonctionnement de la carte sim, elle appelle elle-même le proprio… qui ne veut pas se déplacer avant 19h30-20h. Il est 14h30, ce n’est pas possible d’attendre sur le trottoir ici en pleine rue avec cette chaleur! Le pharmacien à côté me donne en même temps, 2 poudres de réhydratation (il nous avait vu à 11h passer dans sa rue pour aller dans la boulangerie). Sympa ces Argentins!
Tous deux nous recommandent un espace dans la ville pour camper: celui de Diego au rond point! Alors nous voilà finalement au poste de police pour connaître un autre lieu plus serein, moins visible. Une « plazita » plus loin après les jeux, près de l’ancienne gare et près de policiers présents 24h/24, possède un espace en herbe, tranquille. On y va, sans grande conviction. La place se compose d’une statue, de vaches broutant, de jeux et d’un peu d’ombre. A peine le temps de s’y poser sur le tarp et le hamac, que Sergio s’arrête en voiture et nous dit qu’il revient avec un cadeau pour les enfants. Quel cadeau! Il n’y a qu’à voir les photos: deux gros pots de glace vanille/ fraise citron/ melon et 6 cornets en gaufre hyper bons. Même moi, j’en mange et ce que cela nous rafraîchit assis sur le tarp! Encore de la générosité à l’état pure. Quel pays!
C’est la mise en place de la tente puis direction le centre ville pour 1h de courses avec Emma sous le soleil pour un retour au bercail à 19h. Tout juste à temps pour le repas adossé au monument ou dans l’herbe car le béton est trop chaud parmi les fourmis.
A 20h30, l’heure de se coucher, avec 3 superbes lumières au-dessus de la tente, on est plus que visible de la route. Diego apparaît. Celui du scooter de ce midi. Il nous cherchait et avait en sa possession les clés de la maison de son frère pour que l’on puisse se doucher là-bas! Dégoûtés. Et après discussion, nous découvrons qu’il y a bien un poste de police derrière la gare ouvert la nuit… et que l’on pourrait peut être demander à camper de l’autre côte du bâtiment en sécurité. N’étant pas sereine où nous sommes, ne le sentant pas un vendredi soir, avec tous ces hommes qui passent par dizaine pas loin, le coin, tout cela me laisse tenter par les conseils de Diego. Sylvain part demander aux policiers et au patron. C’est OK. Du coup, on est bon pour tout démonter et tout remettre dans des poches en vrac, dans la nuit pour contourner le bâtiment et se retrouver sur le quai de la gare pas loin des chiens!
Et nous voilà, pour notre nuit, attaqués par les moustiques car la moustiquaire ne peut, par cette chaleur, être fermée…. avec la musique en fond, les motos de la rue (heureusement que l’on n’y est plus) et les chiens aboyants sans cesse! Quelle nuit très courte qui s’annonce!
J630 – Samedi 15 janvier – Pichanal à Yuro Station Service – 43km
L’annonce reflète bien la réalité! A 2h du matin, les chiens toujours eux nous ont réveillés, et après la recherche de la crème anti-moustique pour en asperger les enfants pendant leur sommeil, impossible de s’endormir avant 4h du mat en sueur, le pyjama trempé ! Quel délice!
Alors à 7h, ce n’est pas frais du tout qu’on sort de la tente pour petit-déjeuner adossés au mur de la gare avec quand-même notre café/ thé… qui pour une première, ne nous donne pas envie car il fait trop chaud! Mon thé, c’est une institution, avant le travail ou en vacances avec les amies! Mais là, on rêve d’une bonne boisson froide. Le lever des enfants est tout aussi dur pour eux pendant que nous ordonnons les affaires mises en vrac la veille. La découverte des toilettes de la gare nous enchante ainsi que le robinet d’eau pour la vaisselle et le débarbouillage en règle. Un bon petit matin avec les wagons de marchandises, sur le premier quai, rouillés qui n’ont pas bougé de la nuit sous l’œil de nos gardiens.
Encore pas très matinal aujourd’hui, on quitte les lieux qu’à 9h20 avec 2 arrêts avant de sortir de la ville : l’achat de 2 bouteilles d’eau congelée et du jambon. On revit avec cette nourriture Argentine et ses saveurs. Moins avec cette canicule!
La route reprend et elle diffère encore aujourd’hui, pas significativement mais tout de même, la culture fait son apparition. La canne à sucre est cultivée avec beaucoup de croisements où nous devons faire attention aux « camiones cañiseros ». Des bananeraies et des pommeraies complètent la végétation de part et d’autre de la route n°34. Les rapaces se figent sur les piquets, les papillons et libellules nous accompagnent pour une danse de quelques secondes. Le soleil y est tout aussi actif qu’hier, mais je sens qu’on s’y habitue, car la sueur et l’ensoleillement nous font moins tourner la tête. Où est-ce les 16 litres d’eau bus dans la journée? Les casquettes et lunettes de soleil bien vissées sur les têtes? La crème solaire remise à chaque arrêt?
