Pérou – De belles rencontres – J290 à J292

J290 – Samedi 23 octobre – Chalhuanca à Yaca – 83km D+604m D-1488m


Aujourdhui, le départ de l’hôtel se fait à 9h30, on a eu droit à notre grasse matinée, vraiment trop bien! En même temps, il a fallu du temps pour ranger tout le barda mis dans la petite chambre d’hôtel… C’est fou ce que 10 sacoches et pleins de merdouilles peuvent prendre de place dans 10m2. Et en moins de 12h sur place en plus! Mais on a réussi à tout remettre sur les 2 vélos et à être prêts pas trop tard.


La rue principale de Chalhuanca est en pleine effervescence entre les bodegas ouvertes, les petites chariottes vendant des jus, les camions s’arrêtant en plein milieu pour décharger, les mototaxis qui zigzaguent, et 2 cyclos qui ont hâte de descendre encore plus le Rio Apurima parmi les montagnes. Parfois la route se fraye un passage parmi les parois très verticales, et parfois le ciel ne se voit presque plus au-dessus de nous. La nature domine, ne laissant peu de possibilités à l’implantation de villages.

On continue notre route et on profite de la chaleur, du soleil, du vent aussi (il ne nous oublie jamais celui-là !) tout en douceur, tout en descente. Et cette matinée passe très vite (en même temps elle n’a duré que 2h30!) avant un de nos moments préférés: le repas! Sauf que, qui dit pas de villages, dit pas de ravito, pas de restaurant… Aïe ça coince! Nous vient alors naturellement une idée pour le déjeuner… avec ce qu’il nous reste! Ok, on n’a que que pain. (Je vois déjà les yeux de ma mère qui fulminent et m’envoient des éclairs😅!! « C’est pas avec ça que tu vas pedaler! »). Le Rio donne envie de s’y baigner, avec ses cailloux, ses rapides, si proche de nous. Pourquoi ne pas y pique-niquer et s’y rafraîchir? Non-résignés, on roule encore un peu pour tenter notre chance dans le hameau suivant: pas grand chose à manger, qu’à boire. On continue quand même avec un oignon et 3 boissons de plus.
Un bout de plage et de cailloux à l’ombre d’arbres, accessibles à vélo, et c’est la halte. On grignote ce qu’il y a dans la sacoche noire (on va y trouver des tomates, une boîte de thon et de l’avocat), on s’hydrate et on se fixe un nouvel objectif après les 40km de ce matin.

Un camping était ouvert début 2021 bien plus loin, avec un super accueil. Ce sera la surprise (si c’est toujours ouvert ou non) mais à 13h30, il ne faut pas chômer et déjà repartir. La suite n’est pas de tout repos: une chaleur à crever et un vent qui nous obligera à poser le pied à terre pour plus de sécurité. Comme nous nous engageons dans un canyon étroit, le vent n’a que peu de place pour s’y engouffrer, et est donc violent dans les virages oùnous passons de l’autre côté, par rafales face auxquelles nous ne faisons pas le poids.
Santa Rosa, un village, sa rue principale sera le moment de s’hydrater et d’acheter enfin ce qu’il nous faut pour ce soir et demain. Car si on arrive à cet endroit idyllique, nous nous y reposerons une journée. Ce n’était pas prévu, mais une halte avec de l’herbe, des arbres et de l’ombre, une douche chaude une, une piscine, des jeux pour enfants, ça ne se loupe pas. Et mérite cet effort aujourd’hui pour se reposer demain. 🤩L’après-midi est conditionné par cette arrivée 30km plus tard. Et rien ne nous fera abandonner: même pas la chaleur 30 ou 35 degrés, le vent de face à très forte allure (70km/h papy???), les minis côtes qui nous coupent les jambes et ralentissent notre allure pourtant en descente (qui en s’additionnant font un petit dénivelé). 10km/h en moyenne sur de la descente où habituellement le poids de nos tandems nous aide à fuser. Alors on pousse sur les pédales, on compte les kilomètres restants, on fait la course avec l’eau de la rivière, on regarde les oiseaux pêcheurs, les ponts faits maison, les falaises au-dessus de nous… Yaca.


