J276 – Samedi 9 octobre – Site archéologique de Llipata à Nazca – 41km D+ 396m
Journée surréaliste, hors du temps, une qui m’a beaucoup plu, qui m’a donné le sourire, qui m’a mis la larme à l’œil aussi.
5h57 réveillée, oui avec un « e » car c’est bien de moi qu’il s’agit. Incroyable, non? Sans réveil en plus, naturellement! Alors de fil en aiguille, à 7h25, nous étions déjà prêts au fond de notre rivière asséchée et surpris par les dessins de la veille bien plus visibles avec la lumière rasante du soleil. Nous la quittons avec l’envie de découvrir Nasca, la ville et certains de ces géoglyphes sur la route aujourd’hui.
La Panaméricaine nous y mènera, à travers le désert, les montagnes de roches, le relief de bosses que nous avalons rapidement en passant par La Legua puis San Miguel de la Pascana. Dans ce village, le hasard a bien fait les choses. Nous nous y arrêtons car c’est le dernier endroit où trouver de quoi se restaurer avant 28km et la traversée du désert de Nasca. Alors, pendant que je nous trouve pain, fromage et bananes, Sylvain discute avec Jésus, qui connaît bien le coin et qui nous recommande le musée Maria Reiche, sur le trottoir d’en face. Cette allemande qui étudia et révèla pendant plus de 50ans les lignes de Nasca, entre 1931 et 1998. Très bonne idée et découverte de ce petit musée exposant les dessins originaux et calculs de la chercheuse, des photographies, les calques, son van, et sa sépulture (puisque elle prit la nationalité péruvienne et est enterrée dans le jardin du musée avec sa soeur). Les enfants aussi se sont appropriés les lignes découvertes, les animaux représentés en les dessinant dans leur cahier, encore et encore. Ils n’ont d’ailleurs pas quitté la salle avec les photos du singe, colibri, condor, spirale, pendant que nous deambulions avec Sylvain dans toutes les autres salles. A notre sortie, un employé offrit aux enfants une pierre à chacun gravée d’un des géoglyphes : le singe pour Emma et le lézard pour Raphaël, en étant ravi qu’ils aient autant apprécié les géoglyphes pris en photo. Il a rendu 2 enfants heureux!!
Et prêts à les voir « en vrai »! Mais pour cela, il faut quitter le village par une petite côte ensoleillée, pour atteindre le plateau de Nasca et son mirador à seulement 3km de là, excités! Juste sur cette distance, un chauffeur nous encourageant de klaxons et pouce pendant la côte, nous attend là-haut pour nous offrir une boisson énergisante et 7litres d’eau! Le mirador est atteint sur le côté Est de la Panaméricaine et très vite monté pour Sylvain et Raphaël. Ce dernier est plus que content, exalté même de voir le géoglyphe « le lézard » (son géoglyphe préféré) coupé au niveau de sa queue par la construction de la route (si si!!) mesurant 187m de long, « les mains » de 45m dont il manque un doigt (comme pour la figure du singe) et « l’arbre ou la plante marine » de 97m. Et l’on ne peut retenir les enfants de continuer leur dessin de ces lignes sur le sol du mirador. Mais on a envie d’en voir plus forcément. Et dire que le condor, l’araignée, le colibri et tant d’autres de trouvent juste devant nous, dans ce désert… mais visibles que du ciel!
Les troupes reprennent les vélos pour le mirador suivant, naturel, à 2km. Petit saut de puce mais l’occasion est trop belle. La découverte trop grandiose de ces lignes qui partent d’un mont à un autre à des centaines de mètres de là… tellement rectilignes. Tellement intactes. Tellement mystérieuses. Pour certains, elles connecteraient les divinités des montagnes avec des lieux de culte, pour d’autres, les monticules vers où les lignes convergent montreraient la présence souterraine d’eau. Toujours est-il qu’elles sont nombreuses, rectilignes et fascinantes. Ce mirador est aussi estampillé d’un géoglyphe « le félin » sur un de ses flancs.
Les 23km suivants pour accéder à la ville nous étoufferont. Et oui, le temps passe vite et il est déjà midi passé… avec la chaleur qui va avec! Comme des novices, nous nous trouvons au meilleur moment de la journée sous le cagnard. 😅 Alors le pique-nique se prendra sous le tarp tendu entre nos 2 vélos, avec un petit vent pour adoucir le tout. Le désert est traversé en musique accompagné par de mini tornades de sable qui parfois traversent la route. Et ça, de voir le vent jouer à côté de nous, c’est surprenant et cela nous plaît beaucoup sur le Couillot. Le paysage est magnifique, gigantesque une nouvelle fois, à perte de vue du sable, des montagnes, des roches, la nature sans trace de l’homme. C’est cette dimension d’immensité ici qui nous subjugue.
