J640 – Mardi 25 janvier – Campement Quebrada de Las Conchas à Cafayate 59km D+392m
« Tout fout le camp » sont les premiers mots de Sylvain à 8h quand il se lève après Raphaël! Effectivement, il y a du laisser-aller, lui qui a l’habitude de se réveiller et de se lever 2h plus tôt. Cette nuit, il a plu mais nous avons la chance qu’au réveil, elle ait cessé. Ou plutôt: nous avons attendu qu’elle cesse pour se lever! Alors tardivement, nous mangeons notre petit déjeuner dans l’abside, au frais, les fesses sur le matelas. Tout sera rangé pendant que les enfants continuent leur cabane d’hier au pied de l’arbre. La tente est humide et salie par la terre rouge, mais nous la plions tout de même vers 9h30… pour être sur la route 15min plus tard.
On retrouve notre route 68, entre Slata et Cafayate, avec 59km sur la première borne que nous voyons… la dernière étant 1 juste avant notre destination du jour. Alors, c’est parti pour ces kilomètres, avec déjà de la chaleur, forcément, me direz-vous vu l’heure tardive du départ. Et vous avez raison! Le problème des départs à cette heure là, c’est que nous n’avons pas de « rabe » de temps au cas où nous aurions un problème technique, ou bien pour visiter ou encore pour photographier ce qui nous entoure. Et bien aujourd’hui, nous n’avons pas ce rabe et pourtant on fera ou aura les 3 !
Au bout du 10ème kilomètre dans cette réserve naturelle qui longe le Rio Conchas, la nature nous émerveille. Déjà au bord de la route, par ces animaux sauvages comme les perruches, faucons ou tatou, puis par ces structures minérales s’élevant jusqu’au ciel par leur forme et leur couleur.
Garganta del Diablo est un cirque de roche que nous pouvons contempler après être passés par un couloir de roches comme un canyon de 30m de haut. Au fond du canyon, un cirque s’élève encore plus haut, très étroit où même des arbres et de la végétation grandit. Beaucoup de monde s’y presse et l’on comprend pourquoi, mais nous accèdons au fond du cirque avec seulement 6 autres personnes. La quiétude à cette endroit et la taille de ce cirque plus haut que large, nous intime que nous sommes bien petits face à la nature. Les strates de la roche sont tellement visibles, en oblique, que l’on y perdrait la tête à les suivre. Notre petite randonnée s’achève comme elle a commencé, en rencontres avec des argentins près de nos tandems. Si sympathiques, si souriants, si communicatifs, cela fait du bien d’échanger. Quelques vendeurs font les yeux doux aux enfants, plutôt les bijoux ou pierres précieuses… pour les adultes ce sont les 12 empenadas et la limonade maison qui nous demandent de les acheter, ce que nous faisons étant donné le peu de nourriture qu’il nous reste et l’absence de village d’ici Cafayate. On les mange un peu plus loin sur la route, après le site de l’Amphithéâtre, dans un restaurant sur le sable qui fait également des tortillas au feu de bois! Obligés d’en manger 3 pour goûter. Il est 12h, il nous reste 46km à parcourir…
La route sinueuse suit toujours la rivière, enfin la remontée en légère pente positive, en passant par les « 3 Cruces » où nous ne pouvons pas ne pas nous arrêter pour admirer la vue sur ce qui nous attend. Des sites rocheux de part et d’autres de la rivière, des couleurs et des formes étonnantes, tous différents: « El fraile » avec la forme humaine visible dans les parois, « la casa de Los Loros » qui abritent un site de nidification naturel et picorent les colonnes de terres de trous, « l’obélisque », « las ventanas » et ces trous dans les murs de pierres parmi lesquelles nous passons, « Los Castillos » et les colonnes tels des bateaux s’avançant dans l’eau du Rio… Tout n’est qu’émerveillement et donc qu’arrêts successifs. Pas grave, non? Seulement, deux rayons ne l’entendent pas de cette oreille et nous obligent à nous stopper à l’ombre d’un arbre au km 21… Sylvain doit les changer non sans mal, dans la chaleur quand nous entendons un son au loin si reconnaissable avec ces nuages gris… L’orage!
L’aventure ne serait pas drôle sinon. Alors, les derniers kilomètres se font avec moins d’arrêts, mais des pauses photographiques tout de même, en se dirigeant vers un second orage, droit devant nous sur la chaîne de montagne derrière Cafayate. On ne lâche rien, comme on se dit avec Raphaël : » On peut y arriver, et on va y arriver! ». On continue notre pédalage pour sortir de la Quebrada de Las Conchas (qui nous a ravis!!!) et arrivons vers 17h sur la ville dans la rue principale.
