J145 – Lundi 31 mai – Otavalo à Cotacachi 33 km (D+ 319m)
On quitte notre hôtel vers 9h en traversant la ville par la Panaméricaine en direction du nord, vers Shimano. Non, ce n’est pas la prochaine ville mais bien un magasin spécialisé dans les pièces des bicicletas. Arrivés à 10h sur place sans trop de mal ni par le traffic ni par le dénivelé, Sylvain passera 2h30 avec un technicien pour démonter et remplacer mon pédalier puis le sien…. sans espoir. Tout a été remonté sauf que me pédalier bouge encore plus maintenant. On repart tout de même avec des disques, plaquettes de freins en métal et de l’huile de la marque !! C’est Noël pour nous! On va pouvoir freiner !!!
Bon, je me permets d’intervenir pour préciser pour les Geeks 😉 (Sylvain)
Après avoir écluser 20 magasins de vélos depuis le Costa Rica, pour trouver des boitiers de pédalier en 68 x113 mm axe carré, car les nôtres ont vraiment un jeu très excessif (après 13 000 km, il semblerait que ce soit normal…), on nous a indiqué qu’au Nord de Otavalo se trouve la centrale nationale équatorienne d’importation de pièces Shimano. A Quito, la capitale, plusieurs magasins de vélos, nous ont indiqué se fournir à cet endroit : « s’ils n’ont pas là bas, il n’y aura nul part en Equateur où vous trouverez ces pièces »… Donc on fait une boucle pour s’y rendre..
Et là, ils n’ont pas d’axe à 113 mm. Un pseudo technicien me convainc d’essayer de remplacer nos boitiers de pédaliers par quelque chose de proche… avec un axe à 117mm, soit ! Je ne risque pas grand chose à essayer. Le fameux technicien commence par avoir des doutes sur le sens de dévissage du pédalier, et ne sera pas très rapide… bref au bout d’une heure, le boitier ne convient pas, et je lui empreinte les outils pour remonter les anciens… Choux blanc une nouvelle fois… Je ne sais pas combien de temps nous pourrons rouler avec nos boitiers de pédaliers actuels…. à suivre.
On trouvera tout de même des disques de freins diamètre 203 mm pour remplacer les disques avant et ainsi rétablir l’erreur commise à Managua, capitale du Nicaragua, aussi chez le revendeur officiel Shimano national…
Donc on repart tout de même avec des nouveaux disques avant au bon diamètre, 4 paires de plaquettes de freins en métal, chose devenue rare ici en Amérique latine (adeptes des plaquettes en résines, non suffisantes pour le poids de nos vélos), et j’en profite pour racheter 1l de liquide de frein Shimano pour purger une nouvelle fois car j’ai un doute sur le liquide soit disant Shimano acheté au Nicaragua, mais revendu dans des bouteilles non identifiées…
Il faudra donc encore arpenter les magasins de vélos sur notre parcours pour tenter de mettre le matériel à niveau, ce qui commence à être un peu chronophage et rébarbatif…
On traverse la ville de Atuntaqui et trouvons un petit comedor tenu par un jeune et son fils de 3 ans… Hamburger frites. On attendra longtemps mais ce fut bon. Depuis que nous avons atterri en Équateur, le midi nous mangeons dans les petits restos au coin des rues. Il n’y a que des avantages: le prix est très abordable pour nous 4, nous ne mangeons plus notre éternel sandwich au jambon, on se régale assez souvent et on est calé! Là, c’est le cas mais il reste tout de même une place pour mes 3 gourmands pour une glace maison au chocolat ou à la fraise. Pour mon dessert, ce sera pain au maïs!!
Ensuite direction la maison de Ron et Suzy, des warmshowers, habitant à Cotacachi. Warmshowers? Quesako?? C’est une communauté d’entraide pour des cyclistes partout dans le monde. Que vous soyez cyclo ou non, vous pouvez proposer un bout de jardin ou une chambre ou une douche chaude ou un repas ou un petit-déjeuner…. ce que vous avez en somme, gratuitement. En France, nous avions accueilli une anglaise, un couple d’australiens et deux français en direction de l’Asie. Ce sont de belles rencontres, des petits bouts d’histoire. Ce soir, nous allons donc chez eux…. mais devons faire quelques kilomètres avant par un canyon, encore (il n’y a que ça ici mais pas de pont !) et donc par une belle descente parmi les colibris puis une belle et chaude côte ! Bien en sueur, nous débarquons à Cotacachi en prenant notre temps même avec des nuages menaçants. On se promène sur la place, prenons des photos, discutons avec plusieurs personnes…. jusqu’au déluge! Trop tard!
On doit encore faire quelques courses pour notre journée de demain avant notre arrivée au chaud dans notre maison du soir. Tour dans Cotacachi, attente pour les garçons sous la pluie (l’abri sera vraiment de fortune pour eux!!) et on redémarre en suivant les indications de Ron. Une belle petite maison, chaleureuse nous est ouverte, accueillis par 2 américains septuagénaires, adorables!!! Quelle rencontre encore. Quel accueil. Quelles discussions. Quelle vie ils ont eu, à voyager, vivre et travailler aux 4 coins du monde. Alors forcément autour de l’apéritif gargantuesque (il est en photo dessous 😋…. oui, oui, ce n’est juste que l’apéritif!)qu’ils nous ont préparé (Noël encore pour nous), nous discutons du monde, des pays, des rencontres, de leur vie ici… Douche chaude, jeux de Memory aux couleurs de l’Equateur pour les enfants et repas tous ensembles: poulet au curry vert, patates douces et salade composée avec des tomates, accompagnés de pain maison et de vin rouge s’il vous plaît! 5 mois que nous n’avions pas mangé comme ça.
