« Renoncer », ce mot là, nous ne l’aimons guère Laetitia et moi… mais les temps sont particuliers, il faut savoir s’adapter…. 😦
En ce mois de mai 2021, l’actualité de la Colombie se retrouve un peu partout dans la presse internationale, alors où que vous soyez, vous avez plus ou moins dû en entendre parler.
On ne va pas être en mesure d’expliquer précisément ce qui se passe en Colombie. D’abord car nous ne sommes pas certains de la situation sur place (nous avons entendu des choses assez divergentes…), ensuite car nous sommes loin d’être compétents en la matière ; les événements nous dépassent et nous sommes bien incapables d’en analyser les raisons, les enjeux, les responsables…
En revanche, avant de prendre cette décision qui implique le renoncement d’une partie de notre projet, nous avons pris contact avec des personnes sur place, françaises et colombiennes. Pour avoir leurs recommandations nous concernant. En résumé, les personnes de nationalité française résidentes permanentes en Colombie contactées nous recommandent de façon unanime de ne pas nous rendre en Colombie maintenant, quand les colombiens (de la communauté des cyclistes) sont plus mesurés.
C’est principalement sur la base de ces témoignages que nous avons tranché le sujet, car il nous parait toujours délicat de s’en remettre aux seuls éléments relayés par la presse.
A ce propos, nous nous souvenons très bien de discussions avec certains américains lors de notre présence aux USA qui croyaient dur comme fer que la France était en totalité à feu et à sang tel que relayé par les médias américains montrant en boucle les scènes des casseurs « black blocs » ravageant les rues parisiennes lors des manifestations « gilets jaunes ».
On a appris, au cours de notre petite expérience de voyageurs, que le monde est beaucoup moins insécure que l’on peut le percevoir à travers les médias qui ont tendance à chercher à faire sensation… mais au final, on se fait une fausse idée d’insécurité sur les pays qu’on méconnait (le Mexique, le Salvador sont, selon nous, de bons exemples…).
Mais pour ce qui concerne la situation actuelle en Colombie, selon les personnes contactées, la réalité est certainement pire que relayée dans les médias (la censure est bien réelle en Colombie)…
Ce que nous avons compris de la situation : le gouvernement a proposé une loi visant à l’augmentation des taxes, notamment sur les produits dits de première nécessité, afin de financer les surcoûts liés à la pandémie Covid 19, et cela a amené aux premières manifestations des classes les plus populaires.
Les mouvements se sont amplifiés, se sont répandus à toutes les villes significatives du pays, et des affrontements violents ont eu lieu ; ils ont toujours lieu d’ailleurs. Les forces armées ont répliqué à balles réelles, causant de nombreux blessés, et des morts chez les manifestants… Des milices seraient aussi apparues et des « règlements de compte » entre communautés sont en cours… Le projet de loi a été retiré, le ministre des finances a quitté son poste, mais le pays est embrasé et il est bien délicat de prédire une date de retour à une certaine stabilité, un certain apaisement.

Il y a des blocages routiers sur la majorité des axes principaux menant aux villes, à l’origine de pénuries d’approvisionnement en denrées alimentaires en certains lieux. Nous en ignorons l’ampleur réelle, mais c’est de nature à nous inquiéter pour une « virée » à vélo.
Vous vous direz peut-être qu’il suffit dans ce cas d’éviter villes principales, et les axes principaux. Oui, sauf que dans ces pays, le réseau secondaire est en général inexistant, ou bien souvent les routes n’y sont pas goudronnées. En cette saison des pluies, les éboulements de terrains sont fréquents, bloquant ainsi les réseaux secondaires….
Donc passer par les lieux où les mouvements plus ou moins violents ont lieu serait assez inévitable…
On nous a également relayé que l’embrasement soudain de la Colombie résulterait de difficultés économiques qui ne cessent de croitre depuis l’apparition de la pandémie et des mesures de confinement qui y sont associées. Certains ont faim, et la situation de sécurité en Colombie s’est fortement dégradée en quelques mois. Pour les événements les plus terribles, des massacres collectifs sont en augmentation depuis fin 2020… Même s’il s’agit de faits liés aux conflits entre groupes armés pour le contrôle de territoires, et que les touristes ne sont pas les premières victimes de ces massacres, il n’est jamais bon de trainer par là… et d’y amener ses enfants, de surcroit…
Alors en raison de cette instabilité forte qui peut durer dans le temps, nous avons choisi de ne pas y aller. C’est à regret, bien évidemment car la Colombie est aujourd’hui un pays où le cyclotourisme est très développé (certainement le pays d’Amérique Latine le plus développé en la matière), il y a des lieux naturels remarquables, les colombiens ont la réputation d’être très accueillants auprès des voyageurs… bref, nous savons que nous ratons quelque chose…
A tout cela s’ajoute la propagation du virus en Colombie qui est mauvaise. Le pays est sous le coup de mesures de confinement total du vendredi soir au lundi matin, couvre feu la nuit (bon ça c’est pas le problème pour notre cas propre), et il peut y avoir soudainement des confinements plus stricts par province…
Alors il est plus sage de renoncer à s’y rendre, et la sagesse ça nous connait ! 🙂
Alors du coup, on se retrouve en Equateur
Suite logique au voyage, nous avons pris un vol pour Quito, capitale de l’Equateur.