Nous recherchons le camping municipal pour y passer quelques jours tranquilles et avoir de l’espace pour les loulous. C’est alors que Paches, sur sa moto, accoste Sylvain pendant que je trouve des boissons fraîches. Il tient un camping un peu roost à quelques cuadras d’ici et nous incite à y venir, forcément! On hésite, on visite un hôtel qui fait campement aussi…. et nous nous décidons à aller voir son « chez lui ». Banco, on y reste. Bien qu’il n’y ait pas d’herbe pour la tente mais du sable qui n’est pas notre ami, nous nous y installons. L’endroit bénéficie d’une cuisine à notre disposition, d’une salle à manger et de sanitaires, tout cela dans une grande maison, à l’abri. La terrasse avec ses vignes suspendues permet d’avoir de l’ombre tout comme l’arbre sous lequel nous montons la tente. Rien ne sera mis dedans, pour l’instant, nous favorisons notre estomac aux matelas! Petit tour en ville à 19h pour chercher un restaurant…. mais peu sont ouverts, les autres servant dans 1h. Les argentins n’ont pas le même rythme que nous, on s’en était aperçu vers Tartagal mais nous avions mis cela sur le dos de la canicule. Pas grave, on va s’adapter… et on arrive à avoir une table sur un trottoir pour notre repas, à l’abri de la pluie qui est bien arrivée maintenant. Quelques courses pendant l’attente de nos plats bien copieux et nous sommes rassasiés pour aujourd’hui. La nuit arrive quand nous retournons à la tente soit pour se doucher soit pour mettre en place l’intérieur (ou les chambres!). Nous ne faisons pas long feu à 21h pour s’allonger. Le sommeil n’arrive que plus tard, pour 3 d’entre nous, Emma préférant garder ses yeux bien ouverts, et nous deux, écrire en musique ou visionner des vidéos sur nos téléphones jusqu’à plus de 23h. Pas grave, demain c’est grasse mat!
Les 3 jours suivants J641, J642 et J643 seront mis à contribution pour… manger! Non, pas que. Pour rencontrer Michaela et Marina, un couple italo-argentin qui nous cuisinera du pain et des empenadas (avec l’aide des enfants) et avec qui nous passerons beaucoup de temps à discuter voyage ou à partager de belles tablées et jeux stupides (du tour de la table sans toucher le sol… n’est-ce pas Marc et Damien?). Pour aller voir un concert où Paches chante. Pour faire de l’école bien évidemment. Pour se promener dans la ville. Pour réparer les vélos, les rayons et les pignons (étonnant, non?). Pour se reposer du concert tardif. Pour écrire et mettre en place le blog pour nos lecteurs. Pour déguster un barbecue sur la table de notre restaurant. Pour faire des circuits dans la terre. Et pour voir un peu la suite quand même, car on est là pour pédaler aussi!
Bonjour les aventuriers,
Dieu que c’est beau ces roches, ce cirque de toutes les couleurs .Je comprends votre enthousiasme à pédaler dans cette nature merveilleuse.
Profitez de ces quelques jours pour vous régaler, la nourriture argentine a l’air bien appétissante. Alors manger, manger parce que les enfants grandissent mais les parents maigrissent. Que du muscle…pas étonnant avec les efforts fournis.
Vous êtes beaux tous les 4 au milieu de ces paysages et sur vos montures bien fatiguées elles aussi.
Merci de ce partage ,récit et photos qui continue à me faire rêver.
Gros bisous à tous les 4
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On ne peut pas maigrir ici, c’est barbecue tous les jours!!! et la viande, enfin, en est vraiment!!! Bisous
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Ma sœur a raison, vous êtes beaux. Moins que le tatou, certes, mais quand même, vous avez meilleur aspect physique qu’en Bolivie en décembre. Je vois l’œil de Sylvain sur les grillades, celui de Raphaël sur les empanadas, le sourire d’Emma même devant les devoirs scolaires et Lætitia, resplendissante maman qui veille sur ses poussins. Oui, vraiment, vous êtes beaux. Finalement, le tatou… Au fait; rassurez-moi, ça ne se mange pas ? Bises à tous.
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Quoi? On est moins beau que le tatou qui ne s’est même pas épilé!!!
Cette poursuite en Argentine enchante nos papilles et par conséquent, nous permet de prendre un peu de poids, mais cette fois, pas dans les sacoches!! Barbecues, empenadas, nous avons le choix!
Merci encore et toujours Patrick de nous écrire et nous suivre!!
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C est assez suprenant, je troyve que ces paysages ressemblent aux parcs américains comme capitole reef ou même monument valley. Voud êtes pourtant bien plus au Sud ! Merci pour ces articles, j apprecie de voyager avec vous, même si c est seulement par la pensée pour moi ! Profitez bien de ce dernier pays !!!!
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C’est exactement ce que nous nous disons depuis le début de cette découverte argentine: beaucoup de paysages nous permettent de nous remémorer ceux des Etats-Unis que nous avions adoré!! C’est fou la ressemblance!
Merci pour ce message, peut-être qu’un jour ce ne sera plus que par la pensée…
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Encore une fois, des paysages époustouflants , des photos magnifiques, surprenantes et le regard d’un très beau tatou; Merci à vous, je vois que vous faites le plein de nourriture, profitez pour recharger « les batteries ».
Bizz à vous quatre.
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Merci encore une fois Mounette pour ces compliments, on pense à toi très fort.
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