Nous passons une excellente soirée et nous nous coucherons bien tard pour profiter un maximum de leur compagnie. Je n’écrirai pas ce soir…. trop fatiguée pour cette fois!
J146 – Mardi 1er juin – Journée off au lac de Cuicocha (D+ 940m)
Journée tranquille où nous quittons juste pour la journée, Ron et Suzy, nos sacoches, nos matelas, nos vêtements et ne prenons que le pique-nique et les vestes de pluie pour la lagune de Cuicocha à 10 km. Bon, la journée ne fût guère tranquille à vélo (eux, on n’arrive pas à les quitter !!) puisque 600m de dénivelé nous attendent (ça c’est ce que je crois)! C’est en tee-shirt que nous entamons l’ascension de ces kilomètres sur goudron, entourés de soleil, de chaleur, de montagnes comme l’Imbabura dont la cime est cachée ce matin, de petites maisons colorées, de sourires. On y va tranquille pendant 3h. Trèèèèès tranquille pour moi qui n’avance pas ce matin. Je profite de la vue, des animaux dans les champs qui bordent la route, de la musique….
Rien n’y fait, ce sera 3h et pas une minute de moins pour arriver à la lagune à 3246 m (le calcul est vite fait sur notre vitesse 😆). Elle est protégée par son Parc National, dont nous passerons l’entrée à midi. Petit tour au mirador, seuls, et le sentier qui fait tout le tour de cet ancien cratère nous attire! De vrais fous avec nos vélos de 32 km à vide, en train de monter les escaliers en bois dans le trail! Le restaurant et le centre d’information étant fermés, personne ne peut garder un œil sur nos véhicules le temps de randonner.
Une pause pique-nique près du calendrier solaire nous permet une superbe vue sur la lagune et ses 2 îles sur un versant, et sur les 3 sommets culminants à 4000m sur l’autre versant (L’Imbabura, le Fuya Fuya et le Cerro Negro). Puis la même folie nous reprend de tenter d’aller plus loin sur le sentier et de monter à nouveau les vélos sur une ciquantaine de marches… jusqu’à l’abandon forcé face au tonnerre sur les sommets avoisinants. Il faut avouer que l’on perd de l’énergie et du temps à monter chaque vélo à la suite. Il est tard. Alors nous redescendons avec eux après quelques photos. Les nuages menacent et la pluie arrive lorsque nous atteignons la route du retour. Juste quelques gouttes et du vent. Et c’est LA descente. 15 min pour le retour!!! De la folie! L’extase ! Et la pluie est restée plus haut sur les collines alors nous en profitons pour goûter sur la place de Quiroga, avec son église San Vicente blanche et jaune à 500 m de chez Ron et Suzy.
Une fois rentrés chez eux, petite douche chaude, coloriage et dessin artistique pour les loulous, puis ils feront de la pâtisserie avec la cheffe Suzy: du chocolat, rien que du chocolat avec la satisfaction de lécher le bol après la mise au four du brownie.
Préparation du repas du soir avec Suzy pour moi, pendant que Sylvain se démène par messagerie avec le magasin de réparation de drone de Quito. Une nouvelle fois, une excellente soirée tous les 6 en commençant par le visionnage de nos péripéties, puis dégustation du repas et pour terminer discussion sur l’Amérique centrale où Suzy a travaillé pendant des années dans l’humanitaire.
Enrichissant cette rencontre avec eux. Nous nous coucherons encore bien tard mais heureux d’avoir pris le temps de mieux les connaître. Nous nous souviendrons longtemps d’eux…. Et le Rdv est pris en France pour les accueillir à notre tour!
Emma et Raphaël ont vraiment l’air heureux en compagnie de ces papy et mamie aux bonnes joues ! Et vous aussi, bien requinqués après l’effort. Toujours avec ce souci de nous faire partager (profiter aussi) de votre aventure. (Il faut quand même que je te dise, Lætitia, trafic ne prend qu’un f, pas comme dans le film de Sodenberg) ! Superbes décors. Grimper en poussant les vélos, ce n’est pas de la tarte ! Mais la descente… quel régal ! Merci Sylvain pour toutes ces photos, magnifiques. Bises à vous quatre.
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Oh oui, les enfants étaient heureux de les rencontrer et de profiter de ces papy-mamies attentifs et joueurs! Nous avons aimé les rencontrer, une vraie joie et un superbe partage….culinaire! Merci pour tes compliments et ton aide orthographique (une déformation américaine peut-être pour moi, je trouve ce mot traffic, bien plus plaisant à écrire avec 2 f 😉 ). A bientôt et bravo pour ta plume sortie ces jours-ci!!
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On est de tout coeur avec vous quand on vous imagine porter les vélos un à un dans des conditions ardues !!! Les photos sont un vrai régal, vous en avez plein les yeux. Encore une belle rencontre qui restera présente dans votre mémoire : Ron et Suzy ,cette facilité de partager leur quotidien et une partie de leur vie, profitez de ses bons moments. Pour la réparation des vélos, je vois que la solution « Mc Gyver » ne suffit pas !!! Prenez soin de vous bizz
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Merci de cette force que tu (vous) nous donnez à chaque instant, plus perceptible dans les moments de galère…. Oui on se souviendra de Ron et Suzy longtemps. Nous gardons contact (comme avec Papy Kevin du 1er voyage…).
Mon MacGyver fait des merveilles avec nos vélos en ce moment…
Bisous mam
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