La motivation l’emporte sur l’eau chaude de nos gourdes et nous voilà rendu en début d’après-midi dans la ville de Nasca, 27000 habitants. Une petite place à l’ombre pour s’asseoir en attendant la prospection des garçons pour un hôtel pour 2 nuits ici… et c’est trouvé! En plein dans la rue principale avec ses bancs et pare-soleil sculptés aux figures des géoglyphes du désert. Enfin du repos et une douche chaude dans cette petite chambre. Un bon repas à 2 rues de là, des dessins mis en couleurs par les enfants et nous profitons d’un bon lit douillet, avec des rêves plein la tête et une surprise pour les loulous…
J278 – Lundi 11 octobre – Nasca et ses lignes mystérieuses
Deuxième journée off à Nasca et pas des moindres.
Après la veille, à réaliser nos tâches hebdomadaires de lavage de linge, école (un peu plus souvent qu’une fois par semaine!), de tri, de promenade dans les rues de Nasca vers sa Plaza De Armas (et ses géoglyphes gravés au sol), au marché local, nous nous embarquons dans une autre aventure au combien dangereuse pour nous (après le bateau!): l’avion. Mais le tout petit coucou. Celui où l’on est que 8 en tout (comprenant le pilote et copilote). Depuis cette vie à vélo, nous le savons, nous ne sommes plus faits pour tout véhicules à moteur. Alors, nous bravons le mal des transports pour nous diriger à l’aéroport de Nasca à 9h du matin en ce lundi après avoir pris un comprimé magique… pour 3 d’entre nous. Beaucoup de touristes comme nous attendent l’appel de leur nom pour embarquer dans ces machines volantes. Notre tour arrive, petite photo à l’avant de l’appareil puis le copilote nous indique notre place (calculer en fonction de notre poids) avec un couple de français. Sylvain sera à l’avant, Emma en deuxième ligne, et Raphaël et moi à l’arrière.
Et c’est parti pour 1h de vol, dont 30min au-dessus de 14 des nombreux géoglyphes du plateau. Il fait chaud là-dedans, ça bouge beaucoup, beaucoup trop. Et puis pour que tout le monde puisse voir les figures au sol, au-dessous de nous, le pilote n’hésite pas à pencher son avion à la verticale, à droite, à faire une petite spirale et hop, balancement à gauche!!!🥴
Tous ces géoglyphes sont impressionnants, on a pu tous les voir dans cet ordre:
La baleine mesure presque 63m et pose la question de la connaissance de cet animal de haute mer et donc de la navigation par la civilisation Nasca.
Les triangles, les trapézoïdes et l’astronaute. Cette dernière figure serait liée avec la sagesse ou avec une divinité. Elle mesure 32 mètres, repose sur une colline et est en relief.
Le singe mesure 110m en tout (80m pour le corps et 30m pour sa queue). Sa présence dans un désert attire l’attention car il vit dans la jungle.
Le chien, le condor. Ici, cet animal de 136m, possède un caractère mythologique dans les diverses cultures andines et est considéré comme une divinité. Sa présence n’est pas étrange sur la côte ni sur les pampas de Nasca, mais aujourd’hui, il est chassé par les vols constants des petits avions sur les figures.
L’araignée mesure 46m. Son symbolisme au Pérou, est associée à la pluie (la fertilité).
Le colibri,
La spirale, le pellican,
Le perroquet ou libellule, les mains de 45m, l’arbre de 97m, et le lézard mesurant 187m, mais dont la queue est coupée en 2, bien visible ici sur la gauche de la photo.
Et bien sûr, notre Panaméricaine que nous avions empruntées il y a deux jours.
Vraiment, ce fut magique de les voir, si bien les voir…. même pour celle qui eut un coup de chaud (comme son voisin) sur le retour de l’avion à l’aéroport. Mais tout est resté dedans! Une excuse pour moi: je n’avais pu prendre le petit comprimé qui, par expérience, fonctionne vraiment bien… pour les autres! Alors, comme le ridicule ne tue pas, et que je suis joueuse, je mets cette dernière photo prise par un traître dont je tairais le nom. Pas de commentaires dessus, je vous prie🤣!
Les géoglyphes de Nasca, encore appelés lignes de Nasca, sont de grandes figures tracées dans le désert de Nazca, dans le sud du Pérou. Réalisés pour la plupart entre -200 et 600 ap. J.-C., ils sont le fait de la civilisation Nasca, une culture pré-inca qui se développa entre 300 av. J.-C. et 800 de notre ère.