Non pas, « il y a qu’à… », mais Yaca le nom du hameau, le dernier que nous traversons, au bord du Rio. Et à sa sortie, la Quinta La Huerta. Tout en herbe, quelques bâtiments, une piscine en eau, des tables et bancs, des jeux et un super accueil de José et Gina, des « grands-parents » de plus de 80 ans!

Yes, le paradis. Les enfants sont aux anges… comme les parents! Il y a tellement d’espace que nous pouvons choisir l’endroit de notre campement : à côté d’une table (pour une fois que l’on ne mangera pas par terre 🤣), sous un arbre et à 10m des balançoires et du toboggan. Stratégique! La tente montée, les parents vont se désaltérer à la « petite buvette » tenue par un des membres de la famille. Et on se prend 20 ans avec Sylvain. Ici tout le monde t’appelle par un petit surnom sympathique. Le « biloute » des chtis devient le « mami/papi » péruvien. Et cela donne: « No te preocupe mami »! Bam, 65 ans au compteur direct! Le coup derrière la tête et avec le sourire en plus! Trop drôle car c’est à chaque phrase!

La fatigue arrivant, la nuit avec, la lampe solaire est accrochée aux branches de l’arbre, le repas préparé à côté par terre, et englouti rapidement! 20h01, tout le monde au lit au chaud, sans duvets, mais avec la moustiquaire fermée car les insectes suceurs de sang sont de retour sur nos jambes.

J291 – Dimanche 24 octobre – Yaca off

Aujourdhui, nous passons notre journée encore au paradis, histoire de profiter de cette pelouse et de la piscine, de se ressourcer entourés de montagnes… avec 150 péruviens en famille! On est dimanche et beaucoup viennent de la ville suivante, Abancay pour leur seul jour de repos de la semaine, comme Claudia, Juan et leurs 2 enfants, Isabella et Juan Diego (du même âge que les nôtres).

Dès 10h30, les voitures arrivent et se garent près de tables à l’ombre. Le soleil chauffe déjà et ce fut difficile de mettre les enfants longtemps autour de la table pour un temps scolaire…. proche de cette eau fraîche qui les appelle! Mais je sais être sérieuse… 1h! On les lâche avec un sourire jusqu’aux oreilles et sautant parmi les quelques enfants déjà au bain. On les aura perdus à cet instant! Disons plutôt qu’on ne les a revus qu’au moment du déjeuner que nous avons commandé au restaurant: barbecue à l’étouffée, avec maïs grillés et pommes de terre! Un régal. Une viande si fondante. Cela faisait longtemps. On profite de cet instant chanceux. Heureux? Oh oui, encore plus quand les enfants font la connaissance de deux jeunes péruviens, tout excités tous les 4 dans la piscine…. Et ainsi nous font rencontrer leurs adorables parents! Une autre chance que l’aventure nous les aient mis sur notre parcours. Des fois, cela tient à pas grand chose, à un choix fait.

L’après-midi passe très vite forcément, par groupes de 4, discutant, découvrant la vie des péruviens, des écoliers (les écoles sont toujours fermées, tout se fait par internet pour ceux qui l’ont, et donc que très peu d’interactions avec d’autres enfants…), courant (devinez qui???? Raphaël qui a trouvé son double!), entrant dans la tente, faisant des bracelets (facile de trouver aussi), refaisant le monde, parlant en espagnol, se baignant… jusqu’à leur départ. Mais nous nous sommes donnés rendez-vous demain (ou mardi…) lors de notre arrivée sur Abancay!

Cette journée eut un air de vacances, de retrouvailles avec des copains, de fête avec tous ces péruviens mangeant et profitant de ce cadre verdoyant, fleuri, de ces terrains de volley et des délicieux plats préparés par Gina, assis sous l’appentis, sur l’herbe, autour de la piscine, sous les arbres et tout cela en musique toute la journée!

J292 – Lundi 25 octobre – Yaca off

Finalement, les enfants sont bien ici, les adultes aussi, alors au lieu d’être enfermés dans un hôtel pour faire nos démarches administratives, le blog, l’école, le nettoyage et l’entretien des vélos, autant rester ici une journée de plus! Et en plus, on sera seuls avec les propriétaires, au calme, c’est bien aussi.