En tout état de cause, après le Panama, nous aurions dû de toute façon prendre un avion.
En effet, même si l’Amérique centrale et l’Amérique du sud possèdent une jonction par voie terrestre, il n’existe aucune route, aucun chemin pour passer de l’un à l’autre. C’est la zone du Darien, infranchissable.
Pour ceux qui seraient intéressés, faites un tour sur Wikipédia qui explique (mieux que nous..) les singularités de cette zone…

Il aurait été aussi possible de prendre un bateau mais en raison de la pandémie, les voyageurs qui empruntent cette voie sont si peu nombreux actuellement qu’il n’y a plus beaucoup de départ. Nous avions trouvé une traversée en voilier sur un petit monocoque (Atoll 50), durée 5 jours… Nous sommes tous les 4 malades pour traverser une rivière en barque, alors 5 jours en mer sur un petit voilier, nous avions un peu peur de ne pas apprécier cette expérience à sa juste valeur ! Cette traversée offrait le grand avantage de découvrir les iles San Blas, iles paradisiaques pour certaines, surpeuplées pour d’autres en raison de la montée des eaux (réchauffement climatique) où vit le peuple Kuna…
Donc on se retrouve en Equateur, pays de superficie équivalente à la moitié de la France, pays où la cordillère des Andes débute :).
Les sommets d’altitude > 5000m vont faire leur apparition… et nous sommes dans l’hémisphère Sud pour la première fois, après 13 000 km de pédalage. C’est une étape symbolique pour nous, une ouverture vers un autre chapitre du projet.

Nous sommes ravis à l’idée de ce changement soudain de typologie de relief, climat, paysages… même si les difficultés physiques vont réellement commencer…
La perte de 15°C fait l’unanimité chez nous 4, nous sommes enchantés de retrouver l’utilité des polaires et chaussettes 🙂
Notre matériel est un peu marqué par notre première année de voyage, et nous avons besoin de faire encore quelques réparations, à Quito si nous trouvons, car à Panama City nous avons fait chou blanc.
Remontage des vélos et ensuite c’est reparti !

On est motivés pour se mesurer à ces dénivelés, nous avons hâte de reprendre la route.
Honneur à ceux qui savent prendre les bonnes décisions. Les nouvelles de Colombie sont alarmantes. C’est le pays de Gabriel Garcia Marques, Ses romans et sa biographie suffisent à nous éclairer sur la dangerosité de ce pays qui s’embrase en quelques heures. Le feu peut s’éteindre aussi rapidement d’ailleurs, mais quand ? Nous venons de lire un long article sur la jungle du Darien. Brrr ! Froid dans le dos. Mais je sais que vous n’y alliez pas ; de toute façon c’est impossible.
Donc, Quito en Equador ! San-Francesco de Quito j’ai lu le nom complet.
Je me souviens d’une stagiaire équatorienne qui me disait qu’à son retour à Quito (Altitude 2800 m) il lui fallait une semaine avant de monter ses escaliers sans effort. Ce ne sera pas votre cas, entraînés comme vous êtes.
Vous ferez de belles rencontres en Équateur, j’en suis sûr. Bon vent (dans le dos j’espère) !
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Bonjour Patrick!
Et oui, il fallait prendre une décision et nous ne regrettons pas celle ci!
Le moment n’est pas propice à visiter et « profiter » de la Colombie pour l’instant. Le pays doit faire face déjà à bien des événements.
Pour nous, l’arrivée en Equateur a été synonyme de mal de tête pendant 1 semaine… Nous étions entrainés au vélo non pas à l’altitude ! C’est chose faite maintenant.
On t’embrasse!
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Coucou les aventuriers,
sage décision que vous avez prise, c’est plus rassurant pour vous et pour nous ! Je vous lis avec grand plaisir, j’attends même, chaque fois avec impatience, vos récits de voyage, je voyage à travers vous et j’avoue que je préfère continuer sans l’inquiétude en plus ! J’ai hâte de découvrir l’équateur ! Nous avons eu le plaisir de passer une journée à Panama city et c’était sympa de revivre ça grâce à vous. Gros bisous à vous 4, vous êtes super!
Faby.
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Merci beaucoup Faby!
Merci de cette lecture qui nous fait du bien. Nous sommes heureux de partager notre aventure. Alors profites bien de l’Équateur 😉
Des bisous
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sage décision que d’éviter la Colombie en ce moment ; elle avait beaucoup d’attraits pour les voyageurs mais là il y a pas mal de heurts ; je vous en avais parlé quand j’avais vu un reportage aux infos . On en parle moins ici maintenant car il y a le moyen orient qui va mal ! Vous saurez trouver de belles choses à voir et sans doute aussi de belles rencontres en équateur ! Bonne route !