Le sol sur lequel se dessinent ces géoglyphes est couvert de cailloux que l’oxyde de fer colore en rouge. Et c’est en les ôtant, parfois sur des kilomètres, que les Nascas ont révélé un sol gypseux grisâtre, faisant apparaître des figures réparties le long d’une ligne de 50 km reliant les villes de Nasca et de Palpa au Nord, dans la région d’Ica. La plupart des figures sont constituées d’une seule ligne ne se recoupant jamais.
En tout cas, on a adoré, les petits comme les grands et nous allons devoir acheter un autre cahier à Emma à force de dessiner tous ces événements vécus dans cette aventure. Prochaine étape pour nous, prochain objectif: l’Est du pays par la cordillère que nous devons remonter!
le survol des géoglyphes valait le coup , malgré le « mal de l’air » (je compatis ; j’ai toujours souffert du mal des transports) ; bravo les enfants vous avez fait de beaux dessins … et vous avez alourdi un peu les sacoches avec vos petites pierres singe et lézard du musée !
pour le lézard coupé en deux , pas grave tout le monde sait que la queue repousse !😁😁😁
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Depuis notre voyage à vélo, des que nous montons dans un véhicule motorisé, c’est la catastrophe. Nous ne sommes plus habitués!
Merci pour les enfants, qui n’hésitent pas à montrer depuis leurs dessins à qui veut bien les voir!!
A bientôt
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Superbe reportage. Les émoticônes ont été remplacés par ces géoglyphes, ô combien plus stylisés et harmonieux. Le dessin sans lever le crayon, en voilà une gageure pour le dessinateur ! Quels artistes ces Nasca ! Nous avons les Magdaléniens, nous, encore plus anciens, pour relever la tête. Je vois que les enfants ont été touchés par ces silhouettes d’animaux. Même la baleine ! Le Pacifique n’est pas si loin ! A l’époque, les gens se déplaçaient beaucoup, uniquement à pied. Le cheval n’existait pas en Amérique avant les invasions barbares européennes. Je suis sûr que ni Raphaël ni Emma n’oublieront cette découverte. Vous avez souffert pour atteindre Nasca, certes, mais quelle récompense ! Bises à vous quatre.
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Nous avons beaucoup appris sur cette civilisation et ses dessins, ô combien gigantesques et mystérieux. Nous n’oublierons pas Nazca de si tôt, ni les efforts récompenses comme tu dis, pour y accéder.
On t’embrasse
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Vos photos en disent longs sur ces géoglyphes vu du ciel même si le transport aérien à été difficile pour certaine… et nous permettent de découvrir cette culture péruvienne. Merci à vous. Magnifiques les dessins d’Emma et Raphaël, ils garderont ainsi un souvenir inoubliable de ces instants précieux et hors du commun.
Par ailleurs on peut admirer l’impressionnante panaméricaine que vous côtoyez et qui nous démontrent votre volonté, votre courage et votre force. Respect
Bizz
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Merci pour les compliments. Les enfants se sont tellement investis eux mêmes. On est fiers d’eux et de leur curiosité.
La Panaméricaine est effectivement par endroit « sans limite »… Ouf on l’a quitée !
Des bisous de nous
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Quel reportage interessant , une curiosité les lignes de Nasca , et vue du ciel on se rend bien compte de leur grandeur. Bravo aux enfants pour les dessins et quelle leçon en live pour eux.
Fabuleux ce que vous decouvrez au fil de votre périple , profitez et prenez en encore plein les yeux .Tout cela est tellement riche en émotions ,merci de nous faire partager .
Bonne continuation , gros bisous
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C’est vraiment impressionnant la quantité de géoglyphes à cet endroit. Et encore plus visibles en avion. Les enfants apprennent tellement « en live » comme tu dis, sur la nature et les civilisations… sans parler de la langue espagnole!!
Bisous
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Je vous lis toujours très régulièrement et apprécie beaucoup tous les récits, photos et anecdotes de votre voyage.
J’ai eu le plaisir d’avoir la visite de Jeannette quelques jours et nous avons bien sûr parlé de vous. Je vous dis bravo et vous souhaite bon courage pour la suite de votre aventure.
Grosses bises à vous deux et aux enfants.
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Merci beaucoup Denise pour ce message qui nous fait bien plaisir.
Jeannette m’a parlé de son escapade dans le Sud…
On ne manque pas de courage pour cette aventure!
A bientôt
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