Bon, le calme, c’est relatif au vu des cris de nos enfants, plus habitués au désert, aux champs, aux forêts et à l’extérieur! Ce qui est bien pratique pour nous, car on sait où ils sont à chaque instant: piscine, terrain de volley, ruisseau (où habillés, ils finissent en maillot de bain avec de la boue!)…

Pendant ce temps, les parents, bien plus calmes, s’occupent des vélos en les lavant entièrement dans le même ruisseau, nettoyent l’aire de campement des déchets de la veille laissés dans l’herbe (pour aider José et Gina), font l’école et la lessive (vive le vent), cuisinent avec Gina dans sa maison, partagent un repas avec les hôtes, dorment à la sieste, préparent et font les courses pour le soir et le lendemain midi sur la route…

Un petit air de vacances, je vous dis! Qui nous a boostés pour le lendemain …

8 commentaires sur “Pérou – De belles rencontres – J290 à J292

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  1. Bien Yaca en profiter de ces journées agréables ,reposantes et entourés de chaleur humaine. Trop bien pour les enfants d’échanger et jouer avec des enfants de leur âge .
    Encore de belles photos des paysages et l’assiette est bien remplie ,hum!!
    Au plaisir de lire la suite de vos aventures .
    Gros bisous à tous les 4 , prenez soin de vous

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    1. Et oui, c’est cela l’aventure aussi. Avoir le choix de rester dans un endroit où nous nous sentons bien, au lieu que d’y passer qu’une nuit!
      On a fait une très belle rencontre avec Claudia et Juan, avec qui les enfants correspondent aussi. Cela fait du bien au moral cette vie sociale.
      Il ne restait plus rien de l’assiette à la fin du repas. Nous avons une réputation!!!
      Plein de bisous

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  2. Super c’est génial merci de nous faire partager vos belles rencontres et votre bonheur c’est formidable de voir vos enfants radieux merci aussi pour les belles photos bonne continuation et à la prochaine 😘

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  3. Bonjour les aventuriers,

    Que c est beau de lire de tels commentaires. Vive les rencontres, les échanges avec ses péruviens qui ont l air si chaleureux. Cela fait aussi tout le charme de votre aventure. C est magnifique…..et que vos enfants ont l air heureux, épanouis. Quelle richesse et ouvertur d’esprit va leur apporter ce voyage.
    Bonne continuation à vous et continuez à nous faire rêver.
    Fabien et sa petite famille

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    1. Bonjour Fabien et sa petite famille.
      Les rencontres font partie de notre voyage et représentent autant de joie que les paysages que nous traversons. Ce sont des moments si forts!
      Les enfants s’ouvrent effectivement. Ils deviennent fous dès qu’ils entendant des français parler!!! Ils se sont mis à la lecture de petits livres en espagnol depuis 2 jours aussi. On essaye de varier les plaisirs!!
      Plein de bisous à vous 5
      On pense bien à vous
      Laetitia et sa famille

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  4. Yaca …… pédaler, avancer et découvrir le monde avec une motivation à toute épreuve face au vent, à la chaleur, à l’altitude mais au milieu de paysages à couper le souffle !!!! Yaca et vous réussissez à merveille.
    Effectivement, un morceau de pain, un oignon et une boisson !!! bof! bof! bof!
    ce n’est pas une nourriture assez conséquente pour avoir assez de force pour engloutir les kilomètres !!! mais je vous fais confiance. Ravie que mes petits enfants aient trouvé des « copains » et partagés ces instants. Prenez soin de vous et merci à cette gentille famille de vous avoir aussi bien accueillis (belle rencontre). Bizz

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    1. La motivation est toujours là, même si lorsque l’accueil n’est pas ce que nous espérons, cela nous démotive. Mais nous gardons le cap!!! Sud!
      Je m’en doutais que ce repas ne te satisferait pas. Mais le mental a pris le relais à ce moment-là. En attendant que l’on se goinfre à la ville prochaine!!
      Claudia et Juan sont vraiment des gens adorables, tout comme leurs enfants!! Bisous

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