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Nous ne regrettons pas cette (sage) décision et avons la chance de pouvoir continuer notre périple en famille.
A bientôt
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bonjour sylvain, à ton épouse et à tes merveilleux enfants
Heureuse coïncidence nous avons eu à 13 h aujourd’hui samedi un reportage sur la 5 de 15 minutes sur l’ EQUATEUR donc merveilleux nous avons apprécié le décor !!! enfin de notre fauteuil. je ne connaissais pas ce bouchon du Darien, impressionnant entre 2 continents ;
L’ avion vous a déposé à 2580 m d’ altitude, c’ est autant de gagné mais certainement quelques heures d’ acclimatation à la respiration mais n ‘oublions pas les très bons cyclistes de ces contrées .vraiment nous vous remercions pour vos reportages et la qualité de vos photos et vidéos. d’ ailleurs je tiens à te remercier Sylvain pour avoir au passage saisi quelques spécimens de bovins ou l’ on a pu constater que les vaches panaméennes étaient bien meilleures que celles du nicaragua (ce genre de photos ne sont saisies que par les connaisseurs.bravo )Continuez à vous régaler sur ce nouveau territoire avec les enfants
donc bientôt panaméricaine je pense? montées et descentes, bivouacs et ponts…….
MERCI MERCI et BONNE ROUTE
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Et bien comme tout le monde je sais que vous avez pris la bonne décision, inutile de prendre des risques, le but de votre périple est la passivité ,le plaisir ,les belles rencontres ,pas la révolution!!
Je comprends que vos mollets et cuisses vont faire encore et toujours des efforts, l’Equateur ne semble pas de tout repos ,mais la persévérence et le courage ne vous manquent pas.
Profitez bien de ce nouveau pays à découvrir ou redécouvrir pour Sylvain.
La Colombie vous la visiterez plus tard !!
Bisous à tous les 4
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Tu as bien raison nos cuisses et mollets (avec le souffle!!) sont à très rudes épreuves.
On découvre et c’est merveilleux toutes ces montagnes ! Bisous
A bientôt
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Coucou mes « Pino Great Travellers », qui m’ont beaucoup manqué pendant une semaine et demie … !
Mais me voici tout de même de retour, après avoir lu vos exploits, depuis le J109 je crois, j’avais de la lecture, que j’ai lu avec une grande attention, et j’en avais de la lecture, j’ai mis hier et aujourd’hui – l’après midi !!! – pour tout lire . Et quelle envie d’en découdre, je suis toujours admiratif de votre ténacité, le « on ne lâche rien » ( j’adore cette expression !!! ), malgré tous ces obstacles censés être infranchissables, vous y arrivez quand même, vraiment plus que … chapeau bas, avec tous mes compliments, sincèrement … ! C’est plus que la « médaille du mérite » , je vais réfléchir à trouver « au dessus ….. » une nouvelle distinction que vous méritez surement plus que d’autres …. ! Quant à votre décision, elle est plus que raisonnable, malgré la « beauté du payset la gentillesse des habitants » reconnues , d’autant plus que le bouchon du Darien vous aurait « englouti » vous et votre rêve . Donc, bienvenida en Equateur, et en attendant avec impatience, la suite de votre parcours entre la Costa ou la Sierra , peut-être Laetitia sera plus détendue par la Costa, avec moins de ….. côtes, sauf si Raphael pédale un peu sans … chanter !!!! Humour, bien entendu … Bon repos avant de repartir de bon matin à bicyclette – tiens, çà me rappelle Yves Montant !!!! – A très vite bientôt. Bises fraîches et ventées de métropole à vous 4 .
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Bonjour Didier…
Avec beaucoup de retard, je m’atele à répondre à tous les commentaires que vous mettez longtemps à écrire (après avoir lu nos longs récits !!).
Nous sommes enfin en Equateur et dans la vallée des volcans. Nous préférons et de loin éviter la Panaméricaine mais cela nous « oblige » à faire du dénivelé. Raphaël pédale et chante moins….et parfois même pousse le vélo si besoin !! Mais oui , on ne lache rien. On aime aussi cette expression. On a le mental pour avancer, petit à petit, nous avons le temps!!
A bientôt et bises fraiches ici également…pluvieuses aujourd’hui !!
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A cette heure j’imagine que les vélos ont été remontés et que vous êtes déjà en train de pédaler dans les côtes, descentes des routes équateuriennes 😄😄
J’ai du coup regarder la zone du Darien ,oh la la on a beau être aventuriers ,s’y risquer cest de l’inconscience !!Même si la faune et flore semblent magique ,mais vous n’êtes pas privé de ce côté là. Des cours de SVT en live pour Emma et Raphaël .
Allez bon pédalage , courage pour les dénivellés ,mais vous n’en manquez pas !!
Bisous bisous
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Merci pour ton soutien…. pour les cours de SVT, les îles Galapagos c’est pas mal non??
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