On aura eu quelques arrêts en ce samedi mais les 2 premiers sont pour une crevaison sur le Couillot, à l’ombre d’un arbre permettant le jeu ou l’écriture des autres quand Sylvain est en train de réparer, ou dans un arrêt de bus près d’un vendeur ambulant de mangues servant de dessert à notre déjeuner pris finalement ici. Au premier, nous avions fait 16km, au second que 3km de plus, un autre trou sur la chambre à air s’est fait connaître qu’après.
Nous pédalons sous la musique, avec un vent de dos qui rafraîchit bien heureusement nos corps, toujours avec le même paysage et cette ligne droite. Juste avant la seconde pause, 2 hommes nous ont offert 1litre d’eau. A la troisième pause au km37, sous un arbre, ce fut le tour d’une donation d’une dizaine de citrons pour nous faire une limonade par un automobiliste. On essaye de suite avec notre restant d’eau. Subtile mélange avec un peu de sucre, bien naturelle, bien rafraîchissante.
Et ça repart de plus belle. Le quatrième arrêt fut juste avant le contrôle de police pour 2 litres d’eau fraîche, histoire de supporter la chaleur du dernier kilomètre de vélo d’aujourd’hui. La station service sur notre droite, grande, neuve, pourvue d’une supérette et de toilettes est gérée par Vicente et Ricardo nous accordant l’autorisation de passer la nuit ici, sous les arcades de l’ancien restaurant. Très gentils, ils acceptent que nous remplissions à volonté notre poche de 10 litres, ce qui servira de douche pour nous 4. Bonne surprise d’enlever cette couche de sueur et crasse de 2 jours! On sera moins collant.
La tente est montée et tout rangé après un bon balayage de la terrasse sous l’œil des fourmis. C’est à cette heure de 19h, avec 35,5 degrés que nous décidons d’aller manger au restau/cafét de la station. Toujours très sympathique accueil, nous nous régalons à 20 degrés à peine. Ça n’arrange pas les narines bouchées de Sylvain et moi avec ce yoyo clim hôtel/ chaleur bivouac.
On ose la sortie avec une bouteille de plus de « hielo » (glace) dans la bouteille pour la nuit avec un arc en ciel sur ce ciel bleuté sombre. Un orage en prévision? De toute façon, nous sommes à l’abri et cela rafraîchira l’atmosphère. On croise les doigts à 21h07 lorsque nous ouvrons les moustiquaires, aspergés que nous sommes d’antimoustique, juste pour glaner quelques brins de brise.
Coucou tous les 4 !
Nous sommes tellement heureux de vous voir arrivés en Argentine, notre terre de souvenirs, de rencontres, de voyages et d amour !
Et nous voyons que vous avez tres vite commencé à apprécier l’accueil des argentins, les grands pots de glace a la creme, les bons fruits et vous verrez d autres, les asados, les mate, et bien d autres
Profitez de ce beau pays
Gros bisous de nous 4 et a bientot Maxou
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Coucou Maxou et toute la famille!
Ce fut très facile depuis 2 mois de s’adapter à cette générosité, à cet accueil des argentins! On comprend ce que ce pays représente pour vous. Où vous êtes vous rencontrés avec Thabata?
Les asados nous plaisent bien aussi, ces saveurs, ce pain aussi. On a même pu trouver des « demi-lunas » (croissants)… mais on a envie aussi de regoûter ceux français, avec les amis….comme vous!!
on vous embrasse bien fort tous les 4
La famille Dem
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Vos organismes sont mis (encore) à rude épreuve sous ces chaleurs et contrastes de températures je comprends !!!
Que d’eau consommée pour résister.Fort heureusement,la générosité des argentins est une aubaine avec glaces et fruits salvateurs.
On vous embrasse les durs à cuire….
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Ces pays que tu aurais pu venir découvrir en pédalant aussi!!
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Belles images de l’Argentine et bel accueil des Argentins. Voilà de quoi vous réjouir et vous aider à supporter la canicule. Il vous manque sans doute quelque plateau en altitude pour retrouver la fraîcheur ! Bientôt déjà un mois que vous parcourez ce pays et toujours la même constance, le même courage, la même foi en votre choix de vie. Bravo ! De tout cœur avec vous, les aventuriers !
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Bonjour les aventuriers,
Avancée étouffante mais bien chaleureuse en Argentine. Sympa ces locaux qui prennent soin de vous désaltérer .Ils doivent être touchés et tellement impressionnés par votre aventure courageuse à vélo,chargés plus que des « bourricaux »et avec vos 2 merveilleux et vaillants enfants.
Je vous souhaite de continuer à découvrir ce merveilleux pays , bon vent dans le dos et un peu rafraichissant .
Gros gros bisous à tous les 4
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Coucou vous quatre, que de chaleur à supporter dans cette traversée argentine mais une solidarité exceptionnelle à tout instant qui vous motive pour la suite de cette aventure. Encore une fois, une halte ferroviaire pour vous poser … un joli clin d’œil !!!! Merci à tous ceux qui vous inondent de leur générosité, profitez de ces bons moments, de ces belles rencontres. Prenez soin de vous bizz
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Merci pour les nouvelles et comme d’habitude pour le commentaire et les photos de l’Argentine, heureuse pour vous de voir la gentillesse des argentins qui vous aide à supporter la chaleur, vous allez faire de belles rencontres alors bonne continuation de votre périple…
Annie-France
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